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Citations de Jacques van Rillaer (66)


Hans Eysenck, un des plus célèbres psychologues scientifiques, conclut son livre sur "l'empire freudien" par ces mots : "Freud était, sans aucun doute, un génie, non de la science, mais de la propagande, non de la démonstration rigoureuse, mais de la persuasion, non de la mise au point d'expérimentations, mais de l'art littéraire. Sa place n'est pas, comme il le prétendait, avec Copernic et Darwin, mais avec Hans Christian Andersen et les Frères Grimm, des auteurs de contes de fées. [...] La psychanalyse est une doctrine pseudo-scientifique qui a fait un tort immense à la psychologie et à la psychiatrie. Elle a également été néfaste pour les espoirs et les aspirations d'un nombre incalculable de patients qui ont fait confiance à ses chants de sirènes".
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Il y a environ deux mille ans, Epictète donnait ce conseil capital : "A propos de toute idée pénible, prends soin de dire aussitôt : "tu es une idée, et non pas exactement ce que tu représentes." Il est sage de se décentrer non seulement d'"idées pénibles", mais de quantité d'idées, rêves, rêveries, affects et impulsions. Les pensées que nous produisons ne "sont " pas nous. Elles ne sont même pas toujours le reflet de ce que nous pensons ou désirons vraiment. S'identifier à elles, c'est s'exposer à une vue distordue de notre réalité psychologique et de notre environnement, c'est préparer le lit de troubles mentaux parfois graves.
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Se gérer, c'est adopter des comportements qui apportent, à moyen ou à long terme, davantage de bonheur que des comportements qui sont particulièrement attractifs, parce qu'ils procurent à court terme du plaisir et/ou le soulagement d'un mal-être.
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Se redresser, faire bonne figure

[...]

Plusieurs expériences de psychologie, souvent ingénieuses, ont démontré l'effet de la posture sur les cognitions et les affects. Par exemple, des personnes ont été invitées à remplir un questionnaire sur leur degré de bien-être actuel, soit assises devant une table très basse qui oblige à une posture recroquevillée (position dépressive), soit debout écrivant sur un lutrin, ce qui induit à une attitude droite et fière. Les réponses au questionnaire sont manifestement influencées par le maintien corporel.

On parle de "rétroaction posturale" parce que la posture dépend, en partie des cognitions et affects, et qu'elle influence à son tour les cognitions et les affects. A cet effet automatique, s'ajoute l'influence qu'ont sur nous des réactions de nos partenaires à nos attitudes corporelles.

[...]

L'influence de l'expression du visage semble moins importante que celle de la posture. (Depuis l'enfance nous apprenons à "garder la face" et "à faire bonne figure", de sorte que la connexion entre les affects et l'expression du visage est sans doute moins étroite qu'entre les affects et l'ensemble de la posture). Des données expérimentales suggèrent que l'influence de nos expressions faciales sur nous-même résulte surtout de l'effet de ces expressions sur nos interlocuteurs. Une paralysie de muscles du visage n'entraîne pas une diminution de l'intensité des émotions, contrairement à une paralysie d'une partie importante du corps.

Pour gérer nos affects, il est plus important de s'occuper de l'activation physiologique, des cognitions et de l'attitude corporelle que de l'expression faciale. Il n'en reste pas moins que nous pouvons contribuer à notre bonheur en adoptant fréquemment un visage détendu, serein ou souriant.
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Mettre les émotions en mots

[...]

