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Critiques de Jean-Blaise Djian (728)
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Une histoire de la guerre d'Algérie

La guerre d'Algérie a profondément marqué l'Histoire de notre pays et ses conséquences sont encore bien palpables aujourd'hui. Trop de victimes innocentes ont payé de leur vie l'entêtement de la France à vouloir garder coûte que coûte l'Algérie française.

Des historiens ont écrit, des films ont été tournés, des bandes dessinées ont été éditées – beaucoup figurent dans les pages documentation – mais il est indispensable de rappeler encore ce qui s'est passé là-bas entre 1945 et 1962 et ce qui en a résulté ensuite.

Aussi, lorsque Babelio m'a proposé Une Histoire de la guerre d'Algérie, Docu-BD des éditions petit à petit, je n'ai pas hésité pour me rafraîchir la mémoire et revisiter une période bien douloureuse des deux côtés de la Méditerranée.

C'est la première fois que je lis ce type d'ouvrage bâti autour d'une bande dessinée, histoire de deux familles algériennes complétées par des pages documentaires essentielles, signées Isabelle Bournier et Olivier Petit) pour bien fixer dates et faits.

Jean-Claude Djian et Isabelle Bournier ont pu bâtir un scénario intéressant, émouvant, qui n'évacue aucun problème et permet de vivre à l'intérieur du drame débutant à Constantine, le 2 avril 1945.

Sergio Alcala a su donner formes et couleurs à l'histoire de Yacine, Mustapha, Sélim, Achour, Fatima, Djalila qui vont être pris dans la tourmente. Pour cela, le dessinateur a opté pour des couleurs sombres avec beaucoup de scènes nocturnes et des visages très expressifs.

Quand Yacine et Mustapha rentrent au pays, le 5 avril 1945, fiers de s'être battus pour la France, leur déception est grande d'avoir tant de peine à trouver du travail.

Mais voilà que se prépare une grande fête de la Victoire, le 8 Mai 1945, événement que les nationalistes algériens veulent exploiter pour affirmer leur volonté d'indépendance. le drapeau algérien, interdit par la France, est brandi. Un soldat tire et la réplique est instantanée. C'est le début d'une révolte matée durement. L'historien Guy Pervillé, en fin d'ouvrage, analyse ces événements et détaille leur complexité.

Il faut attendre 1954 pour voir reprendre la révolte à nouveau durement réprimée à Sétif, Bône, Blida, Guelma avec des morts, des morts… La guerre pour l'indépendance est lancée. le FLN (Front de libération nationale) est créé ainsi que l'ALN (Armée de libération nationale). le 1er novembre 1954, c'est la Toussaint rouge puis on dénombre de plus en plus de morts des deux côtés comme ces dizaines de colons tués à Philippeville, le 20 août 1955 et la répression qui s'ensuit.

Tout cela va durer jusqu'en 1962 avec des maquis, une bataille des frontières avec le Maroc et la Tunisie, des milliers d'appelés du contingent envoyés là-bas faire un service militaire à rallonge. Ceux que les Français nommaient les Fellaghas, ces Moudjahidins ou Djounouds n'hésitent pas à punir de mort leurs compatriotes qui collaborent ou sont simplement neutres. de son côté, l'armée française arrête, emprisonne, torture…

Enfin, il y a ceux appelés « pieds-noirs », européens bien installés en Algérie, certains prospères mais d'autres bien moins fortunés qui ont dû quitter l'Algérie en catastrophe en laissant tout. Les plus violents créent l'OAS (Organisation de l'armée secrète) et sèment la mort. le général De Gaulle, revenu au pouvoir en 1958, accorde l'autodétermination aux Algériens qui choisissent l'indépendance scellée aux accords d'Évian le 18 mai 1962, officielle le 3 juillet. Avec ça, rien n'est réglé car ceux appelés les Harkis, Algériens s'étant engagé dans l'armée française, sont abandonnés à leur triste sort, même si 138 800 d'entre eux ont pu tenter de vivre en France.

