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Critiques de Javier Negrete (82)
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Le regard des furies

C’est assez long , c’est solide , c’est bien écrit et distrayant.

Les personnages sont ciselés et le lecteur voit du pays.

Dans ce roman le lecteur découvrira des post-humains fascinants, variés et dangereux aux allures de psychopathes qui sont en ballades .Ils sont le mal incarnés et des outils formidables.

Un artefact extraterrestre sur un monde humain étranger et colonial à la mode colonisation pententiaire et colonie tout court située sur une planète à la réalité bien brossée.Un monde qui est étonnant et qui sans être d’une altérité extrême possède pourtant sa saveur bien individuée.

L’auteur possède une connaissance des classiques de l’antiquité très importante et il s’en sert d’une manière exquise et très à-propos.

Le contexte est post cyberpunk , un peu beaucoup d’analogies avec Richard Morgan et autres Carbonne modifiés (rythme et théorie) , mais avec un style totalement propre à l’auteur qui maitrise totalement l’art de la description et celui de la caractérisation lui aussi.

Le rythme est trépident , l’univers est accessible et déroutant car sa proximité avec notre monde est seulement apparente et superficielle .Ceci est aussi valable pour les habitants de cet univers.

Disons pour finir que une grosse bêtise est en cours d’accomplissement sur ce monde et que des extraterrestres qui ont peu d’humour , aux potentialités destructrices extrêmes et très menaçants , sont en fait à deux doigts de perdre patience et de rayer l’humanité de la carte.

C’est aussi on peut le dire un regard particulier sur le bien et le mal, sur le libre arbitre que cette vision des hommes dans leur grande variabilité structurelle voire artificielle, que ce roman apporte .

Enfin le thème du post humain est ici d’une grande originalité et il est l’objet d’une conception qui revient un peu aux classiques du genre et qui mise aussi à fond sur la psychologie et des références antiques riches et appropriées.

Sincèrement, j’ai pris mon pied. Cette richesse conceptuelle et ces références antiques parlantes et à propos m’ont procurées un grand plaisir en arpentant cette aventure futuriste bien ficelée et bien mouvementée.

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Seigneurs de l'Olympe

La mythologie grecque, sujet d’un roman de fantasy, écrit par un auteur espagnol, ex-universitaire. Dès le départ, cette lecture s’avérait excitante mais risquée. Et bien le résultat est extraordinaire.

Imaginez un peu ! La révolte du Titan Typhon et celle des Géants, racontés du point de vue des dieux eux-mêmes, en tout cas certains d’entre eux, Zeus, bien sur, mais aussi Athéna ou Héphaïstos.

Au début du roman Zeus, dieu volage et colérique, contrôle l’Olympe grâce à sa maîtrise naturelle de la foudre. Mais sa grand-mère Gaia ne supporte pas la nouvelle générations des dieux et encore moins cette grouillante espèce qui parcours son dos (elle est la déesse de la Terre), les humains.

Une vaste opération que l’on pourrait nommer un coup d’état se prépare alors pour destituer le roi des dieux. Le dragon géant Typhon, qui semble invincible, allié aux géants et aux créatures ennemis des hommes (les satyres, les centaures, les faunes, etc.) en a pris la tête.

En piètre posture, Zeus va devoir apprendre à faire confiance à cette nouvelle générations de dieux (ses enfants) et à certains humains eux-mêmes, dont un certain Alcide qui l’accompagne dans sa quête désespérée.

Javier Negrete écrit de façon rythmé et limpide. Même un ignorant de la mythologie grecque passera un incroyable moment de lecture. Par chapitres courts qui suivent plusieurs protagonistes de l’histoire (Zeus et Athéna surtout, mais aussi Héphaïstos), on se retrouve au coeur de cet épisode de la mythologie grecque avec un plaisir immense. Le passage d’Athéna aux Enfers est à couper le souffle. La rencontre de Zeus avec un célèbre Titan est sublime de force et d’émotion. On côtoie les dieux dans leurs quotidiens avec leurs défauts et leurs fragilités. Ils sont bien tels que les montraient déjà Homère ou Hésiode, tellement humains mais avec les défauts et les qualités disproportionnés de leurs pouvoirs.

On tourne les pages sans vouloir s’arrêter. Les scènes intimes succèdent aux scènes d’action épiques.

Les personnages prennent de l’épaisseur mais restent dans le canon de la mythologie grecque. Pourtant l’auteur se permet de faire évoluer la psychologie de certains sur la durée, Zeus surtout, mais aussi Athéna. Les autres sont tels qu’on se les imaginent, le puissant mais imbécile et prétentieux Arès, la belle mais secrète Aphrodite, la jalouse mais « pas si méchante que ça » Héra, le disgracieux mais génial Héphaïstos, le retors mais sympathique Hermès, etc.

Et puis un humain, Alcide, qui joue un rôle clé et que l’on découvre au fur et à mesure (même si pour les connaisseurs, on le reconnaît tout de suite).

La modernisation des mythes est ici portée à la perfection et je ne peux que vous suggéré de vous ruer sur cet ouvrage. Ce mélange de fantasy et de mythologie grecque est une totale réussite.
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Le Mythe d'Er ou Le dernier voyage d'Alexan..

Quelle lecture étonnante ! Il est difficile de ranger "Le mythe d'Er" dans une case. Uchronie, fantasy, SF, roman historique, le roman de Negrete relève un peu de chacun de ces genres. Et tout ça en 180 pages ! Un tour de force, loin d'être parfait mais passionnant et attachant.



"Le mythe d'Er" n'est pas exempt de défauts. En 1er lieu, sa brièveté qui entraîne pas mal de frustration. Il faut dire que le défi de l'auteur est ambitieux. Le roman de Negrete est bourré d'idées géniales qui auraient pu donner lieu à un roman fleuve, dense et touffu. J'aurais aimé qu'on s'attarde sur certains passages de ce voyage extraordinaire. Mais 180 pages c'est peu, tout va trop vite. Pas le temps de s'attarder sur une bataille contre les celtes ou sur la rencontre avec des créatures tout droit sorties de la mythologie, on passe très vite à une autre péripétie. Du coup, si on ne s'ennuie pas une seconde, il y a pas mal de frustration. Certaines situations sont vraiment expédiées alors qu'elles auraient mérité d'être approfondies et de gagner en ampleur.

Et pourtant Negrete a un vrai talent de conteur. En quelques pages, il est parvenu à me faire ressentir tout un panel d'émotions. On perçoit dans certains passages un sens de l'épique très séduisant,

Les personnages, même s'ils ne peuvent être très développés en raison de la brièveté du récit, sont tout de même attachants et bien campés.

