Citations de Janusz Korczak (43)
VOUS DITES :
C'est fatiguant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
Parce qu'il faut se baisser, s'incliner,
Se courber,
Se faire tout petit.
Là, vous avez tort,
Ce n'est pas cela qui fatigue le plus,
C'est le fait d'être obligé de s'élever,
De se mettre sur la pointe des pieds
Jusqu'à la hauteur de leurs sentiments,
Pour ne pas les blesser.
L'enfant a le droit au respect de sa dignité et de son amour-propre,
ne pas piétiner, ne pas humilier, laisser vivre sans décourager,
ni brusquer, ni presser, du respect pour chaque minute qui passe. [.......)
On peut imposer une discipline aux geste d'un enfant, pas à ses idées.
L'enfant mérite que l'on respecte ses peines, même si leur cause n'est que la perte d'un caillou.
Je n'existe pas pour être aimé et admiré, mais pour aimer et agir. Ce n'est pas le devoir de ceux autour de moi de m'aimer. Au contraire, c'est mon devoir de me préoccuper du monde, des hommes
On peut imposer une discipline aux gestes d'un enfant, pas à ses idées.
L'enfant ne devient pas un Homme, il en est déjà un.
Les enfants auront les mêmes droits que les adultes et ils seront des citoyens à part entière. Les enfants obéiront, non plus parce qu’ils auront peur, mais parce qu’ils voudront eux-mêmes que l’ordre règne partout .
(p. 312)
Donner aux enfants la possibilité d’un épanouissement harmonieux de toutes leurs facultés spirituelles ; dégager la totalité des forces latentes qu’elles contiennent ; les élever dans l’amour du bien, du beau, de la liberté… Essaie donc, homme naïf ! La société t’a confié un petit sauvage afin que tu le dégrossisses, lui inculques de bonnes manières, le rendes plus maniable… et elle attend. Attendent ainsi l’Etat, l’Eglise, le futur patron. L’Etat exigera de lui le patriotisme ; l’Eglise, la foi ; le patron, la probité ; et tous trois, de la médiocrité et de l’humilité. Trop fort, il sera brisé ; trop doux, maltraité ; rusé, il pourra être acheté ; pauvre, son chemin sera barré de tous côtés. Par qui ? Personne et tout le monde. La vie.
A force d’être gavés de paroles édifiantes, de nombreux enfants finissent par prendre en aversion la vertu ; laissons-les découvrir eux-mêmes, graduellement, les bienfaits et les douceurs de l’altruisme.
Ne t’applique pas à devenir un éducateur austère, une comptabilité psychologique dans le cœur et un code pédagogique dans la tête. Tu jouis d’un allié merveilleux : la jeunesse, et tu voudrais faire appel à cette grincheuse empotée qu’est l’expérience !
Que voulez-vous, chacun a besoin d'un monde à soi.
p. 173
Mathias aurait étudié avec plus d’entrain et aurait tout appris plus vite si on l’avait laissé poser les différentes questions qui lui passaient par la tête.
(p. 26)
Il est plus difficile de bien vivre une journée que d'écrire un livre.
L'âme se languit dans la cage étroite du corps. Les gens ressentent la mort, pensent à elle, comme si c'était la fin, alors qu'elle n'est que la suite de la vie, une vie différente.
Le long du trottoir gît un adolescent, peut-être vit-il encore... A côté, trois garçons jouent "aux chevaux" ; ils courent attelés à de longues rênes. Mais voilà que les rênes s'emmêlent, les garçons se consultent, tentent de les démêler, s'impatientent, et comme le corps de l'autre les gêne, ils le poussent du pied. A la fin, l'un d'eux :
- Allons plus loin, il nous dérange !
Ils s'éloignent de quelques pas et continuent à se débattre avec leurs cordes.
page 93
Si, après avoir reposé ce livre, tu te mets à suivre le cours de ta propre pensée, c'est que ce livre aura atteint son but. Mais, si tu le feuillettes dans l'espoir d'y trouver conseils et recettes, tu seras décue de ne pas en découvrir beaucoup. Sache-le : si conseils et recettes il y a, c'est bien malgré la volonté de l'auteur.
Car je ne sais pas et je ne peux pas savoir de quelle manière des parents que je ne conais pas, dans des conditions que j'ignore, pourraient élever un enfant qui m'est inconnu. Et je dis bien : "pourraient" et non "désireraient" ou "devraient".
VOUS DITES :
C'est fatiguant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
Parce qu'il faut se baisser, s'incliner,
Se courber,
Se faire tout petit.
Là, vous avez tort,
Ce n'est pas cela qui fatigue le plus,
C'est le fait d'être obligé de s'élever,
De se mettre sur la pointe des pieds
Jusqu'à la hauteur de leurs sentiments,
Pour ne pas les blesser
- Je ne comprends pas, reconnut Mathias. Combien faut-il de temps pour arriver à tout comprendre ?
- Une bonne cinquantaine d'années, répondit le ministre.
Mathias soupira. La couronne lui avait toujours paru bien lourde à porter, maintenant elle semblait avoir le poids d'un boulet de canon.
"Vous dites" :
C'est fatigant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
Parcequ'il faut se mettre à leur niveau,
se baisser, s'incliner, se courber,se faire petit.
Là vous avez tort.
Ce n'est pas cela qui fatigue le plus.
C'est plutôt le fait d'être obligé
de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments.
De se hisser sur la pointe des pieds
pour ne pas les blesser."
Le monde, c'est la retransformation perpétuelle du mal.