Il y aurait tellement à dire sur cette période dramatique de notre Histoire, sur ces dirigeants qui se sont arc-boutés pour conserver à tout pris un pays qui ne demandait qu'à suivre le mouvement de décolonisation. Tout cela a causé tellement de victimes, de règlements de compte comme c'est bien montré dans cette bande dessinée précieuse et instructive avec des pages de documentation claires et bien construites.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Julia von Kleist, Tome 1 : Allemagne 1932

Julia von Kleist est l’héritière des industries von Flürga, dont son mari Ulrich von Kleist, jeune aristocrate désargenté, a repris les rênes après en avoir assuré leur tournant vers l’aéronautique. Ancien pilote de chasse de la Luftwaffe, il s’est illustré durant la Grande Guerre, notamment aux côtés d’un certain Hermann Göring. Resté son ami, celui-ci est peu à peu rejeté par la famille von Kleist : sans le sou - rejet de classe de la part de ce nouveau riche - et craint notamment pour ses idées politiques de plus en plus violemment tranchées (« une espèce de folie luit désormais dans son regard », p. 13). C’est sans compter la progressive mais non moins fulgurante ascension politique de Göring... Il est de bon ton alors de reprendre contact avec lui, et de cultiver de bonnes relations avec ces nazis qui semblent élever la force en dogme et leur permettraient au moins de faire le « ménage » face à l’autre parti qui monte, le Parti communiste, et qui semble les menacer dans leur propre intégrité, celle de leur capital. Craignant donc de perdre leur patrimoine, ils préfèrent allier la puissance de leur argent et de leur activité industrielle avec ce qui leur semble pourtant être un parti dangereux pour leur orgueil de propriétaires : « aie confiance en moi ! C’est nous, les industriels qui détenons les finances, tu sais. Tout s’arrangera. » (p. 30). Tout ne va pas se passer comme ça, bien évidemment... Un texte qui résonne étrangement avec le Goncourt 2017, "L’ordre du jour ", d’Éric Vuillard.

Ce scénario, malgré ses faiblesses, allié à un dessin parfois trop imprécis - des formes de visages involontairement cubistes - arrivent à vous embarquer et vous donner envie de lire la suite.

L’amour (ou pas) est également présent avec Julia, son mari, sa maîtresse, et son propre amant, Gustav Foerster. Tous ces personnages gravitent ensemble dans l’ombre de la montée en puissance du NSDAP, micro-parti d’un certain Adolf Hitler, en 1920. En 1932, date à laquelle se termine ce premier tome, il vient d’obtenir 36,8% face à Hindenburg (qui remporte les élections avec 53% des voix).

Il est désormais incontournable... et, de plus en plus effroyable.



Lu en décembre 2017.
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Tard dans la nuit, tome 1 : La révolte

♫C'est la prison des orphelins

Et moi son fils, moi qui n'avais rien

Que cette terre qui était à moi

J'ai grandi là dans l'orphelinat

Ma pauvre terre, le temps passé

N'a pu me faire tout oublier

J'ai dans la bouche un goût amer

Dès que je touche un peu de terre♫

- Johnny Hallyday en duo avec Michel Mallory - 1973 -



1945-Quebec- Contexte historique

les orphelins de Duplessis, série dramatique

transformer orphelinats en instituts psychiatriques

obtenir plus de subventions des politiques

sexualité ne doit avoir qu'un seul but : maternité

gouvernement même longueur d'onde que le clergé

Trois meurtres, un étranger,

le fond d'une vallée enclavée

le Prédicateur

Retomber en amour,

la rancœur honnête

Retrouver ce Sauveur

en avoir le cœur net...

Turbulences, intrigues qui nous mènent

Tard dans la nuit

pourquoi tant de haine!?

ce goût amer

nouveau JOKER !?

je vais rechercher le volume qui suit ...🤡











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Les quatre de Baker Street, tome 1 : L'affa..

Qu'est ce qu'ils sont sympa ces gamins !! une amitié en béton , le coeur sur la main, des caractères bien forgés et une âme de chevalier.



Bref les petites mains de Holmes ont tout pour plaire. L'esprit londonien de l'époque victorienne y est aussi pour beaucoup.

Une BD qui va plaire aux petits comme au grand.. et la petite touche d'humour est tout ce qu'il faut pour parfaire le tout.