Negrete a une imagination fertile et son récit fourmille d'idées qui rendent le périple passionnant. En plus, le traitement m'a paru très personnel et original. J'ai adoré le fait que l'auteur fasse de la mythologie et des croyances de l'époque le cadre de son récit. Ces mythes et légendes sont ici réels et sont le contexte tangible des événements racontés.



Le voyage, plein de péripéties, est vraiment passionnant jusqu'à un dénouement très déroutant. J'avoue ne pas trop savoir quoi en penser. Un récit dont toute l'intrigue est tendue vers le fruit d'une quête qui porte en elle les grands questionnements mystiques de l'Homme est forcément risqué. Je pense que "42" est la seule réponse cosmogonique entièrement satisfaisante. Toutes les autres sont forcément un peu, plus ou moins, décevantes. La fin du "mythe d'Er" est certes inévitablement un peu décevante mais aussi et surtout très intéressante et inattendue. C'est peu de dire que le dénouement est surprenant. J'avais imaginé plein de choses mais pas cette fin troublante qui procure même une pointe de malaise, tellement singulière et imprévue.



J'ai passé un très bon moment de lecture. Malgré les quelques défauts du livre, ce fut une belle découverte. J'ai aimé l'écriture fluide et agréable de Negrete. j'ai apprécié le soin donné aux aspects historiques ainsi qu'aux descriptions. En tout cas, cette lecture m'a donnée envie de poursuivre la découverte de cet auteur.

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Le Mythe d'Er ou Le dernier voyage d'Alexan..

Je ne connais pas bien l’histoire d’Alexandre le Grand mais en quelques clics il est possible d’en apprendre un minimum. L’information essentielle est qu’il est mort à Babylone en 323 avant J.-C.



Dans cette histoire (fantasy uchronique) il a vécu plus longtemps grâce aux bons soins de son médecin Euctémon (personnage fictif). Euctémon est un personnage intéressant et bien construit. J’ai pris plaisir à suivre ses (més)aventures à la recherche du temple du Destin en Hyperborée aux côtés d’Alexandre.



Quelques petits bémols...



La fin m’a aussi semblé un peu irréelle… mais c’est peut-être l’effet recherché ?



Quoi qu’il en soit, j’ai bien aimé l’écriture. C’est le premier livre de Javier Negrete que je lis. À l’occasion, j’en lirai probablement un deuxième.









Challenge défis de l’imaginaire (SFFF) (165)

Challenge multi défis 2018 (24)
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Le Mythe d'Er ou Le dernier voyage d'Alexan..

Première fois que je lis Javier Negrete et c'était une bonne découverte ! Ce mélange entre une uchronie, un roman fantasy et historique est surprenant mais donne une histoire cohérente. Les cent premières pages tiennent plutôt de la description historique même si on part d'un tournant historique qui n'a pas eu lieu (la mort d'Alexandre le Grand à Babylone quelques années plus tôt) qui donne finalement Le dernier voyage d'Alexandre vers un lieu légendaire dont ce dernier est convaincu de son existence. Le personnage principal de l'histoire est en fait Euctémon, le médecin du conquérant. On a une vision assez précise des us et coutumes de l'époque. J'ai aimé aussi la référence à la mythologie grecque. Par contre, la fin m'a réellement surprise, je ne m'imaginais pas ça... J'ai très envie de lire Alexandre et les Aigles de Rome pour voir Javier Negrete allier Histoire et Fantasy.
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Le Mythe d'Er ou Le dernier voyage d'Alexan..

Ça ne pouvait pas durer.



Aimer la fantasy, l’histoire et la mythologie, il me fallait franchir le pas et lire Javier Negrete. Merci à ma chère Tatooa pour l’impulsion !



Alexandre, le seul le vrai le Grand, n’est pas mort à Babylone. Euctémon le médecin l’a sauvé. Repris par sa frénésie de conquête, Alexandre s’attaque à l’Occident, dézingue Carthage et nettoie Rome. Il ne peut y avoir qu’un seul pouvoir suprême et tous doivent s’y plier.

Tout ça – et d’autres choses encore relatées je suppose dans Alexandre et les Aigles de Rome (publié postérieurement d’ailleurs) – s’est déroulé avant le début du roman. Ce dernier, judicieusement sous-intitulé Le Dernier Voyage d’Alexandre le Grand, emmène l’armée du conquérant vers le Nooord, l’Hyperborée, à la recherche (non, pas des Ch’tis, tsss !) du Temple du Destin mentionné dans La République de Platon et visité par Er. Quelles sont les véritables intentions d’Alexandre ? L’armée le suivra-t-elle jusqu’au bout ? Quel sort annoncé par un oracle attend vraiment Euctémon ?



Ce roman m’a pendant un temps laissé dans l’expectative parce que je l’avais pris par le mauvais bout. Je le considérais simplement comme une suite, uchronique certes, de la vie d’Alexandre qui aurait lieu dans notre propre univers. Ce faisant je remarquais des trucs bizarres, comme cette absence de mer rencontrée lors de la montée de l’armée vers le nord. Mais mon point de vue était mauvais – et j’aurais d’ailleurs dû m’y attendre à cause des éléments de pure fantasy (la comète, l’anéantissement de… une ville) présents dès le début. Javier Negrete construit son monde à partir de la vision qu’en avait Hérodote, et partant de là les choses se comprennent mieux (voyez la carte ici https://mediterranees.net/geographie/images/figuier2.html ). De plus ce monde fait le lien avec la mythologie grecque, dans le sens où Negrete suppose que les événements mythologiques ont bien eu lieu. Cette emprise de la mythologie sur le récit apparaît au lecteur petit à petit, à travers l’intriguant personnage de Planès d’abord puis aux découvertes faites durant le voyage.



Un autre élément m’a turlupiné, et continue d’ailleurs. Qu’un Alexandre suffisamment requinqué après sa « maladie » à Babylone pour se lancer à l’assaut de l’Ouest et éliminer les guerres puniques et l’empire romain du futur de l’Histoire, pourquoi pas ? Mais son caractère semble avoir changé, plus proche de ce qu’il était avant la victoire sur les Perses. Il ne cherche plus à se faire adorer tel un Dieu, il a laissé tomber la pompe orientale, comportement qui lui avait mis ses premiers compagnons macédoniens à dos. Pourquoi ? Qu’est-ce qui l’a ramené à une attitude plus « grecque » ? Est-ce pour cela que son armée, à nouveau essentiellement gréco-macédonienne, l’accompagne sans rechigner vers l’occident puis le nord, alors qu’elle en avait ras la casquette des conquêtes après l’Inde ? Les réponses se trouvent-t-elles dans Alexandre et les Aigles de Rome ? Si oui, Javier Negrete a bien fait de l’écrire.



