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Citations de Boccace (113)


... Dans une certaine abbaye de Toscane, l'abbé était en toutes choses un saint homme, excepté dans ses rapports avec les femmes. Mais il se comportait si adroitement en ce domaine que personne n'avait le moindre soupçon sur sa conduite.
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Quand je songe, sexe aimable, que vous avez naturellement le cœur sensible et compatissant, je ne doute point que cette introduction ne vous cause de l’ennui et du dégoût, par le souvenir affreux qu’elle va vous retracer de cette terrible peste qui fit de si cruels ravages dans les lieux où elle pénétra. Mon dessein n’est cependant pas de vous détourner, par ce tableau, de la lecture de cet ouvrage, mais de vous rendre plus agréables les choses qui suivront ce triste préliminaire. Un voyageur, qui gravit avec peine au haut d’une montagne escarpée, goûte un plus doux plaisir lorsque, parvenu au sommet, il découvre devant lui une plaine vaste et délicieuse. De même, sexe charmant, j’ose vous promettre que la suite vous dédommagera amplement de l’ennui que pourra vous causer ce commencement.
(Incipit)
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(Le sultan) voulut ensuite achever ce qu'il avait commencé quatre ans plus tôt : les noces de sa fille avec le roi d'Algarve. Il lui écrivit pour lui narrer les faits, disant qu'il était prêt à la lui réexpédier si tel était son désir. Le roi d'Algarve de son côté en eut très grand plaisir : il envoya un navire à sa rencontre et la reçu en grande pompe. Et elle, qui dans le lit de huit hommes avait couché peut-être dix mille fois, fut reçue comme pucelle dans le sien. Et elle vécut longtemps à son côté en excellente reine.
De cette histoire est né le proverbe : Bouche baisée ne perd point sa fortune, elle se renouvelle comme fait la lune.
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... Un très riche marchand florentin, Arriguccio Berlinghieri, eut la sotte idée d'acquérir par mariage la noblesse qu'il n'avait pas. Ainsi font de nos jours la plupart de ses confrères. Il épousa une jeune fille de grande famille, nommée Sismonda, qui lui allait aussi bien qu'un chapeau à une vache.
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... Près de l'église Saint-Pancrace vivait un homme riche, tout confit de dévotion, appelé Puccio Ranieri, mais qu'on désignait plutôt sous le titre de frère Puccio, à cause de sa particulière dévotion à Saint-François. Il marmonnait continuellement ses patenôtres, allait aux sermons et aux messes, chantait des cantiques en même temps que les laïcs, jeûnait, se soumettait à toutes sortes de macérations et disciplines. Sa femme, Isabetta, qui n'avait pas encore dépassé les trente ans, était belle, fraîche et ronde comme une pomme fenouillette; la sainteté et sans doute l'âge de son mari lui imposaient des abstinences dont elle se serait bien passé : quand elle avait envie de folâtrer avec lui, il lui racontait la vie du Christ, les sermons de frère Anastase, les lamentations de Madeleine et autres gaudrioles. Vers cette époque, revint de Paris un moine appelé don Felice, du couvent de saint Pancrace, jeune, bien fait de sa personne, aussi spirituel et savant que frère Puccio était stupide et ignare. Celui-ci, néanmoins, se prit pour lui d'amitié et l'amena à fréquenter sa maison. Dame Isabetta lui fit aussi bonne figure. L'ayant bien examinée par devant et par derrière, le moine se dit que certaines choses devaient manquer à son bonheur; et l'idée lui vint de vouloir suppléer frère Puccio, afin de le soulager dans ses fatigues. Ses regards furent assez éloquents; si bien que la dame s'enflamma bientôt du même désir que lui, et ils s'entretinrent ensemble de la meilleure façon de parvenir à leurs fins.
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Le roi de Garbe s’en réjouit beaucoup, il la fit venir et l’accueillit avec grande joie. Et elle, qui avait couché avec huit hommes peut-être dix mille fois, auprès de son époux prit place comme pucelle, lui laissant croire qu’il en était bien ainsi. Devenue reine, elle vécut heureuse longtemps avec lui. Et c’est pourquoi l’on a dit : « Bouche baisée ne perd point bonne fortune, mais bien se renouvelle comme la lune. »
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Mener grand bruit à propos d'une offense reçue n'en diminue pas la douleur, mais en accroît la honte.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" http://xn--rflchir-byac.net
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Pour en guérir, il n’y avait conseil de médecin, ni vertu de médecine qui parut valoir, ou qui portât profit. […]

Naquirent diverses peurs et imaginations parmi ceux qui survivaient, et presque tous en arrivaient à ce degré de cruauté d’abandonner et de fuir les malades et
tout ce qui leur avait appartenu ; et, ce faisant, chacun croyait garantir son propre salut.