Les graphismes sont très aérés ce qui permet une lecture très fluide et agréable. Pour un adulte féru de BD cela peut peut être géner .



Une belle découverte que je dois a Davalian
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Le monde des Quatre de Baker Street

Je voulais commencer a lire cette série, mais ma fille au lieu de me prendre le numéro 1 a la bibli m'a pris ce hors série ( on n'est jamais mieux servi que par soi même me direz-vous .)

Et bien grand bien lui a pris parce que franchement je l'ai trouvé super bien faite. On en apprend beaucoup sur les personnages mais également sur la vie londonienne à l'époque victorienne et sur Londre elle même.

On en apprend également beaucoup sur Sherlock Holmes et son ami Watson, et sur Jack l'éventreur... et encore bien d'autres



Je trouve cette Bd très instructive pour nos petites têtes blondes, et pour les notres aussi puisque j'ai été suprise par quelques anecdotes historiques;



Bref un hors série qu'il faut lire et faire lire !!
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Les Quatre de Baker Street, tome 4 : Les or..

Sherlock Holmes n'est plus, il a disparu lors de sa confrontation avec Moriarty. Les quatre de Backer street s'interroge sur leur avenir de franc tireur.. mais la peine les pousse à se disputer et la séparation est inévitable.



Un épisode très dense et très fort en sensation. L'amitié se brise face au chagrin et les amis repartent chacun de leur côté. on en apprend plus sur eux, sur leur force de caractère et voir sur leur passé, mais également sur la vie de l'époque.

Malgré out le suspens est là puisque un homme cherche a se venger de la fine équipe et il les mettra en danger comme jamais.



Je suis toujours épatée par le talent des scénaristes à se renouveller et a réussir a monter les tome un par un en intensité.. celui-ci ne fait pas exception.

C'est franchement un régal de lire cette BD... que je conseille à tous

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Les Quatre de Baker Street, Tome 2 : Le dos..

Une nouvelle plongée au coeur de Londre, avec nos 3 amis a qui Watson (le chat) vient s'ajouter. Comme a leur habitude ils vont être melés a une histoire sordide.



Plus je m'immerge dans leurs aventures et plus j'admire ces enfants.. pour leur intelligence, leur logique , leur engagement, leur amitié mais également pour leur humour..

C'est également une belle façon de revisiter l'histoire à la fois historique mais également littéraire.



J'ai personnellement toujours aimé Le monde de Conan Doyle, mais pour des enfants un peu réticents , le meilleur moyen de leur faire faire connaissance avec Holmes et Watson (l'homme) c'est de leur mettre cette BD entre les mains. Même si, ces deux hommes ne sont pas très présents, l'atmosphère des romans est, je trouve très bien retranscrit aussi bien par les scénarios que par les graphismes
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199 Combats

Auteur de bandes dessinées, Jean-Blaise Djian a rendez-vous avec Michel Papazian, ancien grand boxeur, aujourd'hui à la retraite. Il voudrait en savoir plus sur lui. Et, ce, depuis son enfance...

Michel, né à Nice, de parents arméniens ayant fui le génocide, est le petit dernier d'une fratrie de 3 garçons. Tandis que ses aînés travaillent bien à l'école, lui ramène des notes médiocres. À 6 ans, son papa meurt d'un cancer, ayant fait promettre à sa femme de ramener ses enfants en Arménie dès que ce sera possible, afin qu'ils grandissent dans le bonheur communiste. La famille s'installe à Marseille et sa mère doit dorénavant assurer le quotidien, seule. À l'usine où elle travaille, elle tombe sous le charme d'un collègue qui deviendra vite le nouveau papa. En août 1944, la ville est libérée. Les Américains ayant un camp près du quartier où Michel habite, il s'y rend avec ses copains. Là, le garçon est ébahi devant deux boxeurs. Le sergent Ribbert lui propose alors de venir s'entraîner avec ses copains s'il le souhaite. Et c'est la révélation: Michel veut faire de la boxe...



