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3.68/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , le 14/03/1885
Mort(e) à : Latresne , le 8/05/1938
Biographie :

Jeanne Marie Bernarde Alleman (14 mars 1885 à Bordeaux - 8 mai 1938 à Latresne), est une femme-écrivain française, qui a écrit l'ensemble de son œuvre sous le pseudonyme de Jean Balde, en hommage à son grand-oncle, Jean-François Bladé.

Elle est la petite-nièce du folkloriste de la Gascogne, Jean-François Bladé (qui est le frère de sa grand-mère maternelle). Elle grandit entre la maison place de la Bourse à Bordeaux (qu'elle évoquera dans La Maison au bord du fleuve), où ses grands-parents ont un commerce de bouchons pour les Chartrons, repris par son père, François Alleman, et la maison du Casin, à Latresne, dont les Alleman sont originaires. Elle passe de nombreuses vacances à Saint-Côme, aux environs de Bazas, dans la maison de campagne de ses parents, la maison noble « La Vialle » qu'elle met en scéne dans Reine d'Arbieux sous le nom du « Castel de la Renardière ». On retrouve également cette maison dans La Maison au bord du fleuve. Les Holagray sont établis comme négociants à Bordeaux depuis longtemps.

C'est en hommage à son grand-oncle qu'elle choisit le pseudonyme de Jean Balde. Elle écrit des poésies et des romans empreints d'une grande sensibilité, d'une belle écriture. Jeanne Alleman débute comme professeur de lettres dans l'institution où elle a fait ses études. Elle y a comme élève Jeanne Lafon, qui deviendra quelques années plus tard madame François Mauriac après leur rencontre chez elle, dans la maison familiale du Casin. Elle sera la marraine de Luce, le troisième enfant des Mauriac. Elle est fiancée au poète André Lafon (aucun lien de parenté avec Jeanne Lafon), un ami très proche de Mauriac (qui écrira plus tard sa biographie, Un adolescent d'autrefois, 1969). Mais Lafon, dans une crise mystique — il est profondément religieux — rompt subitement, et peu après le début de la guerre de 1914, il meurt de la scarlatine à l'hôpital militaire de Bordeaux. Jeanne se réfugie dans l'écriture, publie de nombreux romans nostalgiques d'un monde rural et bourgeois qui disparaît inexorablement (Reine d'Arbieux, en 1928, est couronné par l'Académie française), une pieuse biographie de son grand-oncle : Un d'Artagnan de plume, Jean-François Bladé (Plon, 1930).