Bon, Alexandre fait moins seigneur oriental qu’avant sa mort avortée, mais il n’en reste pas moins un personnage à la stature quasi divine dans le roman. Il semble tellement inaccessible, au-delà de l’humanité normale, malgré ses efforts pour garder le contact avec ses soldats. Il est vénéré, ou craint, ou les deux en même temps. C’est ce que j’ai ressenti à travers la narration d’Euctémon. Ce dernier personnage est plus accessible et intéressant, travaillé au corps par des émotions contradictoires, amour et sens du devoir, effrayé par l’oracle qui pèse sur sa tête. Les seuls moments où on le sent sûr de lui sont dans ses actes médicaux ou ses discussions avec son esclave Boéthos – sa restitution du mythe de Phèdre et Hippolyte est d’ailleurs très orientée pour servir son propos car il fait porter tout le blâme à Phèdre en oubliant l’insupportable narcissisme d’Hippolyte (voir la pièce d’Euripide) – ou avec le quasi-comique philosophe Archippe.



Certaines parties du voyage, de l’ordre de la péripétie guerrière avec des barbares, m’ont un peu ennuyées. Mais la prise en main progressive du récit par la mythologie m’a beaucoup plu. Si j’ai vu venir l’explication pour Planès, je me suis trompé sur son identité . La fin, que l’on peut catégoriser SF si on aime les étiquettes, est absolument inattendue. Et j’aime bien être surpris.



Il est évident que je ne peux plus en rester là avec cet auteur. Il me faudra approfondir, et d’abord avec ses Aigles de Rome qui expliqueront probablement bien des choses.

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Seigneurs de l'Olympe

Amateurs de mythologie grecque, ruez-vous sans plus tarder sur le roman de Javier Negrete consacré aux « Seigneurs de l'Olympe » ! L'auteur s'y inspire librement mais plutôt fidèlement de certains épisodes célèbres impliquant les membres du panthéon grec antique, à commencer par la Gigantomachie, terrible conflit ayant opposé les dieux olympiens aux Géants, peu satisfaits du sort qui leur a été réservé après la défaite des Titans. Sauf que contrairement à la plupart des romans consacrés à la civilisation grecque antique les dieux ne font pas simplement office de figurants faisant quelques apparitions ici où là pour guider tel ou tel personnage. Non, cette fois, ce sont bien Zeus, Athéna, Héphaïstos ou encore Hermès qui occupent le devant de la scène. Et la grande force du roman tient justement à la qualité de ces personnages, êtres légendaires dotés d'une puissance extraordinaire que Javier Negrete parvient à nous rendre plus proches, plus « humains », d'une certaine manière. Derrière le souverain orageux et coureur de jupon, on découvre par exemple un Zeus en proie au doute et redoutant de se laisser aller à ses penchants tyranniques. Derrière la froide et sage déesse guerrière Athéna se cache en réalité une jeune femme avide de recevoir l'approbation de son père et n'ayant pas tout à fait renoncé au plaisir de la chair.



Si on retrouve bien les traits qui caractérisent dans les mythes antiques chaque divinité (Héra reste jalouse, Aphrodite volage, Arès idiot et Hermès rusé), l'auteur ne commet toutefois pas l'erreur de s'en contenter et cherche au contraire à donner davantage de profondeur à chacun d'entre eux et à expliciter les relations qu'ils peuvent entretenir les uns avec les autres. Les connaisseurs seront également ravis des nombreuses références à d'autres légendes ou personnages célèbres de la civilisation grecque, du secret de la préparation de l'ambroisie aux conditions particulières ayant présidé à la naissance de certains dieux. Nul besoin cela dit d'être expert en la matière, l'auteur se contentant la plupart du temps de relater ces faits brièvement et sur le ton de l'anecdote. C'est la raison pour laquelle son roman reste beaucoup plus accessible que celui de Maurice Druon (« Mémoires de Zeus ») qui opte pour sa part pour un récit détaillé de chaque légende qui peut devenir lassant pour les lecteurs qui ne seraient pas vraiment passionnés par le sujet. Les scènes de combat sont quant à elles particulièrement impressionnantes, Javier Negrete possédant un indéniable sens de l'épique qui rend toute cette histoire encore plus passionnante. Quand bien même on sait bien quel sera l'issue de cette guerre, le suspens reste intact et on ne peut s'empêcher parfois de trembler pour toutes ces divinités auxquelles on s'est plus ou moins attaché.



D'êtres considérés comme inaccessibles et tout-puissants, Javier Negrete parvient à donner naissance à des personnages dotés d'une véritable épaisseur et sachant parfois faire preuve d'une touchante humanité. Un roman jubilatoire qui plaira à tous les amateurs de mythologie et d'histoire antique. Vous ne verrez plus vraiment Zeus, Athéna ou Apollon de la même façon !
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Chronique de Tramorée, tome 1 : Zémal

Le dernier détenteur de l'épée de feu est mort. De retour entre les mains de ses impénétrables gardiens, l'arme forgée par le dieu forgeron doit à présent choisir un nouveau porteur. Partout les maîtres de l'épée se tiennent prêts : pas question de laisser passer cette chance de devenir le tahédoran le plus redouté et le plus puissant de Tramorée. Au final, ils seront sept à concourir pour l'épée, mais le chemin jusqu'à elle est semée d'embûches... Auteur espagnol réputé dans le domaine des littératures de l'imaginaire, Javier Negrete est bien connu pour son attrait pour la période antique et ses mythes qui lui inspireront notamment sa fameuse uchronie « Alexandre le Grand et les aigles de Rome » ou encore l'excellent « Seigneurs de l'Olympe ». Mais on lui doit aussi une grande série de fantasy dont « Zémal, l'épée de feu » est le premier tome. Un premier opus qui peut paraître au premier abord très classique mais qui se révèle extrêmement dense et ô combien accrocheur. Si les différents éléments de l'intrigue sont un peu longs à se mettre en place, le récit se fait franchement passionnant une fois que nos compagnons sont véritablement lancés dans cette quête qui les poussera à traverser une bonne partie de la Tramorée. Magicien, guerrier, artefact, civilisations disparues, créatures maléfiques dotées de sombres pouvoirs... : tous les éléments traditionnels de la fantasy sont là, seulement l'auteur parvient à s'affranchir des clichés habituels du genre pour nous proposer quelque chose de plus ambitieux.



