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3.29/5 (sur 57 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1962
Biographie :

Jean-Baptiste Bester a d'abord été assistant réalisateur sur plusieurs longs métrages, travaillant aux côtés de metteurs en scène prestigieux tels que Samuel Fuller.

Passionné de cinéma mais aussi de musique, de théâtre et de littérature, il admire Alexandre Dumas et Jules Verne, qui lui ont donné le goût de l'histoire et des grands récits d'aventure.

Bois d'ébène est son premier roman publié.


Source : Libristo
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Bibliographie de Jean-Baptiste Bester   (8)Voir plus

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Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
Il y eut encore un moment d'hésitation durant lequel l'animal, comme étonné de sa propre audace, songea à mettre un terme à cette rencontre improbable.
Et l'inconcevable se produisit. Faisant fi de la peur ancestrale qu'il éprouvait pour l'homme, le lynx vint se coucher près de Louis et se laissa caresser, sans plaisir d'abord, puis avec volupté.
La bête la plus farouche de la montagne venait ronronner comme un chat au contact de cette main qui, depuis des temps immémoriaux, l'avait persécutée.
Ni Walter Scott ni Jack London, avec l'imagination débridée qui était la leur, n'auraient pu concevoir un tel tableau.
C'était un authentique miracle.
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Inondée de soleil, la vallée de la Clarée revenait à la vie.
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Le dojo consistait en une pièce d'une trentaine de mètres carrés. Un rez-de-chaussée donnant sur rue, des pratiquants en kimono noir, bien alignés et accroupis dans la position du lotus pour les expérimentés, du demi-lotus pour les néophytes. L'endroit fleurait bon l'encens. Trois coups de gong signalaient le début de la séance. Après le gassho, la salutation d'usage, chaque participant s'asseyait sur un zafu, un coussin noir arrondi, rembourré de coton. Il joignait ses deux pouces, redressait le dos, relâchait les épaules et inclinait son regard à quarante-cinq degrés sans jamais fermer les yeux. Il ne s'agissait pas de s'assoupir mais de vivre l'instant présent en pleine conscience. Ici et maintenant.
Derrière le mur qui séparait les adeptes du zazen du monde extérieur, frénétique, on entendait des bruits de talons sur le trottoir, des gens qui parlaient fort, des rugissements de scooters et autres pollutions sonores. Mais le maître expliquait que ces nuisances n'étaient que des phénomènes et qu'en étant assidu dans la pratique de la méditation, on finissait par ne plus les remarquer.
Il en allait de même pour les pensées. Elles passaient comme les nuages dans le ciel. Ne pas les retenir ni les chasser de son esprit. Seulement les contempler, en simple spectateur. Se concentrer sur la posture et la respiration, un souffle profond et régulier, tel était le secret de cet enseignement éprouvé depuis plus de deux mille ans. On pouvait alors parvenir non au satori, l'éveil que seuls quelques grands sages avaient atteint, mais à une altération de la conscience, un état second, libérateur : le fameux lâcher-prise. Le flot ininterompu des pensées, pernicieux et stérile, se tarissait quelque peu. C'était un réel soulagement que tout impétrant ne songeait plus ensuite qu'à réexpérimenter. On avait l'impression de faire partie d'une caste de privilégiés qui connaissait le moyen de se débarrasser de la douleur, qu'elle fut physique ou morale. Bref, on touchait à l'essentiel.
Pierre Chancel venait au dojo depuis trois ans. Pourtant, malgré son expérience, il souffrait encore de cette position contraignante qu'il devait garder durant les deux méditations d'une demi-heure chacune. Ses genoux et son dos lui faisaient mal. Et ses pensées le tourmentaient de plus belle.
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Le mokugyo, instrument en bois traditionnel, rythmait la fin des séances lorsque les pratiquants récitaient les sutras.
Le zazen, silencieux, finissait toujours par un joyeux brouhaha où les sons des bols chantants se mêlaient aux déclamations.