Dans cet album, Jean-Blaise Djian retrace la parcours du grand boxeur et entraineur, pourtant méconnu, Michel Papazian. Un parcours semé d'embûches pour ce fils d'arméniens qui aura du mal à trouver sa place. Michel Papazian, ce sont 199 combats, 184 victoires, 5 fois champion d’Arménie, 3 fois médaillé d’argent au championnat d’URSS, 2 fois champion d’URSS par équipes. Une biographie pas inintéressante en soi si ce n'était cette narration trop linéaire et ce manque, parfois, de sentiments. L'auteur nous présente les faits, de but en blanc. C'est efficace, certes, mais un peu trop froid. L'aspect politique aurait mérité d'être approfondi. Graphiquement, le trait de Nicolas Brachet, crayonné, est expressif et les couleurs assez ternes et froides.

Un portrait en demi-teinte...
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Au Nom du fils : Dans l'enfer de la prison ..

Club N°54 : BD sélectionnée

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Beau récit qui nous plonge dans un milieu carcéral inédit puisqu'il est géré par les prisonniers eux-mêmes.



Le personnage principal est donc plongé dans cette prison pour retrouver l'assassin de son fils dont il est sans nouvelle.



C'est très fort et bien accompagné par le dessin de Sébastien Corbet (co-auteur de Fanch Karadec).



David

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Si le titre de l'album ne brille pas par son originalité, le scénariste de Loisel et le dessinateur de FANCH CARADEC s'associent encore pour nous livrer un récit émouvant.



Le dessin apparait plutôt bien adapté à l'histoire, le cadrage dynamique nous plonge dans les bas-fonds d'une prison bolivienne dont on ne sort pas indemne.



Un vrai bon moment de lecture.



Benoit

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Les auteurs nous offrent une plongé effarante dans l'univers des prisons auto-gérés de Bolivie.



Une histoire intéressante et bien illustrée.



Sam

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Plutôt bien écrit, l'histoire d'un homme qui, à la poursuite de sa vengeance, se révèle à lui-même et s'offre une nouvelle chance.



Vincent

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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L'Enfant Nu

Amour toujours, par-delà les épreuves du couple, et le drame vécu par Jean et Maryse est de ceux dont on ne se remet pas : la disparition d'un enfant...

Maryse a sombré dans une dépression mutique, elle semble débranchée, remplissant son corps de nourriture. Pour qu'il reste aussi rond que lors de l'heureux temps de la grossesse ? Pour que son fils ne manque jamais de rien, où qu'il soit ? Pour combler le vide ? Pour s'enivrer, s'étourdir ?

Son merveilleux époux ne l'abandonne pas, il reste même aux petits soins pour elle, mais trouve ailleurs la sensualité et la tendresse féminines qu'il n'a plus chez lui.

La vision d'un enfant nu dehors, en plein hiver, met à mal ce fragile équilibre...



Une belle histoire, tendre et triste, sur le couple et les drames qu'il peut avoir à traverser. Où l'expression « rester unis pour le meilleur et pour le pire » prend tout son sens...

L'ambiance sombre est parfaitement rendue par le graphisme en noir et blanc.
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Les Quatre de Baker Street, tome 3 : Le ros..

Très certainement le meilleur tome .. le scénario est très travaillé et nous réserve de petites surprise... un Holmes qui commence a parler de Moriarty et une bande des quatre qui a affaire a de vrais méchants.. le tout sur font de "lutte des classes".



Les graphismes sont toujours remarquables. Je donnerais même une motion spéciale pour un des personnages : Bloody Percy, qui en plus d'être un salaud notoire dans le scénario, a été crayonné de façon a nous mettre mal a laisse.. en tout cas avec moi c'est réussi.



Une BD qui gagne en intensité pour mon plus grand plaisir.
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Agaguk (BD)

Agaguk, fils du chef de clan de sa tribu, décide de quitter les siens pour s'installer en solitaire dans le Grand-Nord du Québec de ces années 1940. Après avoir repéré l'endroit où il désire s'installer, il revient cependant chercher celle qui deviendra sa femme et avec qui il fondera une famille, Iriook. Cette dernière est loin d'être une femme comme les autre. Forte de caractère, elle défendra "son homme" devant les autorités des hommes blancs et n'hésitera pas à hausser la voix, que ce soit pour se faire entendre de ces dernier ou encore imposer ses choix à Agaguk. En effet, si de cette union, naîtra d'abord un fils, Yayaout, pour Agaguk, comme tous les esquimaux de l'époque, il est hors de question d'avoir une fille, qui ne serait rien d'autre qu'une nouvelle bouche à nourrir mais Iriook, refuse de se plier aux lois ancestrales, à savoir que le père devait alors éliminer cette progéniture inutile et indésirable.