Les effets que permet la mise en mots d'émotions pénibles - que ce soit dans une conversation banale, par l'écriture ou dans une psychothérapie - dépendent étroitement de la façon dont les informations sont traitées. Construire de nouvelles significations des événements pénibles permet d'avancer, de mûrir ou de guérir. Redire sans cesse l'angoisse, la tristesse ou la colère ou, tout à l'opposé, s'efforcer de ne plus y penser, c'est nuire, parfois gravement, à sa propre santé physique ou mentale.
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Certains psys gardent longtemps des clients en traitement grâce au processus du renforcement intermittent. Chaque séance fournit une interprétation, une remarque ou une explication, qui entretient l'espoir d'arriver un jour à dévoiler les mystères de l'"Inconscient". Ces thérapies au long cours fonctionnent sur le modèle des Contes des Mille et Une Nuits.
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Ainsi, au bout d'un certain temps, les patients des freudiens « découvrent » et croient que leur problématique essentielle relève de la sexualité, les patients des adlériens croient que le noeud de leurs difficultés réside dans des sentiments d'infériorité et dans la volonté de s'affirmer par des compensations, les analysés de Rank croient que leurs problèmes cachent l'angoisse de la séparation, les analysés des jungiens découvrent des archétypes, leur «ombre» et leur «anima», et ils croient que la racine de leur névrose procède du conflit entre la «Persona» et le « Soi». Les analysés des lacaniens confirment tous que «l'Inconscient est structuré comme un langage»: ils rêvent et associent en faisant des jeux de mots... Quand on lit successivement des cas publiés par Freud, Adler, Jung, Rank et autres dissidents, on constate que les histoires des patients en disent beaucoup plus sur la théorie du psychanalyste que sur le patient. La cure est un conditionnement au long cours, une lente initiation à la doctrine de l'analyste. Les patients deviennent des croyants, des disciples.
Par ailleurs, les analystes « vérifient » avec chaque analyse leur théorie et se convainquent eux-mêmes de plus en plus de sa vérité. La foi des analystes et celle des analysés se renforcent par des conditionnements bidirectionnels. En 1913, quand Freud annonça à Ferenczi la rupture avec Jung, il écrivit: «Je considère qu'il n'y a aucun espoir de rectifier les erreurs des gens de Zurich et je crois que, d'ici deux à trois ans, nous évoluerons dans des directions totalement opposées sans arriver à une compréhension mutuelle ». Quelques jours plus tard, il ajouta: «Nous possédons la vérité. J'en suis aussi convaincu maintenant qu'il y a quinze ans » (cité dans Jones, II, 158).
Nul thérapeute ne peut, de par ses paroles et ses silences, s'abstenir d'influencer des idées de son patient. L'essentiel est de prendre conscience de ce fait pour éviter de se laisser grossièrement piéger. Le problème est grave lorsque les interventions du thérapeute sont dogmatiques et qu'elles poussent un patient crédule dans une direction inopportune. C'est par exemple le cas quand la thérapie est consacrée à la recherche des souvenirs ou des fantasmes de la prime enfance alors qu'il serait infiniment plus utile d'apprendre comment se défendre face à un manipulateur comment se libérer de schémas de pensée démoralisants. (p.73-74)
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Alfred Hoche, professeur de psychiatrie à l'université de Fribourg, écrivait en 1908 : « il est certain qu’il y a du nouveau et du bon dans la doctrine freudienne de la psychanalyse. [...] Malheureusement, le bon n’est pas neuf et le neuf n’est pas bon ». (p 94)
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Des analyses statistiques sur les peur les plus fréquentes dans le monde occidental permettent de ramener la plupart d'entre elles à trois catégories : la peur de la douleur (des blessures et des maladies) ; la peur de l'anxiété et de ses conséquences (perdre le contrôle de soi) ; la peut d'être jugé négativement.
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Se libérer d'une addiction bien ancrée exige la répétition d'efforts importants, la tolérance à des états pénibles et le développement d'activités agréables. Le plus souvent, la victoire ne s'obtient qu'après plusieurs cycles composés d'une préparation mentale, d'une prise de décision, d'une période d'abstinence et d'une rechute. selon les études, la moyenne du nombre de ces cycles, dans le cas du tabagisme et de l'alcoolisme, est de quatre à six. Entre la première tentative d'abstinence et la libération durable, des rechutes sont la règles et non l'exception.

La personne se retrouve fréquemment dans la situation de l'homme assoiffé qui sait qu'un petit verre le soulagera. Il y a cependant une différence fondamentale : en l'absence d'eau, l'homme déshydraté ira de plus en plus mal, celui qui s'abstient d'une réaction addictive verra progressivement les impulsions diminuer, d'abord en intensité, puis en fréquence, pour enfin disparaître.
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La probabilité d'atteindre un objectif augmente avec le degré de sa précision.
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Utilités et leurres de la connaissance de soi

Il faut se connaître soi-même :
quand cela ne servirait pas à trouver le vrai,
cela au moins sert à régler sa vie,
et il n'y a rien de plus juste.

Blaise Pascal
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Le psychanalyste (dissident) Erich Fromm écrira au sujet de ces diagnostics: « C'est une réécriture typiquement stalinienne de l'histoire. Les staliniens démolissent la réputation des opposants en les qualifiant d'espions et de traîtres. Les freudiens le font en les traitant de “malades mentaux" » (cité dans Borch-Jacobsen & Shamdasani, p. 406).

À ma connaissance, Freud a reconnu une seule fois l'absence de valeur épistémologique de la psychiatrisation. Il écrit en 1913: « Le fait qu'une doctrine soit psychologiquement déterminée n'exclut nullement qu'elle soit scientifiquement correcte» (VIII, 407). Hélas, lui-même et ses suiveurs n'ont cessé de bafouer ce principe épistémologique élémentaire. Des exemples stupéfiants d'attaques ad personam ont paru en guise de réponse au livre Impostures intellectuelles d'Alan Sokal et Jean Bricmont, qui avaient visé Lacan, Julia Kristeva et d'autres « post-modernes ». Ainsi Philippe Sollers, dans une interview du Nouvel Observateur intitulée « Réponse aux imbéciles », « argumentait »; « Leurs vies privées méritent l'enquête : Qu'est-ce qu'ils aiment ? Quelles reproductions ont-ils sur leurs murs ? Comment est leur femme ? Comment toutes ces belles déclarations abstraites se traduisent-elles dans la vie quotidienne et sexuelle ? » (cité dans Sokal & Bicmont, éd. 1999: 24).

Il semble que Freud ne se soit jamais posé la question de l’implication de sa vie sexuelle dans sa théorie de la sexualité.