D’aucuns pensaient que vivre avec modération et se garder de tout excès, était la meilleure manière de résister à un tel fléau. […] Beaucoup d’hommes et de femmes abandonnèrent la cité, leurs maisons, leurs demeures, leurs parents et leurs biens, et cherchèrent un refuge dans leurs maisons de campagnes, ou dans celles de leurs voisins […]. »
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(...), des trois religions données aux hommes par Dieu le Père : chacune pense être la seule à posséder la vraie loi et les vrais commandements; mais où est la vérité?
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Le bon choix de loin,c'est de preferer un peu de saveur a beaucoup d'insipidite.Quelque jeune que l'on soit,le plus grand trot vous brise,meme si elle vous fait arriver moins vite a l'auberge,vous y mene du moins sans vous fatiguer
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Aux premières impressions du plaisir, la jeune Alaciel, qui avait ignoré jusque-là de quel instrument se servaient les hommes pour blesser si agréablement les dames, trouva le jeu si fort de son goût, qu’elle se repentit de n’avoir pas plus tôt cédé aux sollicitations de son généreux bienfaiteur. Aussi, depuis cette heureuse expérience, n’eut-il plus besoin de lui faire des instances pour obtenir ses faveurs.
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Étant de chair, Tancredi, tu aurais dû savoir que la fille que tu avais engendrée était elle aussi de chair et non de pierre ou de fer. Tu devais et tu dois te souvenir, bien que tu sois désormais un vieillard, quelles sont les lois de la jeunesse, avec quelle force et quelle puissance elles s’imposent … Fruit de ta chair, je suis donc, moi aussi, de chair et j’ai si peu vécu que je suis jeune encore : ce sont deux raisons qui font que mes sens brûlent d’un feu merveilleusement alimenté par la connaissance, que je dois à mon premier mariage, du plaisir qu’engendre la satisfaction du désir. Brûlant de ce feu que je ne peux éteindre, j’ai décidé, car je suis jeune et femme, de me laisser entraîner jusqu’où me menait cette ardeur, et je suis tombée amoureuse …
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On raconte que le Florentin Musciatto Franzesi, après s'être enrichi en France dans le commerce, y obtint le titre de chevalier. Sur les instances du pape Boniface VIII, Charles de Valois, frère du roi de France et dit Charles sans Terre, fut appelé en Toscane. Musciatto, qui devait l'accompagner, voulut d'abord régler un certain nombre d'affaires très embrouillées qu'il avait, comme le sont d'ordinaire celle des marchands, et il se mit en quête de personnes officieuses qui puissent l'aider.
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La pauvreté n'ôte de noblesse à personne, la richesse oui.
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 Boccace
Mieux vaut agir quitte à s'en repentir, que de se repentir de n'avoir rien fait.
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Ah!ma belle ame,ne soyez point emerveillee,car la saintete ne s'amoindrit point pour autant,c'est dans l'ame en effet qu'elle demeure,et ce que je vous demande n'est que peche de corps
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S’il y a un soupçon de licence dans quelques nouvelles, c’est la qualité même de ces nouvelles qui l’y a requise ; en effet, qu’une personne pénétrante veuille bien les considérer d’un œil raisonnable, et elle reconnaîtra à l’évidence qu’à moins d’être tenté de les déformer je ne pouvais les raconter autrement. Et si l’on y trouve aussi bien peut-être quelque détail ou quelque petit mot plus libre sans doute qu’il ne convient à des bigotes, qui pèsent les mots plus que les faits et s’appliquent à paraître bonnes tellement plus qu’à l’être, je dis qu’il ne m’est pas non plus malséant d’avoir écrit ces choses qu’il ne messied généralement aux hommes et aux femmes de dire à longueur de journée trou et cheville et mortier et pilon et saucisse et mortadelle, et tout plein d‘autres choses semblables.
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À l’occident de petits nuages étaient vermeils encore, tandis que ceux de l’orient, pareils à de l’or sur leur pourtour, resplendissaient déjà sous les rayons dont le soleil les frappait plus fort en se rapprochant d’eux, lorsque Pamphile, après s’être levé, fit appeler toutes les dames tous ses compagnons. Quand ils furent auprès de lui, et qu’ils eurent délibéré ensemble de l’endroit où ils iraient se promener à loisir, lentement il prit le pas devant, accompagné de Philomène et de Flammette, et tous les autres les suivirent ; et s’entretenant de leur vie future, ils se dirent et se répondirent bien des choses à ce propos, et s’en allaient musant longuement à leur aise : ils avaient fait un très long tour, et déjà la chaleur du soleil se faisait trop sentir, lorsqu’ils s’en revinrent au palais. Et là autour de la claire fontaine, après avoir fait rincer les coupes, but son soul qui voulut, puis parmi les ombres plaisantes jusqu’à l’heure du diner ils s’en allèrent folâtrant.
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Je vais vous montrer quelle est l'hypocrisie des religieux et combien elle est grande.Avec leurs larges et longs habits,leurs fronts d'une paleur artificielle,leurs voix qui sont doucereuses et humbles,cinglantes et hautaines quand ils fustigent chez les autres les vices auxquels ils s'adonnent eux-memes,ils s'attachent a demontrer qu'ils font leur salut par leurs prelevements,tandis que les autres parviennent au salut par leurs dons
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Si l’on apprenait que vous vous êtes retenues quelquefois de deviser de bagatelles, peut-être vous suspecterait-on de vous être rendues coupables et de ne pas vouloir en deviser pour cette raison.
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