L'univers, d'abord, est incroyablement fourni et travaillé. Negrete a opté pour une ambiance fortement imprégnée de certaines civilisations asiatiques, que ce soit au niveau des paysages ou des techniques de combat propres aux thahédorans, ainsi que de la période antique. On voyage beaucoup tout au long de ce premier tome qui nous permet d'appréhender la diversité des régions qui composent la Tramorée dont on arpente bien entendu les plus grandes et plus puissantes cités mais aussi les endroits les moins fréquentables : forêts tropicales, marécages, steppes sauvages, îles maudites... Le dépaysement est garanti, d'autant plus que l'auteur prend la peine de chaque fois agrémenter la description des lieux de détails concernant les légendes qui lui sont associées, la flore qui y pousse, les créatures étonnantes et souvent peu amicales qu'on y trouve... Javier Negrete remercie à la fin de l'ouvrage J. R. R. Tolkien et Peter Jackson pour leur travail, et on comprend sans mal pourquoi : on retrouve chez les trois la même capacité à complètement immerger le lecteur/spectateur dans leur monde et à donner à celui-ci suffisamment de corps pour le rendre cohérent. La force du roman tient aussi à ses personnages, l'auteur ayant travaillé avec un soin égal la psychologie de ses deux jeunes protagonistes et celles de personnages plus secondaires à l'image du fier guerrier Kratos ou encore du mage Linar. Le style est lui aussi parfaitement maîtrisé et, comme dans ses autres romans, c'est avant tout lors des passages vraiment épiques qu'il donne la pleine mesure de son talent.



Avec ce premier tome de « Chronique de Tramorée », Javier Negrete signe un roman qui concentre tout ce qu'on attend d'un bon ouvrage de fantasy : un univers consistant et d'une telle richesse qu'on a bien conscience de n'en avoir aperçu qu'une infime partie ; des protagonistes attachants et à la personnalité complexe ; des seconds rôles bien campés ; un bestiaire fourni ; des scènes épiques à souhait ; des références à diverses civilisations et à leurs mythes ... Bref, un gros coup de cœur pour une série qui s'annonce TRÈS prometteuse.
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Le Mythe d'Er ou Le dernier voyage d'Alexan..

Et hop une LC du forum des Trolls finie, une ! (Bon on fait exprès de choisir des livres courts, aussi...).



Soyons clair, je n'ai pas trouvé cette novella aussi bien que le roman (écrit après), même si pour le roman j'avais eu du mal à entrer dedans.

C'est sympa, bien écrit, mais le fond souffre d'un manque de profondeur (forcément c'est très court. Et là vous allez me dire que je ne sais pas ce que je veux, mdr !), et la fin, bah pour surprenante qu'elle soit, j'avoue qu'elle m'a déçue, je m'attendais à un feu d'artifice et, de mon point de vue (qui ne reste que cela), j'ai eu un pétard mouillé...

Les personnages sont un peu raplapla, aussi, assez loin de ceux dont je me souvenais du roman.



Bref, je crois que si j'avais lu ce mythe d'Er avant "Les aigles de Rome", je n'aurais pas continué avec l'auteur...

Donc je suis moins enthousiaste que mes collègues de lecture commune, et c'est tant mieux, je suis contente qu'il leur ait plu, parce que "Les aigles de Rome", passé les 100 premières pages (mais qui, avec la lecture de celui-ci, m'apparaissent comme un cadre et un contexte plus travaillé, approfondi, et avec des personnages bien creusés), c'est beaucoup plus enthousiasmant !!! :)
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Alexandre le Grand et les Aigles de Rome

Un bon bouquin, finalement.



Le gros défaut, selon moi, c'est qu'il met trop de temps à démarrer, avec beaucoup trop de digressions et de détails (inutiles, pour la plupart, qui alourdissent beaucoup le texte), qui font que jusqu'à la page 150, on s'ennuie ferme. Là, une première bataille qui réveille un peu l'intérêt entre Romains et Macédoniens, où l'on voit apparaître le tribun Caius Julius César (sans doute l'arrière grand papi de celui qu'on connait, lol), car je me dois de rappeler qu'Alexandre le Grand, mort en 323 avant JC, n'était pas contemporain du Jules César que tout le monde connait, qui vécut, lui, de l'année -100 à -44 (et qui était, a priori, le 4ème du nom... Cette manie qu'ils ont de s'appeler tous pareils de pères en fils...).



A partir de ce moment-là, l'histoire commence à être intéressante. Les personnages, que les différentes digressions ont au moins permis de connaître mieux, prennent de l'épaisseur.

Bien sûr on a Alexandre et ses généraux principaux, Lysanias, Perdiccas, Cratère, Méléagre etc. Un Alexandre qui échappe de peu à la mort en 323, grâce à un obscur médecin, Nestor, qui ne se souvient de rien avant son "réveil" à l'oracle de Delphes.

Ce même médecin qui va devenir la proie (involontaire) des Romains, car le vaisseau qu'il avait pris, échoue suite à une tempête, sur la côte non loin de Rome. Il accompagnait la nouvelle femme d'Alexandre, Cléa, vers Poseidonia (une colonie grecque sur la côte italienne), où son mari a établi ses quartiers suite à sa décision de se faire Rome et l'Occident, après avoir conquis l'Orient, ce qui, connaissant le personnage, n'aurait étonné personne s'il avait vécu, mdr ! Caius Julius, apprenant la déveine de l'échouage du bateau, vient attaquer avec une petite troupe les deux escadrons qui accompagnaient les passagers, et, forcément, les écrabouille, escarmouche, certes, mais qui réveille un peu. Ensuite, à Rome, les (més)aventures de Nestor et Cléa tiennent l'intérêt en éveil, et, pour ma part, l'intérêt restera jusqu'à la fin.



On a, ensuite, deux personnages de la "piétaille" de l'armée d'Alexandre, grâce auxquels on va suivre la vie et les combats vus d'en bas. Demetrios et son frère autiste, Euctémon. Autant vous dire que la vie dans l'armée n'est pas facile pour eux...

Ces deux-là sont attachants, leur relation difficile mais d'une loyauté exemplaire bien décrite, et en fait je veux pas spoiler donc je dirai rien, voilà.



Bref, hormis quelques descriptions et passages vraiment ennuyeux et lourds, dans l'ensemble c'est bien écrit, bien traduit, et, bien évidemment, plus on approche de la fin, plus on est accro. La bataille finale manque un peu d'epicness, elle est courte et assez survolée, et la fin laisse un goût d'inachevé, même si, en toute honnêteté, on peut très bien s'en satisfaire et s'arrêter là.

Y avait-il une suite de prévue ? Je ne sais ni...



En tous les cas, après la page 200, c'était très sympa à lire, bien tissé pour l'intrigue, ça fait partie de ces "Et si" uchroniques que j'adore...
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Chronique de Tramorée, tome 2 : Syfrõn (ancie..

