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Citation de babel95


Là-haut, dans le ciel du soir, j'entendais une voix lointaine qui m'appelait. La voix se fit plus forte, et le ciel s'obscurcit. L'air froid tiédit sur mon visage ; le chemin s'évanouit ; le cheval, le cavalier, la jeune femme et le chien regagnèrent les pages du livre d'où ils avaient surgi. La salle du musée se matérialisa autour de moi. Les images, les odeurs se retransformèrent en paroles pendant que la lectrice terminait sa phrase.
..... car il s'arrêta, et s'assit sur une des marches de l'escalier.....
- Thursday ! s'écria ma tante Polly avec humeur. Tâche donc de ne pas traîner. Tu poseras des questions plus tard.
Elle me saisit par la main et m'entraîna avec elle. Je me retournai et adressai un geste de remerciement à la touriste japonaise qui me répondit d'un sourire chaleureux.
Depuis, j'avais eu d'autres occasions de visiter le musée, mais la magie n'opérait plus. Mon esprit s'était fermé beaucoup trop quand j'avais douze ans - j'étais déjà une jeune femme. J'en parlai juste à mon oncle qui hocha gravement la tête et me crut sans restriction. Je ne le dis à personne d'autre. Les adultes normaux n'aiment pas entendre des choses que leur propre grisaille leur rend inaccessibles.
En vieillissant, je me mis à douter de la fiabilité de ma mémoire. A dix-huit ans, je classai cet épisode dans les produits d'une imagination trop fertile. La réapparation de Rochester ce soir-là en bas de chez Styx ne faisait donc que créer la confusion. La réalité, décidément, commençait à gauchir.
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