Dans cet ouvrage, remarquablement bien adapté par Djan pour le scénario et l'adaptation et Yvon Roy pour le graphisme, il est bien entendu mentionné les conflits d'intérêt qui se passaient lorsque les hommes blancs, avec leur ravitaillement en armes et denrées alimentaires (autre que la viande provenant des phoques et des caribous) faisaient leur troc avec les "esquimaux" pour se fournir en magnifiques peaux dont les colons étaient friands. Aussi, Agaguk, se voyant "volé" par l'un de ces derniers, il n'hésite pas à l'abattre afin de récupérer son bien. Ce n'est pas un crime de sang-froid mais un acte afin de se faire respecter et, ainsi considéré comme un acte de bravoure étant donné que celui-ci ne se fit jamais prendre, malgré la lâche dénonciation émanant de son père qui ne pensait qu'à sauver sa propre peau.



Un roman (enfin ici une bande dessinée) à entrées multiples (l'émancipation, le changement de mode de vie, la violence, les us et coutumes des Inuits appelés ici "esquimaux", la lutte pour survivre et tant d'autres) et que je regrette de ne pas encore lu dans sa version d'origine. Une première approche donc pour moi avec ce grand homme que je ne connaissais pas jusqu'à présent et qui m'a donné d'en savoir un peu plus. Cette lecture m'a également rappelé une de mes lecture enfantines et rien que pour cela, je vais creuser un peu plus et ne peux que vous conseiller d'en faire autant !
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Les Quatre de Baker Street - Coffret 1

- Qu’est-ce que j’ai aimé m’immiscer dans l’univers des Quatre de Baker Street! C’est une superbe plongée londonienne au cœur de l’époque victorienne, là où il fallait se la jouer dur pour gagner sa croûte et rester en vie. Je me suis tellement attachée à nos jeunes espions en herbe - Billy, Charlie et Black Tom, l’irlandais - les protégés de Holmes ou les Irréguliers de Baker Street, comme on dit dans le jargon Holmesien. Ce que j’ai surtout aimé c’est le fait que nos héros soient des enfants des rues! Il fallait de l’audace de la part des auteurs pour les faire évoluer dans un monde de grands, car nos francs-tireurs courent les recoins louches de l’East End, un quartier malfamé de Londres où se côtoient tavernes, ivrognes, mendiants, voleurs, trafiquants, prostituées et j’en passe. D’ailleurs, la petite Betty, 13 ans, se fait enlever par un proxénète et emmener de force dans un bordel. Nos jeunes futés sont bien décidés à la retrouver!



- C’est vrai qu’on s’attache très vite aux héros de cette histoire, la proximité avec Sherlock Holmes aide beaucoup mais c’est aussi en grande partie grâce au dessin très réussi et aux cadrages très cinématographiques. C’est nerveux, rythmé, la reconstitution de l’époque vraiment convaincante et le travail sur les couleurs superbe.

Le scénario n’est pas en reste. On accroche tout de suite et on ne lâche plus la bande avant de connaitre le fin mot de l’histoire. Et tu as raison, qu’ils soient des enfants des rues nous les rend d’emblée sympathique, on tremble pour eux, on a envie qu’ils s’en sortent tant les pièges et les chausses trappes sont légions.

Et puis la bande est confrontée à une sacrée galerie de personnages. Certains t’ont-ils particulièrement marqué ?



