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Citation de celeste32


Mes yeux se rivèrent à l'homme qui descendait de la fourgonnette. Un agent lui jeta une couverture dessus, mais je distinguai quelques secondes un visage jaunâtre, mal rasé, un menton grêlé d'acné, un front rougi par des coups récents. Sa tête oscillait telle celle d'un homme ivre ; le vide de son esprit s'accompagnait d'une faim morale presque messianique. Je discernais en lui des années de malnutrition, d'hygiène relâchée et d'arrogance, le visage des assassins de tous les temps, le déraciné métropolitain d'une époque révolue qui avait survécu au XXe siècle, aussi déplacé parmi les 4X4 et les embouteillages scolaires des banlieues prospères qu'un homme de Néanderthal vautré au soleil, au bord d'une piscine de Costa Blanca. D'une manière ou d'une autre, cet inadapté, ce dément avait échappé aux tribunaux pour mineurs et aux travailleurs sociaux ; il s'était entraîné à haïr un centre commercial avec assez de force pour être capable de voler une arme et de tirer au hasard dans la foule de midi, tuant un pilote à la retraite en quête de son tabac préféré.
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