Vidéo de Jean-Baptiste Monge
A la frontière de l’invisible, à la lisière des sombres bois touffus de notre enfance, au cœur des vallées enchanteresses de nos premiers émois, au plus profond des landes, des fondrières et des tourbières, alors que le temps fait insidieusement son œuvre, allez ! Allez, encore et toujours par les chemins aventureux du Rêve !
Les Elfins
Fées menues et Fées dodues
Ces petites fées graciles, toutes menues, aux joues rosées et au teint de porcelaine sont minuscules, à peine plus grosses qu'une tête d'épingle à chapeau. On les trouve dans toutes les haies d'Angleterre, où elles papillonnent pour le plus grand plaisir des enfants. Elles ne sont pas faciles à observer, mais avec beaucoup d'attention et un brin de patience, on finira sûrement par apercevoir dans l'air le scintillement d'une aile emprisonnée un court instant dans la lumière. Elles se baladent rarement seules, et passent leurs journées à folâtrer gaiement autour des fleurs, à bavarder entre elles, au grand damne des pies qui ne s'entendent plus jacasser, à chanter, et à rire.
Il ne sera pas ici question de mythologie mais simplement de Faerie. Nous remiserons donc joyeusement au placard, hormis quelques légères allusions que nous laisserons doucettement suinter, la Déesse Dana et ses Tuatha De Danann, pour nous intéresser uniquement au petit peuple des Celtic Faeries. A ce que d'aucuns, dont vous lecteurs j'espère ne faites pas partie, ne voient que comme une dégénérescence de ces Dieux et Héros des premiers âges, alors même que les Faeries parcouraient déjà la Terre bien avant que l'Homme et ses rêveries ne viennent lui-même, on ne sait trop comment, sans doute par un quelconque jeu du hasard, y mettre les pieds. A la frontière de l'invisible, à la lisière des sombres bois touffus de notre enfance, au cœur des vallées enchanteresses de nos premiers émois, au plus profond des landes, des fondrières et des tourbières, alors que le temps fait insidieusement son œuvre, allez ! Allez, encore et toujours par les chemins aventureux du Rêve ! Quand les brumes s'étirent à la tombée du soir, quand la lune est argentée, toute joufflue et bien haute, allez ! Tournez neuf fois autour de la colline aux Fées dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, avancez maintenant d'un pas, et... entrez.
Selon un vieux dicton irlandais : le peuple des Fées vit dans les vieux chênes.
"S'il vous plaît Monsieur, demanda poliment Baltimore, avez-vous vu Lundi, le lutin ?
Et le corbeau, d'une voix croassante, de répondre :
- Quoi, quoi ? Un lutin et quoi encore ? Déjà que je suis coincé sur ce champignon comme un épouvantail au milieu de son champ à fumer cette cochonnerie ; tout ça pour avoir mangé l'ancienne propriétaire, une abrutie de chenille ! Tu trouves ça normal ?
Et ces deux-là, là-bas ? Fit-il en désignant de la tête une poule qui poursuivait un renard ; cela aussi te semble normal ?
De sa lente reptation elle approche,
Son ombre s'étend peu à peu sur la terre,
Elle vient du cœur du monde
Là où brûlent les feux infernaux de Dorne,
Sa gueule exsude et charrie toute la folie,
La haine et la douleur d'un monde à l'agonie,
Son souffle brûlant racornit les chairs
Avant d'embraser les âmes.