Si vous aviez comme moi été époustouflés par la plume de Javier Negrete et par la richesse de son univers dans le premier tome de « Chronique de Tramorée », sachez que l'auteur réussit l'exploit de faire encore mieux avec le deuxième opus. Bien plus dense et plus intense que le précédent, le roman nous entraîne cette fois au sud de la Tramorée où d'inquiétants mouvements de troupes menacent la stabilité et la prospérité de la région. C'est l'occasion pour l'auteur d'introduire de nouveaux protagonistes qui assistent depuis divers endroits stratégiques à l'avancée inexorable de l'armée aïfolu menée par un fanatique adepte d'une magie sanglante. Malgré cette arrivée massive de nouveaux personnages, que les lecteurs ne s'alarment pas : on retrouve évidemment certaines des figures emblématiques du premier tome, à commencer par le duo maître/apprenti formé par Derguin et Kratos. En ce qui concerne l'univers, l'auteur lève le voile sur des régions et des peules dont on avait jusqu'à présent peu entendu parler. Javier Negrete est bien connu pour son affection pour la période antique et cette influence se fait à nouveau sentir ici. Cela se manifeste évidemment avant tout au niveau de la mythologie liée aux Yugaroï élaborée par l'auteur, mais on retrouve aussi des références aux civilisations antiques en matière de techniques de combats (notamment en ce qui concerne la Horde), ou encore de systèmes politiques (difficile de passer à côté dans le cas de Narak où oligarques et démocrates se disputent le droit de gouverner la prospère et indépendante cité portuaire).



Autant d'éléments qui renforcent encore davantage la richesse de cet univers qui se révèle au fil des pages de plus en plus dense. L'auteur étoffe une fois encore son bestiaire et nous révèle l'existence de nouveaux peuples, chacun avec des cultures, des croyances et des modes de vie complètement différents. Mais si le lecteur se laisse à se point immerger dans le monde de la Tramorée c'est avant tout grâce à la plume de Javier Negrete qui n'a pas son pareil en matière de scènes épiques. Le siège d'Ilfatar, la bataille opposant la Horde Rouge à l'armée aïfolu... : le roman regorge de batailles décrites avec une précision et un lyrisme difficile à égaler. On peut également saluer le soin accordé à la psychologie des personnages pour lesquels le lecteur développe rapidement une solide empathie. Cela vaut d'ailleurs aussi bien pour les anciens que pour les nouveaux qui se révèlent rapidement tous aussi attachants les uns que les autres. L'auteur prend également le temps de nous offrir une galerie de personnages secondaires inoubliables (le grand et « modeste » Barantan, le sage numériste Ahri, l'irrévérencieux sergent Gavilan de la compagnie Téron...) et de personnages féminins marquants : Tanaquil, fière reine des Atagaïres (encore une référence à l'Antiquité) ; Aïdé, fille du précédent chef de la Horde Rouge dotée d'un sacré sens de la stratégie ; Samikir, fourbe et retorse reine de Malib... Une chose est sûre : chez Javier Negrete les femmes ne sont absolument pas là pour servir de faire-valoir à leurs compagnons masculins, et ça fait du bien !



Après un premier tome déjà remarquable à tous points de vue, Javier Negrete se paye le luxe de faire encore mieux avec ce deuxième volume. Plus de personnages, plus de décors, plus de rebondissements, plus de batailles et plus d'émotions : voilà ce qui vous attend à la lecture de ce roman que je ne suis personnellement pas prête d'oublier de sitôt !
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Seigneurs de l'Olympe

Le Tolkien espagnol frappe encore ! Javier Negrete transpose le travail de Marvel sur la mythologie nordique à la mythologie antique. Sauf qu'ici c'est carrément nettement plus ambitieux, car entre science (un peu) et fantasy (beaucoup) on offre aux lecteurs un véritable game of thrones à l'échelle des dieux grecs. Mieux encore il s'agit d'un roman d'aventure palpitant qui emprunte à l'univers impitoyable de Dallas avant de multiplier les scènes d'action blockbusterienne grâce à une écriture éminemment cinématographique. La cavale de Zeus et Héraclès, la descente aux enfers d'Athéna, les investigations d'Apollon et Hermès et les préparatifs guerriers d'Arès alimentent une tension de plus en plus palpable avec l'enchaînement des twists. Et tout le monde se retrouvent pour affronter le monstrueux Typhon et ses sbires humains et inhumains pour un siège du Mont Olympe plus épique que cela tu meurs ! Et cerise sur le gâteau le brillant universitaire qu'est Javier Negrete insuffle à l'ensemble une culture littéraire et une culture scientifique qui suscite l'admiration car elle se met à la portée du plus grand nombre. le souffle de l'aventure atteint une nouvelle dimension : oubliez la Moria, le Balrog, le Gouffre de Helm et la bataille des Champs du Pelennor… Ici tout cela est très bien modernisé, mieux encore amélioré à la puissance 10 ! C'est génial. C'est le pied intégral. Rhâââ lovely forever !

Et pour finir on se demandera bien par quels mystère ce livre qui marrie parfaitement classe et coolitude n'a pas été mis en avant par les spécialistes du genre…



J'en parle plus longuement ici aussi :

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Alexandre le Grand et les Aigles de Rome

Et si... Et si Alexandre le Grand n'était finalement pas mort à Babylone en 323 mais avait survécu assez longtemps pour mettre en œuvre son projet de s'attaquer à la nouvelle puissance occidentale ascendante : Rome... C'est ce qu'imagine J. Negrete dans cette uchronie dont le casting de rêve ne peut que tenter les amateurs d'histoire : Alexandre, le conquérant vainqueur de Darius et fondateur d'une douzaine d'Alexandrie, contre Jules César, l'habile et ambitieux politicien victorieux face aux Gaulois, autrement dit la phalange macédonienne contre la légion romaine. Le récit se suit avec beaucoup de plaisir tant on est curieux de savoir quel parti pris prendra l'auteur qui nous dépeint un monde antique très cohérent et dans lequel on s'immerge dès les premières pages.



Les personnages sont pour leur part plutôt réussi même si J. Negrete semble avoir accordé plus de soin aux Grecs qu'aux Romains. Certains demeurent ainsi un peu trop en retrait comme le fameux médecin qui parvint à guérir Alexandre dont on ne sait au final pas grand chose ou encore Jules César lui-même que j'aurais aimé plus charismatique et plus imposant. Le duo Euctémon et Démétrios se révèle en revanche très attachant et permet même d'apporter une petite dose d'humour à l'ensemble. La fin m'a toutefois légèrement déçue car beaucoup trop abrupte. Une bonne découverte donc qui m'a malgré tout laissé un peu sur ma faim.
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Seigneurs de l'Olympe

Gros coup de coeur pour cette réécriture d'un épisode de la mythologie grecque : la gigantomachie.



Javier Negrete a été professeur de grec en Espagne avant de se tourner définitivement vers l'écriture avec des œuvres de sciences-fiction, de fantasy et une incursion dans le roman érotique. On retrouve un peu de tout cela dans « Seigneurs de l'Olympe » qui a obtenu le prix Minautoro de fantasy et le prix des Utopiales.