Si nombreux que soient les êtres, je fais voeu de les sauver tous.
Si nombreuses que soient les passions, je fais voeu de les vaincre toutes.
Si nombreux que soient les dharmas, je fais voeu de les acquérir tous.
Si parfaite que soit la voie de Bouddha, je fais voeu de la réaliser.
Pour certains, le dernier coup de gong était une délivrance. Pour d'autres, il sognifiait l'appréhension de revenir à la vie normale, au train-train quotidien plein de tout ce qu'on s'efforçait d'éloigner lors de ces rassemblements : le flot intarissable des pensées parasites, l'ego à l'origine de la souffrance, l'attachement aux valeurs matérielles.
Les grands maîtres d'antan qui finissaient par accéder au statut de bouddhas tant leur pratique était assidue, avaient passé le plus clair de leur temps dans la position du lotus, à méditer. La plupart avaient atteint le nirvana, la paix de l'esprit. Ils s'étaient débarrassés des trois poisons qui, depuis des millénaires, gangrènent notre civilisation : l'avidité, la haine et l'ignorance. Mais comment parvenir à un tel niveau de sagesse lorsqu'on n'était qu'un simple policier de province, confronté chaque jour aux turpitudes de ses semblables autant qu'à ses propres doutes ?
Chancel, comme bien d'autres, avait l'impression de perdre tout le bénéfice de cet enseignement dès qu'il ôtait son kimono.
- Ça n'a duré que quelques secondes mais je pense avoir compris ce qui fait l'intérêt de ces séances.
La jeune femme qui faisait ce constat s'adressait à Chancel.

Dharma : ensemble des lois de l'univers, enseignement de Bouddha.
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Le docteur Levasseur était un petit bout de femme d'une soixantaine d'années, d'un abord agréable. Elle pratiquait l'hypnose ericksonienne(1), du nom d'un psychiâtre américain dyslexique, daltonien et handicapé qui avait développé sa propre méthode. Ici, pas d'injonction de la part du thérapeute..Seulement un accompagnement vers un état de conscience modifié permettant d'accéder à l'inconscient.
Chancel fut conduit dans une pièce sombre. Quant à la journaliste, elle fut priée de patienter dans la salle d'attente.
- Asseyez-vous là, commissaire, commença le docteur en lui montrant un large fauteuil.
Chancel s'exécuta. Elle s'assit en face de lui.
- Détendez-vous, à présent. Respirez profondément.
Le commissaire sourit. Il avait l'impression d'être au dojo. Cependant la position était moins douloureuse..
- Sentez comme vos bras sont lourds. Relâchez-les.
Il suivit les instructions.
- Voilà. Vos muscles sont plus légers. A présent, efforcez-vous de penser à un événement positif. Avez-vous des enfants ?
- Une petite fille.
- Peut-être l'un de ses anniversaires, un réveillon, une communion...
Chancel ferma les yeux. Il revit Bonnie, bébé, dans les bras de Marie, juste après l'accouchement. Image de plénitude, d'un bonheur pur. Son visage se décrispa. Il semblait parfaitement serein.
- Très bien. Maintenant, observez-vous. Ou plutôt, regardez à l'intérieur de vous. Pourriez-vous me dire quelles sont vos qualités principales ?
La question le surprit. Puis, se prêtant au jeu, il répondit :
- Je dirais le sérieux. Mais est-ce une qualité ?
- Incontestablement.
- Et aussi la ténacité. Je ne renonce jamais.
- Même quand les difficultés s'accumulent ?
- Surtout quand les difficultés s'accumulent. Plus c'est dur, plus je m'accroche.
- Voilà une manière d'appréhender les choses qui doit être utile dans votre métier. Refermez les yeux.
Le commissaire obéit. Le docteur Levasseur avait toutes les cartes en main. Ambrosini lui avait parlé. Elle savait tout sur l'affaire et sur la relation que son patient avait eue avec la victime. Mais il lui fallait avancer à pas feutrés, sans dévoiler ses atouts.