Elle s'éteint d'un cancer dans sa maison de Latresne, après un ultime combat contre l'implantation d'un pylône dans son jardin, qui fait l'objet du roman Le Pylône et la Maison. François Mauriac est venu, peu de temps avant, lui remettre la Légion d'honneur sur son lit d'hôpital.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il est le sauvage ami du bassin vert glauque, gris de lune ou bleu ; l’ami des dunes boisées, odorantes et violettes, à l’âme solitaire ; l’ami des nuages cendrés et couleur de boue que le vent pourchasse. Il voit aller et venir les petites barques pareilles à des fourmis noires. Il voit s’élever et s’abaisser les voiles grises, les voiles rousses, les hommes courbés jeter le filet et le retirer. Il les dépasse et les domine. Il est par moments plein de joie, d’orgueil et de cris. Il est le goéland gris argent que nulle main humaine n’a touché. Son poitrail n’a jamais trempé que dans le vent, le soleil et l’eau. Il est la vie vierge. Le ciel est à lui, et l'océan, et le monde... p 98-99
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Le temps s'éclaircit. Dans la céruse enfumée du ciel, une fissure se creuse, grotte d'argent vierge, d'où tombent des rayons blancs comme des feux de phare. Michel a passé sa tête dans l'ouverture de l'abri. Une ondée de vent filtré par les pins rafraîchit sa face. Le sous-bois respire. Mais comment la brise atlantique imprégnée de sel et d'un goût de larmes, passant et repassant sur lui depuis son enfance, n'a-t-elle pas encore lavé son sang de sa souillure ? p 30
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La lune montait, perle flottante, dans le ciel gris-bleu. Le soir créait entre l'eau, les dunes et les grandes surfaces aériennes ces rapports fondus, impalpables, qui donnent au moindre reflet brillant le prix d'un joyau. Une pinasse appareillait, et la brise secouait la voile folle, l'écoute échappée balayant le clapotis de grands coups de fouet. p 161
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Les rosiers et la vigne vierge tapissaient les murs. On ne voyait aussi que de vieilles fleurs dans les massifs de la terrasse. La gerbe d'eau des arrosoirs passait éternellement, les soirs de chaleur, sur la pourpre opaque des géraniums, les grappes bleu-violet des héliotropes et le doux cornet des pétunias, flexibles, fripés par le grand soleil, tout englués de sève sucrée, dont le crépuscule développait l'odeur délicate. Les bordures étaient faites d'une plante basse, dont les feuilles semblaient des langues de feutre grisâtre. p 14
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Cette culture de la vigne, elle est pour nous, Girondins, une passion innée.
Chaque année, nous nous attachons aux même espérances, pour aboutir presque toujours aux mêmes déceptions. L'intérêt est toujours nouveau, les péripéties continuelles, et cette récolte que nous couvons de notre regard, que nous défendons, a un attrait qui l'emporte sur toute sagesse.
Ces émotions sont notre vie, et aucun découragement ne nous en éloigne.
Peut-être ce sentiment vient-il de très loin, de tous les nôtres qui ont fait ce que nous faisons, lutté sur ce sol, aimé cette aventure de chaque printemps et de chaque été que tant de gens ne soupçonnent pas.
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... les mots se dérobaient, les vrais mots pour dire ce qui était remué au fond de lui-même : pudeur, jalousie, appel obscur vers la vie normale. C'est le grand malheur, quand on souffre, de ne montrer de soi qu'une grossière image. La douleur a des contractions qui déforment la source des larmes. p 46
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Le déjeuner fut ce que sont dans ce pays de gibier et de recettes séculaires tous les déjeuners de » retour de noce », substantiel, savoureux, embaumé par le fumet des poulardes boursoufflées devant un feu vif et des sauces fortes. Ce fut le repas de cérémonie pour lequel les vieilles dames arborent les broches de famille et les corsages scintillants de jais ; les messieurs, leur épingle de cravate la plus distinguée. Le sauterne était d’une grande année ; les bordeaux décantés par le maître de maison et tiédis à point (…)
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L'air vif rafraîchissait son esprit.
Chaque fois que quelque circonstance le ramenait au milieu du monde, il en revenait mécontent, blessé, avec l'impression que tout ce qui faisait à ses yeux le prix de la vie, les choses nobles, élevées, dignes de respect et d'admiration, personne ne voulait plus les compter pour rien.
- Où allons-nous ? disait-il souvent à sa femme.
Ou encore :
- Ma pauvre amie, nous ne sommes plus de ce temps.
Ainsi discutait-il avec lui-même, s'arrêtant sans voir, prenant à témoin les feuillages paisibles qui l'entouraient, ce qui faisait dire aux paysans que Monsieur le Maire questionnait les arbres.
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Le temps était doux. Tout ce paysage de ciel, de dunes et d'eau paraissait imprégné d'un ton gris radieux, saturé d'or pâle, avec des dégradations, des partis plus denses, des tonalités puissantes du côté des pins, qui venaient se fondre dans une immense impression d'espace.
(...) Le ciel prenait l'éclat blond qu'on voit dans les tableaux des maîtres hollandais. Tout cela ample, largement ouvert sur l'horizon, avec le charme des choses immergées dans l'air qui en modifie et accorde les sourdes nuances. Une tiède et vide journée de mars. p 129
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Ce qui pesait sur nous - je le sens aujourd'hui - c'était la fatalité de la guerre proche. Les être d'une sensibilité frémissante savent tout d'avance. Cette ombre immense montait dans le ciel. Encore invisible, elle jetait sur nous tous, et particulièrement sur ceux qu'elle avait marqués, son filet d'angoisse. Comment n'eussions-nous pas été tristes ? Tout conspirait contre nos élans naturels. En ces années 1908-1914, que certains dépeignent aujourd'hui comme un âge d'or, les circonstances ne nous inclinaient qu'au découragement et à l'inquiétude. Aucun de ceux qui m'entouraient, s'il m'en souvient bien, n'attendait rien de bon de la vie. Si forte était notre conviction que la réalité nous meurtrirait que nous ne cherchions que des évasions !
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