- Ah ça oui! (merci de m’ouvrir la porte mon kinG ^^) Il y a tout un délicieux langage propre à l’univers Holmesien, notamment en ce qui a trait aux personnages. Les « Clappendoggen » ou « mendiants qui font semblant d’être infirmes », les « Hommes d’Abraham » également, ces « mendiants qui font semblant d’être timbrés ». Excellent clin d’œil aussi à « Bedlam », un hôpital psychiatrique du borough londonien de Bromley fondé en 1400. Il devait s’en passer de belles là-dedans! D’autant plus qu’à l’époque on internait quiconque avait un œil de travers. On dit même qu’il a été le théâtre de plusieurs pratiques cruelles et inhumaines. On imagine bien la scène, des médecins en robes blanches aux pratiques sadiques et sanguinaires. Ça devait quand même être quelque chose… Sinon c’est vrai que les dessins sont magnifiques, sans oublier la jolie préface de Régis Loisel du Magasin Général. Quand on y pense, Sherlock avait du cran de payer des gamins pour leur faire accomplir des filatures et recueillir des informations pour son compte ! En gros, c’est une super BD, d’ailleurs merci mon crapaud de me l’avoir fait découvrir. (Pfffff…. et tu crois qu’on arrivera à poster ce blabla un vrai jour de « weekend » ? Parce qu’après tout ce sont les blablas du weekend mdrrrrrrr on est trop forts ! ^^ )



- Effectivement, ce serait plus logique…^^ Bon sinon, content que ça te plaise !

J’en termine en précisant que j’ai la chance d’avoir chiné mon exemplaire dans un dépôt-vente. Il est contenu dans un superbe coffret qui comprend aussi un album rigide intitulé Le Monde des Quatre de Baker Street et un album souple intitulé Un jeu de rôle d’aventures et d’enquêtes. Si je ne me suis pas vraiment penché sur le jeu de rôle, je me suis régalé du premier qui est d’une incroyable richesse. Présentation du Londres de l’époque et de L’East End en particulier, de Sherlock Holmes et de ses principales affaires, de la bande des 4, de Watson, Moriarty, Mycroft Holmes, de l’ombre inquiétante de Jack l’éventreur et bien d’autres sujets encore liés à leur univers dont ces mendiants qui t’ont marqué. On découvre également une BD d’une dizaine de planches qui nous est présentée comme la première enquête de nos héros. Bref, un vrai régal que je te recommande !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Les derniers Argonautes, tome 2 : La mer du..

Le vent de l'aventure souffle fortement sur ce tome 2 intitulé "La Mer du Destin", et bien que ce tome soit de transition les épreuves se multiplient pour les derniers argonautes avec une puissance graphique hautement appréciable qui fait la part belle à l'action et à l'émotion : éclaireuses harpies, pirates non-humains, stryges illusionnistes et Maëlstrom dantesque sont au programme ! L'Odyssée d'Homère n'a qu'à bien se tenir ^^

Leitos se révèle, Skarra se dévoile, et après tant d'années à se morfondre loin de la compagnie des hommes Jason retrouve enfin un but dans sa vie. Mais le héros maudit confond de plus en plus passé et présent, rêve et réalité, au point d’halluciner et d'interpeller Médée, Orphée ou Héraclès... avant de commettre l'irréparable ! Et c'est là que je n'ai pas forcément adhéré à tous les choix opérés par les auteurs :



Jason qui se sent plus coupable que jamais prend la décision d'aller jusqu'au bout pour offrir à la nouvelle génération la victoire, mieux un Nouvel Espoir ! Les héros ne meurent jamais, car les héros sont immortels !!!
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199 Combats

Michel Papazian, c'est 199 combats dont 184 victoires, doit y avoir pire comme ratio.

C'est dans un modeste appartement, Porte de Bagnolet, qu'il coule désormais des jours heureux.

Papazian, outre une prédisposition évidente pour l'art pugilistique, c'est avant tout une trajectoire de vie fascinante.

C'est dans l'optique de narrer cette épopée qu'un jeune scénariste de BD vint toquer à sa porte. Driiiing !!



Champion emblématique d'une Russie qui ne concédera jamais sa supériorité sur ses compatriotes certifiés, eux, 100 % AOC, Michel Papazian, d'origine Arménienne, connaîtra cependant, sous ces couleurs, ses plus grandes joies mais également ses plus sévères désillusions.



De ses parents fuyant le génocide Arménien de 1915 à sa paisible retraite parisienne, que de chemin parcouru par ce gamin attiré d'instinct par un sport à qui il donnera tout et qui le lui rendra au centuple.