Zeus, roi des Dieux, est en prise avec une révolte des géants, bien décidés à conquérir les territoires des hommes qu'ils jugent nuisibles. Il doit également faire face aux complots qui menacent parmi les déesses et les dieux au sein même de son empire. Dans le même temps, Typhon, mi-géant, mi-dragon, se revendique comme fils de Chronos et héritier légitime du trône de l'Olympe.



Javier Negrete nous livre un récit rythmé par les aventures d'un Zeus très éloigné du séducteur orageux dont il est question dans les œuvres de mythologie grecque. Il n'hésite pas à se mêler aux humains et à intervenir s'il juge leurs actions abjectes. Tout comme les Dieux se plaisent à tourmenter les humains, l'auteur va lui aussi malmener Zeus à travers une succession de mésaventures qui vont le laisser diminué sur la terre des hommes. Dans le royaume, les Olympiens tentent de palier l'absence de leur roi à l'aide de grandes gorgées d'ambroisie.

Loin des figures mythiques, l'auteur brosse un tableau sans complaisance de ces déités qui, entre deux coucheries, révèlent des forces et faiblesses qui les rendent très humains et accessibles pour le lecteur.



Le style de l'auteur est rythmé, la description des batailles est superbe, un vent épique souffle sur le récit, la lecture est addictive. Les personnages sont réussis que ce soit les figures mythiques de Hermès, Athena, Arès ou Héphaïstos et même les humains. Une pléthore de créatures surnaturelles sont décrits : centaures, satyres, sirènes… J'ai eu l'impression de plonger dans un roman d'héroïc-fantasy.



Une très belle lecture.
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Seigneurs de l'Olympe

Un roman de fantasy sur la reconquête de "la seule chose d'importance dans le cosmos entier : le pouvoir" par un Zeus déchu victime d'un complot impliquant bon nombre de divinités éminentes de l'Olympe. Divin !

Ce récit épique et guerrier, inspiré de l'épisode de la Gigantomachie et de bien d'autres mythes grecs, est romancé avec une habilité magistrale. Javier Negrete brode son intrigue autour des plus grands thèmes de la mythologie grecque qu'il édulcore et remanie, y intègre avec génie des éléments d"autres mythologies pour former un récit cohérent qui se lit avec un plaisir titanesque.

Seigneurs de l'Olympe est un délice pour les amateurs de mythologie grecque qui, s'ils n'esquissent pas "un sourire en reconnaissant tel ou tel autre mythe" à la lecture des tribulations des maîtres de l'Olympe, comblent quelques lacunes à la lecture de l'appendice dans lequel l'auteur explique les modifications apportées aux mythes dont il s'inspire afin de donner de la cohérence et une certaine esthétique à son histoire. Les amoureux de fantasy y trouvent également leur compte tant l'intrigue est passionnante par sa mise en scène de ces héros, des plus accessibles et aux traits de caractère des plus humains, que sont Zeus, Athéna, Hermès, Apollon, Héphaïstos pour ne citer qu'eux, dans leur quête et leur lutte pour leur survie, par son suspens et ses rebondissements malgré une issue soupçonnée et des scènes de batailles et de combats autrement gigantesques.

Le travail soigné et précis de Javier Negrete fait des Seigneurs de l'Olympe un livre incontournable pour les deux amateurs du genre.
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Alexandre le Grand et les Aigles de Rome

Alexandre le Grand et les aigles de Rome de Javie Negrete ( L'Atalante - 578 Pages )



En prenant ce livre je pensais lire la vie d'Alexandre le Grand et surprise, je lisais une uchronie.

En effet, l'auteur ne fait pas mourir le macédonien à 33 ans empoisonné à Babylone.

Il est guéri par Nestor, un mystérieux médecin envoyé par l'oracle de Delphes.

Pour rentrer dans ce roman j'ai mis plus de cent pages.

J'avoue que l'équipement militaire n'est pas ma tasse de thé.

Si vous avez le courage de passer des longueurs qui peuvent peut-être intéressés certains, vous allez vivre une épopée magnifique et rencontrer des personnages brillants, plein de bravoure, d'ambition, de faiblesse.

Les femmes sont là également. Gorgo, l'amazone, Roxane, la perverse, Cléopâtre , (pas celle que vous pensez ) celle-ci est la soeur d'Alexandre, une gentille, la jeune Cléa , Julia ....

J'ai adoré vivre à cette époque durant ce roman.

Ne vous posez pas trop de questions et rentrez dans la guerre entre Alexandre et Rome...

La fin est surprenante mais comment peut-on terminer une uchronie ?

Mireine

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Chronique de Tramorée, tome 4 : Yugaroï

Les pièces de l’échiquier sont désormais en place, et dans la grande guerre entre les mages, les dieux et les démons, les hommes ne sont que des insectes qui ne peuvent aspirer au mieux qu’aux rôles de pions aisément sacrifiables.





La nuit des dieux s’achève. L’âge de l’homme est révolu.

Désormais le dernier rempart qui protégeait les deuxièmes des premiers n’est plus : il reste maintenant 17 jours aux héros de Tramorée pour sauver l’humanité.

Le sang de la terre affrontera bien le sang du ciel.

L’épée rouge et la lance noire combattront bien dans le terrible Pratès.

Mais on ne sait pas encore qui les brandiront et contre qui elles se tourneront…





C’est moins long, moins rempli, moins épique (quoique), moins tragique (quoique) que "Syfron" et on sent que du temps s’est écoulé dans la plume de l’auteur depuis les débuts du cycle (1 uchronie, 1 roman historique, 1 technothriller se sont intercalés depuis).

On sent aussi rapidement que la qualité est toujours au rendez-vous avec l’ambiance méditerranéenne et antiquisante, des tonnes de trucs vintage qui rappellent la grande époque de la sword & sorcery, et une solide intrigue de science-fantasy sinon de science-fiction qui se dévoile petit à petit. Et dire que certains disaient au départ que ressemblait trop à de la High Fantasy classique… Mort De Rire

On sent aussi que l’auteur a un imaginaire particulier et de la suite dans les idées (de nombreux éléments rappellent qu’il a aussi écrit un "Seigneurs de l’Olympe" entretemps).



Beaucoup de personnages précédemment mis en avant passent au second plan, mais il fallait bien faire de la place au retour des Yugaroï ! Après un petit retour en arrière bien utile qui nous rappelle aux bons souvenirs du mythe de Narcisse et de l’histoire de Philippe et Alexandre de Macédoine, la 1ère partie du roman nous fait suivre un quartet de femmes liées par l’amour et par la haine du Zémalnit, suivit d’un long interlude nous décrivant le siège et la bataille de Migranz.

