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3.57/5 (sur 21 notes)

Nationalité : République tchèque
Né(e) à : Žižkov , le 23/09/1901
Mort(e) à : Prague , le 10/01/1986
Biographie :

Jaroslav Seifert est un écrivain, poète et journaliste tchèque.

Il entre au Parti communiste tchécoslovaque et édite plusieurs journaux communistes.

D'abord poète d'inspiration prolétarienne, il évolue vers une forme plus expérimentale. Durant les années 1920, il devient un leader de l'avant-garde tchécoslovaque.

En 1949, il quitte le journalisme et se consacre complètement à la littérature. La maladie, le vide et le mort deviennent sa nouvelle source d'inspiration dans des recueils méditatifs. Sa poésie est récompensée par de nombreux prix. En 1967, il est nommé Artiste National.

Il est président de l'Union des écrivains tchécoslovaques de 1968 à 1970.

Il fut l'un des signataires de la Charte 77 .

Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1984 et le Grand-croix de l'ordre de Tomáš Garrigue Masaryk.
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Bibliographie de Jaroslav Seifert   (8)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Si Dieu tu tournes contre nous ton courroux
et si pour l'humilier tu condamnes
et livres la ville aux griffes des vautours
et à la pluie des balles qui tombent

prends-là avant que craquent les combles
de ses tours toutes pleines de cloches
nous te la donnons comme une broche d'or
afin qu'elle brille sur ton manteau

délivre-nous de la terreur, chasse la peur
que le léger voile et le foulard blanc
flottent par-dessus les ruines

je le sais cette ville sera sauvée
par ton intercession et ton sourire
ta larme sur les cils de tes paupières
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Dans le silence de ma mémoire, j'aperçois à volonté, surtout en fermant bien les yeux, le visage de tant de gens remarquables que j'ai rencontrés au cours de ma vie, devenus des amis proches pour beaucoup d'entre eux, et aussitôt les souvenirs se succèdent, les uns plus beaux que les autres. J'ai l'impression d'avoir parlé à toutes ces personnes pas plus tard qu'hier. Je sens toujours la chaleur de leur poignée de main.
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Les boucles d’oreille en corail…



extrait 2

Les rêves qui s’approchent subrepticement
pour s’emparer du dormeur dans le noir,
avaient la couleur de tes yeux.
Ils étaient bleus.
Et les perles de corail embué de tes boucles d’oreille
se posaient doucement sur mon front
telles des gouttes de cire à cacheter.

Aujourd’hui, quand je pose mon vieux visage
dans mes mains,
je sens distinctement au-dessous des doigts
les contours de mon propre crâne.
Avant, je n’y pensais jamais.
Je ne mettais pas non plus ma tête dans mes mains.
Il n’y avait aucune raison.

Et le terrible désir d’être,
même sans joie, même sans espoir,
attache sans cesse des ailes noires
à ma part du non-être.

Mais, quand je serai vraiment mort,
du silence de la glaise
vers tes pas sanglotera encore
mon amour.


/Traduction du tchèque par Jana Boxberger
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Chaque femme ne peut-elle,
au moins une fois, au moins un seul instant,
au moins pour un seul regard,
être la plus belle au monde?

p.24 Berthe Soucaret
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Prague, cette saveur comme une gorgée de vin
cent fois je m’en vais la reprendre
ce nom pris dans le souffle
plus doux que l’haleine de la bien-aimée

même si la sirène à travers la demeure
jette bas le casque et quitte le combat
calme ne s’est pas encore tue
la voix de sirène de la conscience

si je la voyais comme un vase
dont ne demeurent que poussière et fragments
si je devais survivre à sa ruine

sa poussière serait douce à ma salive
elle est comme un sceau sur un document
même si elle devait tomber en ruine
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CHANSON SUR LA PLUIE
  
  
  
  
Je voudrais vous dire une phrase apprise jadis,
le temps l’efface du tableau, elle n’est guère ;
c’est encore la pluie, mais seulement pour les petits
qui se serrent, heureux, sous la gouttière.

Dès que les gouttes s’attaquent à leurs capuches,
le moulinet du ruisseau se met à bruire ;
moi, je regarde leurs mains avec envie
et m’enfuis, en hâte, dans mes souvenirs.

Quand la pluie cessera, je voudrais dire à quelqu’un
avec qui, un long moment, je suis resté là
que l’eau coule encore brièvement des arbres
et qu’elle tombe encore longtemps du haut des cathédrales.


/Traduction Petr Kral et Jan Rubes
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Prague , cette saveur comme une gorgée de vin
cent fois je m'en vais la reprendre
ce nom pris dans le souffle
plus doux que l'haleine de la bien-aimée

même si la sirène à travers la maison
jette le casque et cesse le combat ,
calme ne s'est pas encore tue
la voix de sirène de la conscience

si je la voyais comme un vase
dont ne restent que poussières et fragments
si je devais survivre à sa mort

sa poussière serait douce à ma bouche
comme un sceau sur un document
même si elle devait être démolie .
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C’est seulement en vieillissant
  
  
  
  
C’est seulement en vieillissant
que j’ai appris à aimer le silence.
parfois il exalte plus que la musique.
Dans le silence apparaissent des signes frissonnants
et sur les carrefours de la mémoire
tu entends les noms
que le temps a essayé d’étouffer.
Le soir, dans les couronnes des arbres, j’entends même
les cœurs des oiseaux.
Et un soir au cimetière,
j’ai entendu comme au fond d’une tombe
craquait le cercueil.


/Traduction Petr Kral et Jan Rubes
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****** LA FENÊTRE SUR LES AILES D'OISEAUX *******

Même l'eau où se trouvaient les muguets
est empoisonnée .
Combien donc sera le printemps tout entier !
Il pénètre les tissus
comme une bombe à neutrons
et envahit tout ce qui est vivant .
Le rocher seul ne bougera pas .
A moins qu'il ne change quelque peu
la couleur morose de son visage .

Sur mon chemin je passais à côté des plaques
portant le nom des rues ,
elles n'étaient clouées qu'au vent printanier .
J'ai couru vers une seule fenêtre ,
elle était bleue .
Les oiseaux me l'apportaient
sur leurs ailes .
Chaque jour un peu plus près .

Puis ma fenêtre se ferma
Cependant , il m'arrive de la voir encore
mais seulement quand je ferme les yeux .....

Et hier , l'automne est venu
les raisins sont comme des glands dorés
sur le rideau
d'une troupe de comédiens amateurs
et le silence qui vient toujours avec l'automne
parle la langue des cimetières ,
où confluent lentement
les ruisseaux de nos vies .

La douleur , je la connais bien ,
c'est une soeur méchante et têtue .
La mort est un secret
qu'on paie de son horreur .
La fenêtre est démolie depuis longtemps
et les oiseaux ses sont envolés vers les vignes
..........
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Chaque matin sous ma fenêtre,
au lever du jour les oiseaux
comme des possédés se mettent à chanter,
criant plus fort l'un que l'autre,
et les rêves doux
qui nous viennent d'habitude au petit matin
s'éclipsent.

Mais c'est la seule chose
que je puisse reprocher au printemps.
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