Un parcours souvent initié par ses origines qu'il ne cessera de revendiquer au point, parfois, de se tirer une balle dans le pied. Et allez boxer avec du plomb dans le panard, vous.



Touchant et volontaire, ce boxeur qui aura marqué les esprits, sans toutefois avoir eu toute la reconnaissance qu'il méritait, restera comme cet homme émérite forgé par une URSS au protectionnisme exacerbé et à la générosité sélective. Reconnu sur le tard en Arménie, c'est en formateur accompli et épanoui qu'il terminera sa prestigieuse carrière sur le sol Français.

Décédé en 2013 à l'âge de 79 ans, il restera ce personnage oublié de l'histoire, au palmarès hors norme.



Un coup de crayon aussi délicat que les couleurs parsemant ce récit, c'est tout bon!
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Les quatre de Baker Street, tome 1 : L'affa..

Quelle belle surprise ce premier tome ! Après avoir ressenti plusieurs déceptions ou lectures mitigées avec la sélection des 48H de la BD, j'avoue que j'ai pris cet album avec beaucoup d'appréhension… Or, j'avais tort : j'ai tout simplement adoré « Les Quatre de Baker Street » ! Non seulement, j'ai été sous le charme du coup de crayon, mais j'ai aussi été séduite par l'atmosphère du récit et par le contexte dans lequel évoluent les héros ! Car, comme l'indique le titre, on va plonger à l'époque du réputé Sherlock Holmes et du Docteur John Watson. Avec un joli matou tigré en quatrième acolyte, Tom, Charlie et Billy constituent un trio qui côtoie le célèbre détective : ils l'aident dans des enquêtes en fournissant quelques tuyaux ou en offrant leurs services. Ils sont ses petites mains et ses oreilles oeuvrant dans l'ombre… mais qui suivent sa trace. le point de vue de ces enfants des rues était original et très plaisant ! Cependant, il est à réserver aux adolescents et non aux jeunes lecteurs, car le monde de ce petit groupe est sombre, difficile et peu recommandable ! Au programme : bas quartiers, maisons closes, mendicité, pauvreté, infirmité, enlèvements, violence, trahisons et abus. C'est pourquoi je conseillerais plutôt cette série à des adolescents ainsi qu'à des adultes.



Le premier opus peut suffire à lui-même, car il narre une aventure, celle du trio devant sauver Betty, une jeune fleuriste qui va se faire enlever en pleine rue. À la fin de l'ouvrage, l'enquête est terminée. Par ailleurs, un extrait du second volet dans les dernières pages montre que les auteurs s'attaqueront à Jack l'Eventreur, preuve que chaque tome est une histoire complète. J'apprécie vraiment le concept, car j'en ai assez des séries à rallonge. En tout cas, cette histoire avec Betty m'a intéressée. Bien que courte afin de permettre à la saga de planter le décor, elle propose une pluie d'action, des scènes de course-poursuite et des affrontements. Les enfants des rues sont très débrouillards, courageux, malins, entêtés, drôles, soudés et loyaux. Chacun a une personnalité distincte et semble apporter quelque chose au groupe. de plus, leur amitié m'a fait chaud au coeur.



En plus d'une super aventure sans temps morts et de ces orphelins chevaliers dans l'âme attachants, j'ai été sous le charme des illustrations. Les planches sont magnifiques et dynamiques, les personnages très expressifs, les décors travaillés, les teintes judicieusement choisies et l'ambiance londonienne à l'époque Victorienne est très bien retranscrite. Superbe ! Nul doute que les adultes et les adolescents apprécieront la découverte ! J'espère sincèrement que mes lecteurs seront autant satisfaits que moi afin que je puisse lire la suite. À découvrir !
Lien : https://lespagesquitournent...
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Hector le boucher

Depuis tout petit Hector aime la viande sous toutes ses formes, la pièce de bœuf saignante, le gigot d’agneau, le rôti de porc, la charcuterie, il veut d’ailleurs en faire son métier, quand il sera grand, il sera boucher !

Malgré une vie ô combien semée d’embuches, Hector va persister et rêver du jour où il aura sa propre boucherie à l’ancienne, où il pourra vendre de la viande de qualité, qui fond dans la bouche et rend heureux, parce qu’elle est issue d’animaux élevés dans le respect des traditions.