- Songez maintenant à un être cher, vivant ou disparu, aux moments que vous avez partagés. Bons ou mauvais.
Les pensées de Chancel se dirigèrent vers le docteur Ladoucette. Il se remémora leurs balades à Paris, les cafés, les musées, le cinéma... Souvenirs agréables, tempérés toutefois par une note dissonante. Alors qu'ils filaient le patfait amour, Agnès était souvent la proie d'accès de mélancolie. Il avait cherché à en connaître la cause. Mais elle ne lui avait fait aucune confidence.
Le commissaire glissait peu à peu dans un état second qui n'était pas sans rappeler les effets du zazen.
- Voyez-vous cette personne ?
Oui, répondit-il d'une voix cotonneuse.
- Pourriez-vous la décrire ?
- Elle est blonde, les yeux bleus, les cheveux tirés en arrière. Elle porte une saharienne.
- Bien. Ne la quittez pas des yeux. Efforcez-vous de la suivre.
- Agnès le prenait par la main, mutine. Ils montaient l'escalier qui menait à leur petit appartement. Avec empressement. Ils avaient hâte de se retrouver en tête à tête. Sitôt rentrés, ils se déshabillaient, jetaient leurs vêtements à même le sol et filaient dans la chambre.
Ils s'aimaient avec fougue, à plusieurs reprises. Leurs corps reposaient ensuite côte à côte dans une douce harmonie.
Ambrosini avait décrit Agnès avec précision. Aussi le docteur Levasseur comprit-il que la femme qu'évoquait le commissaire était bien celle que son travail devait cibler.
Une fois le déclic produit, il convenait parfois d'encourager le patient en l'encourageant à poursuivre, si possible à voix haute, son voyage intérieur. Mais Chancel était un bon client : il continua sur sa lancée, dans une sorte de transe, anticipant les demandes de la thérapeute.
- Nous sommes dans cette petite chambre, je la prends dans mes bras. Dieu que j'aime cette fille ! Elle me demande de la satisfaire à nouveau. Je n'ai aucune peine à exaucer son souhait. Ça dure toute la nuit. Nous sommes en nage, repus. Nos deux corps n'en forment plus qu'un. Elle s'endort sur mon épaule.. Je m'assoupis à mon tour..Plus tard, au petit matin, je l'entends gémir . "Gérard, pardonne-moi ! Je ne voulais pas.. Si tu savais à quel point j'ai honte..Je ne m'en remettrai jamais. Oh, mon Dieu, qu'ai-je fait ? Je t'ai tué une seconde fois.."
Il régnait un silence pesant dans l'habitacle de la Mégane. Chancel avait l'impression d'être tombé dans un piège. Jamais, au grand jamais, il n'avait dévoilé autant de détails sur sa vie intime. L'air de rien, et tout en douceur, le docteur Levasseur l'avait foutu à poil.
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Du règne de Louis XV. Ce pont de 120 pieds d'ouverture d'arche, élevé de 168 pieds au-dessus de la rivière, a été construit par les ordres du maréchal d'Asfeld, général des armées du roy, chef de la toison d'or, directeur général des fortifications. L'an 1734.
Telle était l'inscription qu'on pouvait lire, gravée sur une plaque de bronze scellée au beau milieu de l'ouvrage.
Féru d'histoire, surtout celle du Dauphiné, son pays, l'inspecteur Franck Videau était toujours impressionné lorsqu'il arpentait ce pont imaginé par Vauban. Ce bâtisseur de génie avait marqué Briançon d'une empreinte indélébile. La quasi-totalité des fortifications qui surplombaient la ville portait sa signature. Quant au pont, on lui avait donné le nom de son successeur, le marquis d'Asfeld. Façonné d'une seule arche, ce fut à l'époque un chantier hors norme , une prouesse technologique que l'ingénieur Heuriance, dans un mémoire décrivit en ces termes :
On ne peut refuser à ce pont une espèce d'admiration par sa grandeur, son élévation et par sa construction sur des cintres de bois dans un emplacement des plus difficiles, sans qu'il soit arrivé aucun accident.
