In The Cut, bande-annonce
EXT. JOUR – PLAGE
Le ciel est bleu, zébré de nuages.
Tous trois arrivent sur la plage où se trouve toujours le piano. Des planches ont été déplacées et on peut voir des traces de pas sur le sable, signes du passage de quelques visiteurs. Dépassant Baines, Ada se précipite vers l’instrument. Elle a bientôt retiré suffisamment de planches pour pouvoir soulever le couvercle du clavier et jouer sur les touches. Baines reste en retrait. Ada éprouve un immense bonheur à sentir de nouveau les touches sous ses doigts. Son interprétation s’en trouve entièrement changée. Ada est passionnée, heureuse, émue.
Sur le sable mouillé, Flora improvise une étrange danse. […]
Baines les observe avec méfiance. […] Il n’a jamais vu de femmes se laisser aller de cette manière. Il ne peut détacher ses yeux d’Ada et de sa façon de jouer, libre et chargée d’émotion. Il se sent « glisser » irrésistiblement vers elle.
Tante Morag: Je ne peux concevoir pire sort que celui d'être muette. Tourne-toi.
Nessie: Être sourde?
Tante Morag: Oh oui, certes, être sourde aussi... Horrible! Affreux!
Flora : En fait, pour tout vous avouer, Maman dit que la plupart des gens racontent tellement d'idioties que cela ne mérite pas d'être écouté.
INT. JOUR – CABANE DE BAINES
On entend Ada jouer du piano. Baines s’assoit en la regardant. Sa pélerine accroché au mur ruisselle, formant une flaque d’eau sur le plancher. […].
Baines l’observe, irrésistiblement attiré par son long cou blanc a présent sec de toute goutte de pluie. Il traverse la pièce et l’embrasse. Ada bondit et se prépare à partir. Baines barre la porte de son corps.
BAINES : Vous savez marchander ? Faites-moi signe si vous savez.
Ada n’esquisse aucun geste.
BAINES : Vous pourrie reprendre votre piano. Vous voulez le reprendre ?... Vous le voulez ?
Ada le toise avec méfiance
BAINES : Voilà, je voudrais faire un marché. Il y a des choses que j’aimerais faire pendant que vous jouez. Si vous me laissez faire vous pourrez le racheter. Qu’est-ce que vous en dites ?
Ada et Fora, essoufflées, se sont assises et observent. La forêt est dense et, pour elles, exotique. Une femme maori vient s'asseoir près d'Ada sans, apparemment, la regarder. Doucement, elle tire à elle l'écharpe d'Ada Par défi, elle la revêt. Pendant ce temps, une autre femme, dans une attitude très digne, essaie d'effacer les taches de rousseur du visage de Flora.
Je vois la poésie comme un compagnon. Elle nous connecte intimement à des auteurs morts depuis des siècles, qui ont déjà tout vécu, tout écrit, tout compris de nos bonheurs, fussent-ils les plus infimes, et de nos tragédies.
Je n’ai pas parlé depuis que j’avais six ans. Personne ne sait pourquoi, pas même moi.
De longs moments passèrent. Ada regardait autour d'elle, l'obscurité de l'océan. Il n'y a pas de son sous l'eau, elle pensa, alors qu'elle tombait de plus en plus bas dans la mer infinie : le silence affecte tout le monde à la fin.
(Traduction personnelle de l'anglais)
TANTE MORAG : Lève ! Lève ! Non, c'est une créature étrange et sa façon de jouer est étrange, c'est comme une atmosphère qui vous pénètre. Cela ne s'apprend pas, Nessie. Certains peuvent vouloir l'apprendre mais cela ne peut être enseigné.
You can’t say no to Jane (Holly Hunter)