Mais bien sûr tout ne va pas se passer comme prévu…

Que vous soyez un amateur de viande ou un végétarien convaincu, cette bande dessinée ne nous donne aucune leçon de morale, mais elle pose des questions sur notre façon de consommer, d’élever les animaux et de les abattre, sur le travail de qualité des artisans et des passionnés de bons produits.

Bon appétit !

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Les Quatre de Baker Street, Tome 6 : L'Homm..

Cela fait un an que Sherlock Holmes se cache et que tous le croient mort. Avec l'aide de nos 4 amis il espère mettre fin à la succession de Moriarty. Mais ces derniers ne vont pas se laisser faire et vont se mettre en "chasse" des 3 gamins.



Un tome un peu moins intense que les précédents tout simplement parce qu'il est prévisible, même si le scénario reste intéressant. Un tome qui pour moi va servir de tremplin pour le suivant. Néanmoins les émotions restent fortes dans cet épisode au point de renforcer l'amitié des 3 gamins des rues.



J'ai vraiment hâte que le prochain tome sorte et de voir ou vont nous mener Sherlock et ses francs tireurs
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Les quatre de Baker Street, tome 1 : L'affa..

Encore une fois, j'ai lu cette BD pour achever un défi et une fois encore, cela m'a bien plu.

C'est une BD jeunesse et j'aurais adoré suivre ces trois là (le quatrième larron arrive dans les dernières pages) à 12/13 ans.

Ils sont courageux, malins et généreux. Ils sont aussi copains avec Sherlock Holmes et çà, ce n'est pas rien.

Les dessins sont agréables et rendent parfaitement les bas fond londoniens.

Clairement je ne suis pas la cible mais dès que je dois valider un thème qui le nécessite, je me jette sur le deuxième tome.
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Meurtre au Mont-Saint-Michel

Mont-Saint-Michel. Octobre 1936.



Lucie et Rémi ramassent des palourdes dans la baie lorsque retentit la cloche qui leur indique qu’il est temps de rentrer.



Gravissant une ruelle en escaliers du Mont, Lucie surprend une conversation. Il y est question de lettres, d’argent, de curé… La demoiselle qui parle avec un inconnu ne veut plus trahir la confiance de l’ecclésiastique qui a été si bon avec elle. Elle veut tout confesser. L’individu ne compte pas la laisser faire et la tue. Secouée par ce qu’elle a vu et entendu, Lucie commet la maladresse de laisser tomber des palourdes. Aussitôt l’inconnu se lance à sa poursuite. Lucie ne rentrera pas ce soir…



Critique :



J’adore le travail à l’aquarelle de Marie Jaffredo. Il s’en dégage une foultitude de sentiments tellement c’est beau et poétique. Ses couleurs, fort dans les tons sépia, nous rappellent, mais en compagnie d’autres couleurs, ces photos anciennes, vieux souvenirs de famille.



Cette intrigue policière est là pour rendre hommage au Mont-Saint-Michel à la demande des Editions du Patrimoine (Centre des Monuments nationaux) en collaboration avec Glénat.



Ce lieu est une des grandes merveilles du monde. J’ai pu l’apprécier même si contrairement à ce qu’il se passe dans la BD, c’était au XXIe siècle avec des centaines (des milliers ?) de touristes en plein été par un soleil éclatant et non en automne en 1937 avec des brumes qui peuvent être à couper au couteau. Marie Jaffredo, architecte urbaniste de formation, excelle dans le rendu des bâtiments. Mais ses personnages, magnifiquement typés, ne sont pas en reste.



On n’a aucun mal à s’immerger dans l’histoire même si le scénario n’est pas des plus originaux. Après tout, je pense que l’objectif est vraiment de faire découvrir la complexité de ce Mont que l’on vient visiter depuis le monde entier (enfin, quand il n’y a pas de pandémie). Le scénario est « tout public » et c’est parfait comme cela même si en tant qu’adulte j’aurais préféré davantage d’originalité.



Je ne me lasse pas de contempler et de contempler encore les dessins et les couleurs de Marie Joffredo et cette ambiance de huis-clos. Je vous laisse… J’y retourne !

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