Puis s’ensuit à un rythme soutenu action, révélations et catastrophes apocalyptiques faisant alterner fantasy épique à la sauce "God of War" et science-fiction à la sauce "Le Fléau des Dieux" ou "Ilium" / "Olympos". Qu’est-ce qu’il s’en passe des choses !!! Des chapitres entiers pourraient tenir la dragée haute aux blockbusters modernes. Je crois même qu’on a passé le cap du blockbuster hollywoodien pour aller vers des bastons superhéroïques voire dragonballesques ! (l’auteur ne cachant absolument pas qu’il est un gros fan de comics, comme Akira Toriyama d’ailleurs… ^^)



Et pourtant il reste encore quantité de questions cruciales non résolues :





Les 2 premiers tomes pouvaient tranquillement se lire indépendamment, ce n’est plus le cas et on attendra avec impatience la suite des aventures de Derguin Gorion et de Kratos May en route vers la cité perdue de Tartara. D’ailleurs, il Beaucoup de chose à dire sur Derguin, Kratos, Kybès, Darkos, Ariel, Ziyam, Antéa, Boayim, Tubilok, Manigulat, Tariman… et bien sûr cette grosse pourriture infâme d’Ulma Tor (ainsi que ceux que je n’ai pas cités pour conserver l’effet de surprise…).



Un excellent tome de transition en attendant "Un Cœur de Tramorée" qui s’annonce dantesque !





Alors au final Fantasy ou Science-Fiction ??? Petit exercice de traduction :



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Le regard des furies

Javier Negrete avait commencé sa brillante carrière multi-genre par la SF.

Ici c’est à la fois un bon roman de SF et un bon thriller sinon un bon roman d’espionnage, mais pas que.



L’auteur nous présente une Terre cyberpunk qui a essaimé dans la galaxie, sous l’étroit contrôle des Tritons, peuple aquatique seul maître des voyages supraluminiques tout droit sorti de la saga culte Dune. Mais le roman se déroule sur la planète carcéral de Rhadamante, dont toute la toponymie se calque sur la géographie des enfers gréco-romains (ce qui nous amène à une réflexion intéressante car on peine à différencier cette société calquée sur les anciens bagnes australiens de notre société moderne).



Le facteur temps est très bien géré : une fois le roman démarré, on ne s’ennuie jamais !

C’est avec plaisir que nous suivons les investigations de cet androïde espion qui suit les traces de 007. C’est d’autant plus agréable que cela s’inspire du cahier des charges des films d’espionnages grands publics. Mais difficile de savoir si le détenteur du permis de tuer féru de culture antique est Sean Connery ou son antithèse…



Le roman présente une dimension psychologique et philosophique agréable, car notre androïde rêve de Furies électriques et commence à douter malgré ses améliorations cérébrales et ses inhibiteurs de sentiments. Trois personnages féminins bien campés catalysent sa crise existentielle : la douce Clara, la forte Uranie, l’impitoyable Amara sont les avatars de Mégère, Alecto et Tisiphone qui vont précipiter les événements.

Comme dans les tragédies antiques, le héros ne pourra échapper à son funeste destin.



On sent tout de suite que l’auteur maîtrise aussi bien les lettres classiques que les disciplines scientifiques. On se régale avec un auteur très cultivé qui partage sa culture sans prendre les lecteurs de haut : c’est avec plaisir qu’au détour de tel ou tel passage on retrouve Homère, Thucydide, Aristophane, Fermat, Lovecraft, Edgar Rice Burroughs, Arthur C. Clarke…



Tout n’est évidemment pas parfait :

- c’est le 1er roman de l’auteur : ses autres romans présentent plus de vista

- le personnage de Miralles est amené de manière forcée et frôle souvent le WTF !

- le héros est plutôt froid et cérébral, d’où moult passages réflexifs (solution A) ou B) ?)



Pour un peu on pourrait se retrouver entre Dan Simmons et Richard Morgan avec une intrigue qui gagne en fluidité et en limpidité par rapport à ces deux derniers. Finalement un livre très bien écrit, très bien rempli et ma fois déjà bien abouti.
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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Chronique de Tramorée, tome 6 : Pratès

Si vous aimez la fantasy historique, vous avez certainement déjà entendu parler de Javier Negrete à qui on doit plusieurs romans consacrés à la période antique (« Alexandre le Grand et les aigles de Rome » ; « Seigneurs de l’Olympe »…) mais aussi une tétralogie dans laquelle l’auteur mêle avec maestria fantasy, histoire et science-fiction. Dernier opus de « Chronique de Tramorée », ce cinquième tome (en fait la deuxième partie du quatrième volume) offre une conclusion à l’image de l’ensemble de l’œuvre : pleine de bruit et de fureur, de scènes épiques ou déchirantes, de rebondissements, de révélations et surtout d’humanité. Nos héros et leur monde tout entier sont sur le point d’être détruits par Tubilok qui a repris le pouvoir sur le panthéon divin à l’origine de la création de Tramorée. Heureusement, ils sont plusieurs à faire route vers Agarta, l’envers ou l’intérieur du monde, afin de tenter de déjouer les plans de la terrible divinité. Le problème, c’est qu’Agarta possède ses propres règles et sa propre géographie qui vont s’avérer handicapants pour les protagonistes qui découvrent également avec effarement qu’une armée d’Amazones remontées leur barre le passage jusqu’à leur objectif. Difficile de ne pas ressentir une pointe de nostalgie en refermant cet ultime volume qui a le mérite de ne pas ajouter la frustration à la tristesse. Celui-ci répond en effet de manière très concrète à toutes les interrogations qu’on pouvait avoir concernant la création de la Tramorée, le rôle qu’y jouèrent les différentes « divinités », l’histoire de l’épée de feu et du premier zémalnite, ou encore la nature d’Agarta, du Pratès et de Tartara. Si on devine sans mal que la quête de nos héros sera couronnée de succès, le suspens demeure néanmoins à son comble en ce qui concerne le coût de cette victoire : Qui en paiera le prix ? Va-t-on assister à la disparition de certains personnages ? Ces derniers vont-ils parvenir à mettre de côté leurs inimitiés personnelles pour s’unir face au véritable adversaire ?