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Ainsi, jour après jour, le Big Hole livrait-il ses trésors. En l’espace de huit ans, de 1872 à 1880, plus de dix millions de carats avaient été tirés de ses entrailles pour prendre le chemin des ateliers de taille d’Anvers ou d’Amsterdam. C’était une véritable ruche, où des milliers d’abeilles se tuaient à la tâche, de jour comme de nuit, pour satisfaire la cupidité de deux reines ennemies.
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Les pratiquants, au nombre de onze ce soir-là, entrèrent dans le dojo un à un, selon un rituel immuable : enjamber la poutre du pied gauche, faire gassho, mains jointes à hauteur du nez, paume contre paume, saluer les lieux avant de gagner sa place avec son zafu en prenant soin de contourner l'autel par la gauche.
Deux autres gasshos, l'un à son zafu, l'autre aux participants. Puis s'zsseoir, rechercher la posture correcte.
- N'oubliez pas de vous balancer de droite à gauche, les poings fermés sur les cuisses, pour trouver l'équilibre, chuchota le commissaire à sa voisine qui s'installait à côté de lui à chaque séance pour profiter de ses lumières.
- Comme ça ?
- Oui, très bien. Et vos genoux, plantez-les dans le sol à la manière d'une ancre. Rentrez votre menton, étirez votre colonne..
A ces précieux conseils succéda une série de coups de cloche. Aussitôt, les participants se figèrent comme des statues. Le silence se fit.
Il y eut trois autres sons de cloche. Le godo s'assit à son tour. La première séance pouvait commencer.
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-Dans le dojo naît une émulation qui vous empêche de céder à la première fatigue, à la première douleur. Faire zazen ensemble, avec les autres, nous conduit à pratiquer la méditation comme si c'était la première fois.
- C'est joli. C'est de vous ?
- Non, de Taisen Deshimaru.
- Je suppose que c'est encore l'un de ces grands sages qui a passé sa vie dans la position du lotus ?
- Vous caricaturez, mais quelque part, vous n'êtes pas loin de la vérité. Il y a différentes écoles zen. La nôtre, le zen Soto, est d'origine japonaise. Ça, je ne vous l'apprends pas. Maître Deshimaru l'a implantée en Europe. Il a oeuvré au rapprochement des spiritualités d'Orient et d'Occident.
Sophie Lantier s'étira en grimaçant. La première séance s'étzit déroulée sans encombre. La seconde fut un véritable calvaire.
- Ça vous fait encore mal, pas vrai ? constata Chancel.
- Oui. Pourtant, je suis assez sportive. Je cours, je skie, je joue au tenmis.
- Je vous rassure tout de suite : ça fait des années que je pratique le zazen et c'est encore douloureux. Mais, comme disent les encadrants, et c'est l'un des aspects fondamentaux de l'enseignement, la souffrance ne doit être considérée que comme un phénomène.
- C'est-à-dire ?
- Vous la ressentez dans votre chair, c'est un fait. Mais il faut s'efforcer de l'appréhender comme ces pensées qui encombrent notre esprit. Ne pas se focaliser dessus. Il en va de même des nuisances sonores qui peuvent parfois perturber le zazen : les bruits de la rue, des gens qui parlent dans la pièce voisine, etc. On finit par s'y faire.
- Facile à dire. Je n'en suis pas encore là.
- Vous comprendrez tôt ou tard. On n'est pas là pour en baver. Un pratiquant de ma connaissance s'entêtait à faire zazen alors qu'il avait de sérieux problèmes articulaires. Çà s'est terminé par une tendinite aigüe. Sa démarche n'était pas bonne, puisqu'elle n'était guidée que par la fierté, autrement dit par l'ego. Il voulait à tout prix se prouver qu'il était capable d'y arriver, alors que sa mauvaise santé l'en empêchait.