(p.83)
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Nombre de leurs clients font penser à un mille-pattes qui examinerait longuement chaque patte au lieu d'essayer de marcher autrement.
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Les recherches menées par des psychologues scientifiques sur la purgation des émotions montrent que les effets ne sont pas simples et n'ont certes pas les vertus que lui prête la psychologie populaire. On peut être soulagé en criant ou en pleurant "tout son soûl". L'analyse des larmes de personnes qui éprouvent de fortes émotions montre une composition chimique différente de celles produites pour humidifier les yeux ou en réaction à une irritation (due par exemple à l'épluchage d'oignons). Elles contiennent une importante proportion d'adrénocortisopine, une hormone dont la sécrétion augmente en cas de stress. Les pleurs permettent d'éliminer l'excès de cette substance.

Par ailleurs, la répétition de manifestations émotionnelles entretient les affects et peut même les intensifier. Comme le montrent les recherches [...]; le mieux est de structurer le flux des pensées - ce qui requiert l'usage de mots - de façon à relativiser les événements, tirer des leçons et s'engager dans des actions constructives.
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Certaines personnes ont une perception confuse ou fortement biaisée de leurs affects. Elles peuvent éprouver essentiellement de l'angoisse, quelles que soient les situations problématiques. D'autres ressentent surtout de la dépression ou encore de l'irritation. Ces interprétations unidimensionnelles ont souvent une fonction d'évitement. Elles permettent de ne pas ressentir des émotions perçues comme dangereuses, par exemple la colère ou l'excitation sexuelle.
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"Souffrir avant qu'il soit nécessaire, c'est souffrir plus qu'il n'est nécessaire." [Sénèque]
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Lorsqu'on observe des situations et les réactions qui suivent, on est facilement victime d'un paralogisme que les scolastiques appelaient "post hoc, ergo propter hoc" (après cela, donc à cause de cela) et que l'on dénomme souvent "l'erreur du post hoc" : croire que l'événement A est la cause de B parce qu'il le précède, alors qu'il n'y a pas de véritable lien de causalité. C'est l'erreur commise dans l'effet placebo : on se sent mieux après la prise d'un soi-disant médicament (en réalité une substance sans action pharmacodynamique) et on en déduit que le médicament guérit. Les psychothérapeutes bénéficient régulièrement de cette erreur d'attribution : des souffrances diminuent au cours du traitement, donc leur traitement est efficace. En réalité, l'amélioration peut être due à une modification de l'environnement ou de processus physiologiques. Cette erreur se produit typiquement dans le trouble bipolaire.
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Tenir compte des rêves ?

[...]

Dans l'état actuel des connaissances scientifiques, on peut dire que le matériel onirique offre un échantillon de nos préoccupations : des désirs certes, mais également des peurs, des angoisses, des dégoûts, des déceptions, des hostilités. Il traduit des éléments de la vie en images, de façon fragmentée, désordonnée, caricaturale. Il est une forme d'activité mentale primitive, qui produit parfois des idées fécondes et des réponses à des questions, mais n'en est pas pour autant la voie royale de la découverte de l'identité réelle. En rêve, les émotions peuvent être fortes (comme dans le cas des cauchemars), car on se trouve dans un état de passivité et de fascination (on ne prend guère de distance à l'égard des images produites). En définitive, on peut tenir compte des rêves pour mieux se connaître, surtout si des thèmes reviennent régulièrement, mais on aurait tort de les prendre très au sérieux. Il est plus instructif et utile d'observer et d'analyser, de façon méthodique, ce que nous faisons, ressentons et pensons habituellement dans diverses situations.
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A côté de la forme classique de l'hypocondrie, on peut parler d'une hypocondrie mentale, la croyance persistante et perturbante de souffrir de troubles psychologiques, de "complexes" ou d'un "mal-être", comme conséquence d'une focalisation malencontreuse sur son propre fonctionnement psychique et d'une interprétations de significations soi-disant inconscientes. Beaucoup de psys vivent de ce mal et contribuent à le renforcer.

Lorsqu'on interroge des personnes sur ce qu'elles font effectivement quand elles se sentent déprimées, la majorité de femmes répondent qu'elles s'analysent afin de comprendre pourquoi elles vont mal, tandis que la plupart des hommes disent qu'ils font des choses agréables - du sport, de la musique, des sorties avec des copains, boire de l'alcool... Des spécialistes de la dépression, comme Seligman, voient dans l'analyse excessive des sentiments un des facteurs de la plus grande fréquence de dépressions chez les femmes. Seligman pense également qu'une des causes du grand nombre de dépressions dans notre société tient à ce qu'elle est "placée sous le signe du moi" et "incite l'individu à disséquer sans cesse ses problèmes."

Il est opportun de mettre en garde contre une deuxième illusion largement répandue, suite au succès du freudisme : la remémoration et l'analyse suffiraient, si l'on est suffisamment patient, pour modifier automatiquement des troubles comportementaux. Pour la psychologie scientifique, l'observation et l'analyse ne sont que des préliminaires à l'élaboration de nouveaux schémas de pensée et à l'expérimentation active de nouveaux modes d'action.
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