Après une transition un peu abrupte lors du troisième tome qui initiait le basculement de la série de la pure fantasy vers de la pure science-fiction, Javier Negrete semble avoir trouvé ici le parfait équilibre entre les deux. Les explications concernant l’origine de Tramorée permettent d’ailleurs de mesurer le degré de construction et l’habilité avec laquelle l’auteur a élaboré son univers au fil des cinq tomes. On repense alors à quantité d’indices disséminés dans les premiers volumes et qui, sur le moment, ont été interprétés comme étant la manifestation d’événements surnaturels alors qu’il s’agissait en réalité de phénomènes purement scientifiques. La juxtaposition de ces deux visions est, dans un premier temps, un peu perturbante, mais on finit par s’y faire et par apprécier la richesse supplémentaire qu’elle apporte à l’univers. C’est d’autant plus facile à appréhender dans ce dernier tome que l’on y retrouve enfin avec plaisir un certain nombre d’ingrédients qui faisaient tout le charme du début de la série (et que l’auteur avait un peu délaissé dans les deux derniers tomes), à commencer par de spectaculaires scènes de combats. S’il n’est pas rare que les romans de fantasy fassent la part belle aux grandes batailles, la série de Javier Negrete est pour sa part portée par un souffle épique qu’il est à mon sens assez difficile d’égaler. Les batailles sont d’autant plus impressionnantes et intéressantes que l’auteur s’inspire pour les mettre en scène de tactiques et d’armements datant de la période antique, et non médiévale comme c’est traditionnellement le cas. Le fracas des combats n’en est que plus grand, et le frisson du lecteur plus intense. Pour ce qui est du volet « science-fiction », l’auteur se perd moins dans de grandes explications techniques concernant le fonctionnement de tel artefact ou les causes scientifiques de la création de telle phénomène, ce qui permet au récit de retrouver toute sa fluidité.



Les personnages jouent évidemment aussi un rôle essentiel dans la qualité de l’ensemble de la série. On retrouve donc avec un plaisir intact les différents protagonistes dont on a suivi l’évolution tout au long des cinq tomes : les guerriers Derguin et Kratos, ou encore les magiciens Linar et Mikhon Tick. L’occasion de mesurer le chemin parcouru par chacun et de repenser avec nostalgie à ce qu’ils étaient avant de subir toutes les transformations que leur ont imposé les épreuves qu’ils ont eu à surmonter. La série est aussi marquée par toute une galerie de personnages secondaires inoubliables qu’on ne quitte pas sans une pointe de regret : le grand et « modeste » Barantan, le sage numériste Ahri, sans oublier le Gourdin, Togul Barok, Kybès… On peut également saluer la qualité et l’importance de la place accordée dans cette chronique aux personnages féminins qui sont nombreuses à jouer un rôle déterminant dans l’histoire de la Tramorée : Tanaquil, fière reine des Atagaïres, Aïdé, fille du précédent chef de la Horde Rouge et désormais compagne de Kratos, mais aussi la courtisane Neerya, la jeune Ariel, l’amazone Baoyim ou bien la belle et manipulatrice nymphe Triane. Les « méchants » de l’histoire sont eux aussi très réussis, certains évoluant de telle manière qu’on ne puisse plus les considérer comme tels, d’autres au contraire se manifestant sur le tard, alors qu’on ne s’y attendait pas. Reste à aborder le sujet de la plume de l’auteur dont la qualité vient rehausser celle de tout le reste : la narration est fluide, les scènes de batailles épiques et les dialogues percutants et bien tournés. On sent aussi énormément l’influence des sources et de la mythologie antiques, que ce soit au niveau des éléments qui composent l’univers (les Amazones, des cités-états dont le fonctionnement rappelle celui des cités grecques, des batailles opposant des phalanges…) que du déroulement même de certains événements qui ne sont pas sans rappeler les meilleures tragédies grecques.



Parmi les séries de fantasy les plus marquantes de ces dernières années, les gens sont prompts à citer (à raison) celles de G. R. R. Martin, de Robin Hobb ou encore de Tad Williams. La « Chronique de Tramorée » de Javier Negrete est sans doute beaucoup moins connue, mais elle mérite à mon sens tout autant de figurer aux côtés de ces géants de la fantasy. Amateurs d’Antiquité, de mythologie, de super-héros, de SF, de scènes de batailles époustouflantes, d’aventures palpitantes et de personnages profondément attachants, précipitez-vous sur ce petit bijou qui vous fera passer de merveilleuses heures de lecture dans un monde à mi-chemin entre un passé fantasmé et un avenir inattendu.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Chronique de Tramorée, tome 2 : Syfrõn (ancie..

Avec "Zémal", Javier Negrete nous avait montré qu’il maîtrisait le sens of wonder. Avec "Syfron", il nous montre qu’il maîtrise aussi le souffle de l’aventure ! Avis de tempête car ce dernier emporte les personnages :

Derguin trahi, Kratos meurtri, Darkos brisé, Kybès mutilé, Mikhon qui souffre en silence la perte de son âme et la pétrification de son corps…



Longtemps on se demande jusqu’où vous sombrer nos héros : fuites éperdues, blessures, trahisons et pertes d’êtres proches se succèdent à un rythme soutenu durant 800 pages. On tremble d’autant plus pour eux que Javier Negrete n’hésite pas à tailler dans le vif : anciens comme nouveaux personnages peuvent disparaître à tout moment ! Ce n'est pas non plus "Prison Break" version héroic-fantasy, mais ça y ressemble dans la mesure où on a enfin du vrai suspens ! (et non pas une ancienne prophétie qui garantit à un adolescent pas très doué et pas très futé, timide et hésitant de surcroît, de triompher à coup sûr du grand méchant millénaire local… sifflote)



Et pendant ce temps, les salauds et les salopards triomphent : le Martal (des suprématistes noirs qui utilisent des balrogs mécaniques pour anéantir les résistances adverses) remporte victoire sur victoire dans sa guerre sainte génocidaire, Samikir la reine sorcière de Malib manipule et envoûte à qui mieux mieux et une vieille connaissance revient sur le devant de la scène pour régler ses comptes… Révolution à Narak, conspirations du clan Bazu, rivalités au sein de l’État-major de la Horde Rouge, coup d’Etat chez les amazones atagaïre, conflits entre les tribus inhumaines… ça intrigue et ça complote dans tous les sens tandis que l’infâme Ulma Tor poursuit dans l’ombre ses sombres projets.

Et plane toujours en arrière-plan la menace du retour des anciens dieux : le dieu forgeron et le roi gris sont les arbitres des rivalités entre Tubilok qui veut détruire le monde et les Yugaroï qui veulent l’asservir…



A l’heure actuelle, un des rares romans de fantasy dont le 4e de couverture tient véritablement ses promesses. Plus qu’un vrai de coup de cœur, du pur bonheur ! Amateur d’héroic-fantasy et de récits épiques attention, car après avoir lu "Syfron" tout le reste vous paraîtra bien morne et terne. Vous êtes prévenus !!! (2 jours et demi de lecture non stop, je n’ai pas pu lâcher le livre avant d'avoir terminé les 850 pages)

"Nec plus ultra" : plus rien au-delà... Si doit n'en rester qu'un cela celui-là ! (et plus on avance dans le cycle plus on se rend compte qu'on est dans un excellent SdA de science fantasy qui rend hommage à tous les maîtres des genres de l'imaginaire des héros d'Homère aux super-héros de Stan Lee)
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