Il faut dire que dans ma famille on est tous un peu fêlés, bizarres, branques, pas finis ou du moins pas comme il aurait fallu.
On voit des choses. On entend des choses. On sent des choses.
J’ai une frangine qui fait tourner les tables et qui pourrait sans doute faire de la mayonnaise rien qu’en regardant des œufs.
Ma mère causait aux fantômes et j’ai une aïeule qui était sorcière, là–bas, en Espagne.
Un peu lourd comme hérédité non ?
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Alors voilà.
Je suis plutôt un gars du Sud. Pas le sud pastaga, le sud navaja si vous saisissez la nuance. De là une très légère tendance à l’excès, une infime propension à l’exagération et une hypersensibilité glandulaire qui n’autorise guère de monde à me courir sur le haricot.
J’écris des polars parce qu’il y a déjà bien assez de goitreux qui se répandent dans des autofictions et de gnomes qui commettent de la fantasy…
Des polars plutôt noirs parce que ça soulage la bile qui me vient quand je vois comme on maltraite les pauvres gens ; et des polars plutôt comiques aussi, parce qu’au fond, tout ce vaste merdier n’arrive même pas à être réellement tragique. Au mieux tragicomique et plus généralement, seulement grotesque.
Un jour, quand tout le monde sera heureux et que la concorde régnera, j’écrirai des histoires d’amour.
C’est pas demain...
Je n’ai jamais rencontré une personne supérieurement intelligente qui n’éprouve pas au moins un peu de mépris ou tout au moins de condescendance envers ses contemporains moins bien équipés intellectuellement. Peut-être est-ce là qu’il faut trouver la cause de tant de malheurs en ce monde. L’intelligence ne vous met à l’abri de rien, elle n’est pas une qualité, juste une quantité et comme une loupe, elle grossit ce à quoi elle est appliquée, le mal comme le bien.
Le monde est une vaste chambre pleine de recoins, de cachettes et d’ombres où se dissimulent des ombres.
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— Savez-vous quelle est la seule et indispensable qualité d’un tueur ?
— Il est adroit ?
— Sans pitié ?
— Calme ?
Gabriel hocha la tête négativement.
— Il est encore vivant quand tous les autres sont morts. Fin de la leçon.
Je savais que bientôt je ne pourrais la porter, qu'elle prendrait ses distances, deviendrait une ado réservant ses baisers à d'autres que moi, me laissant orphelin d'une petite fille qu'elle ne serait plus et qui me manquerait à tout jamais.
vous savez comment sont les chats : exigeants, susceptibles et narcissiques. Comme tout le monde quoi !
Si on doit faire semblant et conserver un masque, y compris en face de ceux que l’on aime, à quoi bon s’aimer ?
Je suis comme ça: les enfants, les vieillards et les bébés animaux m'attendrissent au-delà du raisonnable. Un attendrissement toujours teinté de déprime car il y a dans la fragilité des uns et des autres comme une métaphore de notre universelle mortalité. A peine nés et déjà mourants, grignotés jour après jour, diminués sans pitié comme le sable du sablier.
Pour ceux auxquels ça aurait échappé, je ne suis pas le prototype du mec joyeux et légèrement insouciant. Même pas un brouillon raté. Plutôt son antithèse, en fait. (p. 32)
Buter un journaliste, c'est presque aussi grave que de buter un flic : c'est le franchissement d'une ligne rouge qui prouve qu'on a affaire à des exaltés, de dangereux méchants.