- Quel mal à cela ? Pour moi, ce gars était plutôt courageux, non ?
- Bien sûr. Mais il n'était pas dans la Voie de l'oiseau.
- La Voie de l'oiseau ?
- Oui. C'est un chemin aléatoire, sans repères. Il représente l'état d'esprit dans lequel on doit être pendant zazen. C'est comme lorsque on fait kin hin : on ne marche vers aucun endroit en particulier, autrement dit, on ne poursuit pas un but spécifique. Comme le disait fort justement maître Dogen (1)
: "Sans trace aucune, le canard va et vient sur l'eau. Cependant, il n'oublie jamais son chemin."

(1). L'un des pères fondateurs de l'école zen qu' il introduisit au Japon au XIII° siècle sous sa forme la plus pure : shikantaza, qu'on peut traduire en ces termes : "seulement s'asseoir".
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Un samouraï pêchait le long d'une rivière. Il prit un beau poisson. Il s'apprêtait à le cuire, se réjouissant du festin à venir, lorsqu'un chat, tapi dans un buisson, bondit et lui vola son repas. Fou de rage, le guerrier sortit son sabre et se lança à sa poursuite. Il le rattrapa et le coupa en deux. Mais le remords d'avoir ôté la vie à cet animal le tenailla. Sur le chemin du retour, le bruit du vent dans les arbres semblait évoquer un miaulement. Ses pas sur le sol aussi. Même les gens qu'il croisait, amis ou inconnus, paraissaient lui dire "miaou". La nuit, il entendait le chat. Le jour, chaque geste, chaque pensée le ramenaient à son cri. Son obsession le torturait. Comme il ne pouvait en venir à bout, il se rendit dans un temple pour demander de l'aide à un vieux maître zen. Une fois qu'il lui eut raconté son histoire, le sage le toisa avec sévérité et lui dit : " Vous êtes un guerrier. Comment avez-vous pu tomber si bas? Si vous ne pouvez surmonter par vous-même cette épreuve, vous ne méritez plus de vivre. Vous n'avez d'autre solution que de vous faire hara-kiri. Cependant je suis moine et j'ai pitié de vous. Dès que vous aurez commencé à vous ouvrir le ventre, je vous trancherai la tête pour abréger vos souffrances. ". Le samouraï acquiesça. Malgré sa peur de la mort, il se prépara pour la cérémonie. Il s'agenouilla, prit son poignard à deux mains. Derrière lui, debout, le moine se préparait à le frapper. "C'est le moment. Allez-y.,", lui dit-il. Lentement, le guerrier posa la pointe du couteau sur son abdomen. C'est alors que le sage lui demanda: "Entendez-vous toujours des miaulements?."A la fois surpris et agacé d'entendre pareille question dans un moment aussi crucial, le samouraï répondit: "Pas maintenant ! Vraiment pas maintenant !." Le vieux reprit, en baissant son sabre : "Alors il n'est plus nécessaire de mourir."
Le commissaire et Sophie Lantier échangèrent un sourire complice. Lors du second zazen, les pratiquants avaient parfois droit à une histoire de cet acabit, censée souligner tel ou tel aspect de la pratique. Il s'ensuivait généralement un échange entre le godo et les adeptes sous forme de questions / réponses : le mondo.
Hortense, petite brune piquante d'une trentaine d'années, commenta:
- Cette histoire nous explique comment distinguer dans nos vies ce qui a de l'importance et ce qui n'en a pas. Au moment de la mort, plus rien ne compte. L'attention du samouraï, jusqu'alors absorbé par ses remords, n'est plus focalisée que sur le sort qui l'attend.
- C'est exact, reconnut le godo. Le samouraï sait que son heure est venue. Ici et maintenant. Il est dans l'instant présent. Son esprit est délivré de toute autre pensée.
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