Que se passe-t-il à droite ? La base militante a placé au second tour des primaires l'offre la plus droitière de toutes les candidatures. Et elle a finalement choisi Valérie Pécresse pour représenter Les Républicains à la prochaine élection présidentielle.
Où se situe la présidente du conseil régional d'Île-de-France ? Elle se présente comme une réformatrice expérimentée. Ce qui a constitué l'épine dorsale du sarkozysme la soutient volontiers, mais on remarque que son programme rappelle beaucoup celui de François Fillon en 2017.
Libérale et pro-européenne, peut-elle gêner le président Emmanuel Macron si ce dernier se lançait dans la campagne ? Comment s'y prendra-t-elle face à la concurrence de l'extrême droite, alors que dans son propre parti, Éric Ciotti, arrivé deuxième à la primaire, a épousé avec succès une ligne identitaire rappelant celles du RN et d'Eric Zemmour ?
Cette campagne pourrait contribuer à redéfinir la droite. Cette dernière, pour satisfaire son bloc d'électeurs traditionnel doit-elle se droitiser encore sur tous les sujets ? S'arrimer à une ligne que certains appellent nationale-libérale, au risque de rompre avec un logiciel chiraquien longtemps profitable ?
Pour en parler, Guillaumer Erner reçoit Jacques de Saint Victor, historien du droit et des idées politiques, essayiste et critique littéraire et Ludovic Vigogne, journaliste politique à L'Opinion, en charge du suivi de la droite.
L'invité des Matins de France Culture.
Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 6 Décembre 2021)
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Venosa faisait figure de ville hibernatus émergeant d'un long sommeil depuis le début du boom. Elle n'avait pas subi les restaurations "poutres et crudités" des années 1970, ni le faux artisanat d'art et ses petites boutiques de breloques des années 1980, ni la lourde sanction de "'plus beau village d'Italie", contraignant le flâneur, comme en France, à garer sa voiture dans un parking public à un kilomètre du "centre historique" pris d'assaut par des masses d'envahisseurs armés de smartphones. Ici, tout avait été laissé au tout-venant. Bref le contraire d'un village du Lubéron...
L’esprit de flânerie n’est plus à la mode. Trop à l’écart de la vie moderne, des individus « efficaces », des personnalités qui se « dépassent ». Marcher pendant des semaines, courir le marathon, faire du trekking au Népal ; toujours se fondre dans la logique de la performance ; c’est le loisir autorisé de la modernité, voire recommandé. Nous vivons dans le monde de la défonce. Il est devenu tellement banal de le dénoncer. Et pourtant… Cette société a besoin de paradis artificiels pour combler le vide de l’existence. La drogue ou le marathon ; parfois les deux dans le cas du Tour de France.
Moi, je n’ai pas eu tout de suite un coup de cœur pour le Salente, Ici, la terre est plate, poussiéreuse, rocailleuse, l’architecture bizarre; les villes de haute Antiquité, où domine une pierre d’un ocre majestueux, s’oublient derrière d’affreuses constructions de béton, parfois trop colorées, vilaines petites huttes modernes qui masquent les splendeurs du passé, comme pour mieux les protéger. Dans chaque petite cité, il faut partir à la recherche des vieux palais qui se cachent en centre-ville.
J'avais souvent noté l'importance de cette proximité spatio-temporelle dans la civilité. A Ravenne, le premier chauffeur de taxi venu parle de l'impératrice Galla Placidia avec la même familiarité q'un taxi new-yorkais de Jennifer Lopez. A frayer avec les Anciens, on s'imprègne mieux de leur sagesse.
La véritable liberté, ne cessait de me répéter Michela, c'est de pouvoir être soi-même avec l'autre, sans avoir besoin de fuir ou de faire des efforts pour être autre chose que ce que nous sommes.
Le leader de la malbouffe se croyait invincible. Mal lui en a pris car, après avoir testé les hamburgers, les habitants d'Altamura s'en détournèrent rapidement. Ils continuèrent à fréquenter le fast-food pour profiter de sa climatisation, mais en y apportant leur focaccia achetée chez les frères di Gesù, qui avaient leur paneterria juste à coté du McDo. Ce dernier avait alors multiplié les opération promotionnelles. En vain. Fin 2005, la multinationale dut tirer le bilan de cette expérience désastreuse. De guerre lasse, l'énorme M jaune, si répandu de par le monde, fort démonté de la piazza Zanardelli. C'était bien la première fois que cela se produisait.
On aurait tort de croire avec Cocteau que les Italiens sont optimistes. Michela me le faisait remarquer. En France, dans les gares, la salle où l'on se rend pour retrouver la valise égarée s'appelle Objets trouvés. En Italien Objets perdus (Oggetti smarriti). C'est la différence entre un peuple qui a pris la Bastille et un autre qui a toujours été envahi depuis Romulus Augustule.
La Méditerranée, en Italie comme en Grèce ou en Corse, est une mer de proximité ; une "mer de voisinage". Ses cotes sont rassurantes ; il y a souvent, dans le lointain, un bout d'île ou d'habitat, comme dans la campagne italienne. Ce n'est pas le grand vide de l'Atlantique.
A quelques minutes du centre engorgé et des banlieues grouillantes, l'Appia donne l'impression d'un paysage irréel. Vue d'avion, la via antique ne forme qu'une frêle coulée verte au milieu de la cacophonie périphérique moderne. Sur ses pavés, on ne perçoit rien de cette agitation urbaine. Encore faut-il, bien sûr, l'emprunter un jour de semaine et de préférence le matin. Inutile d'y aller un dimanche après-midi ensoleillé, comme je le proposais naïvement à Michela. "On se croirait au jardin du Luxembourg", remâcha-t-elle.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la comtesse appartient à cette catégorie, moins rare qu'on ne le croit, de «filles» aux moeurs légères mais dotées d'une grande piété. Dans toutes ses propriétés, on la voit construire une église ou une chapelle, comme à Louveciennes, dans son hôtel de Versailles ou à Saint-Vrain. Elle va y entendre la messe presque tous les matins. Cette conviction lui vient de son éducation religieuse. Mais cette religiosité n'est pas chez la du Barry une simple apparence ostentatoire. Elle se traduira par une charité sincère et méthodique à l'égard des nécessiteux, et de tous ceux pourchassés par le sort (...). Sa grande bonté s'exercera surtout à l'égard de ses proches, en particulier de sa mère, Mme Rançon, dont elle ne rougira jamais dans son succès.
Ces qualités trahissent non seulement sa bonne âme mais aussi l'éducation qu'elle reçut.