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4.67/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nancy , le 21/05/1930
Biographie :

Philosophe français.

Son père était d'ascendance italienne.


Il a enseigné la philosophie à l'université de Nancy II de 1962 à 1967. En 1982, il soutient sa thèse de doctorat d'État à l'université de Paris X-Nanterre.

Ses travaux portent sur le symbolisme religieux, la théologie, l'ésotérisme et le mysticisme. Il a publié plusieurs ouvrages aux éditions L'Âge d'homme. Il a, selon les propos de Jean Hani qui lui consacre un article dans son livre Le Monde à l'envers, « correctement jeté les bases et les éléments essentiels de la reconstruction d'une gnose chrétienne orthodoxe dont une renaissance religieuse véritable ne pourra faire l'économie. »

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
L'oeuvre de Guénon est généralement considérée comme l'expression majeure, au XXe siècle, de l'ésotérisme traditionnel. Ce jugement qu'on rencontre chez de bons historiens et des plus savants, Antoine Faivre par exemple, ne saurait être sérieusement discuté dès lors qu'on envisage en effet les courants de pensée ainsi désignés, courants illustrés depuis le début du XIXe siècle par de nombreux auteurs dont Guénon s'inspire sans doute, mais qu'il dépasse aussi par l'ampleur de son génie intellectuel et le caractère unique de sa position. Rien d'étonnant, donc, qu'une oeuvre d'une telle importance ait fini par être connue d'un grand nombre de lecteurs admiratifs, parmi lesquels se comptent nécessairement beaucoup de chrétiens. Tous ont trouvé en elle une "réévaluation" décisive de la noblesse et de l'intelligence de leur propre religion. Le message guénonien a ainsi rendu à quelques hommes d'aujourd'hui un service inestimable : dans un monde voué au rationalisme le plus anti-spirituel qui ait jamais paru, il a raapelé avec une force exceptionnelle, que la religion était détentrice d'une Connaissance auprès de laquelle toute la science et toute la philosophie modernes n'étaient qu'un "savoir ignorant".
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Satan, qui est d’abord Lucifer, le « Porte-Lumière », est voué, comme tout ange, à la réverbération cosmique de la Gloire divine : il est lui-même seulement dans la mesure où il se tourne vers la Lumière principielle pour la refléter. Mais, se tournant vers lui-même, il découvre alors sa propre splendeur qui l’ébloui et l’aveugle. Oubliant qu’il n’est que le reflet du rayonnement divin, il veut s’en emparer et se l’approprier. Par un véritable cogito angéliste, il identifie son être à la conscience possessive qu’il en prend. En conséquence, occultant la Source lumineuse qui l’irradie, il « actualise » la « face obscure » du miroir, en même temps que son incompréhension de l’Absolu. Car toute autre créature lui paraît indigne de lui et du Créateur, nul n’ayant, plus que lui, le souci de l’honneur de Dieu. Comment admettre que le Très-Haut ait aussi créé ce « bas-monde » et qu’il y ait une « essence de la boue, de la crasse et du cheveu » ?

Il veut donc arrêter à son propre miroir le rayonnement de la Beauté divine. Ce faisant, tout ce qui est en dessous de lui se trouve couvert de son ombre et plongé dans la nuit : le mal est ainsi comme la réverbération ténébreuse et l’ombre de Satan sur le monde. N’ayant pas compris qu’aimer l’Absolu, c’est consentir au relatif, il espère pouvoir effacer la création inférieure que son amour jaloux de Dieu ne saurait supporter. Telle est l’essence angélique du mal. C’est pourquoi la révolte contre toutes les formes et leur destruction esthétique, relève bien de l’angélisme et de sa face obscure. (pp. 218-219)
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De tout cela, non moins que de son enseignement sur la métaphysique et le symbolisme, un chrétien peut tirer le profit le plus substantiel. A maints égards, la lecture de Guénon demeure donc avantageuse. Mais il faut considérer aussi que, pour la plupart de ses lecteurs chrétiens, à l'exception évidemment de ceux qui l'ont rejetée, l'importance de son oeuvre ne s'est pas limitée à la lumière dont elle éclairait les notions de tradition, de révélation, de sacré, de connaissance spirituelle, ou encore le langage symbolique des diverses religions; ils lui ont attribué en outre une autorité déterminante sur leur propre religion. A leurs yeux, la doctrine guénonienne constitue la grille d'interprétation définitive de la foi catholique, de telle sorte que les données de la foi ne peuvent être comprises sous leur vrai jour qu'à la lumière des principes et des catégories de cette doctrine, particulièrement à la lumière de la distinction réelle de l'ésotérisme et de l'exotérisme. Il en résulte -ce dont les lecteurs chrétiens semblent le plus souvent n'avoir guère conscience- que ce que la foi catholique dit sur elle-même se trouve, sinon disqualifié, du moins neutralisé. Les enseignements du christianisme ne sont assurément pas rejetés quant à l'énoncé de leur contenu, mais on nien implicitement ou explicitement, que l'Eglise catholique soit en possession de leur compréhension la plus profonde. (...), cette Eglise, réduite au pur exotérisme, ignore la nature métaphysique des trésors dont elle est dépositaire, en même temps que la véritable portée des moyens de grâce qu'elle administre, laquelle ne se révélerait qu'au regard des rites initiatiques, rites dont cette Eglise n'a plus la moindre idée. c'est pourquoi ces chrétiens éprouvent le besoin de procéder à une réinterprétation générale du christianisme, en particulier à une détermination de la nature de ses rites dans le langage et selon les critères de l'enseignement guénonien.
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Le gnostique chrétien n'aborde donc pas le mystère dogmatique avec les exigences d'une raison inquiète et suspicieuse : il veut s'établir à l'intérieur, il veut, selon l'expression d'un contemplatif, "habiter les cavernes du dogme". Pour celui qui reste à l'extérieur, le dogme ne représente que la surface rugueuse, âpre et déconcertante, de son écorce. Mais pour celui qui pénètre à l'intérieur, ce même mystère, dans l'identité de sa structure dogmatique, devient océan d'inépuisable lumière.
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L’œuvre de Guénon est généralement considérée comme l'expression majeure, au XXe siècle, de l'ésotérisme traditionnel. Ce jugement qu'on rencontre chez de bons historiens et des plus savants, Antoine Faivre par exemple, ne saurait être sérieusement discuté dès lors qu'on envisage en effet les courants de pensée ainsi désignés, courants illustrés depuis le début du XIXe siècle par de nombreux auteurs dont Guénon s'inspire sans doute, mais qu'il dépasse aussi par l'ampleur de son génie intellectuel et le caractère unique de sa position. Rien d'étonnant, donc, qu'une œuvre d'une telle importance ait fini par être connue d'un grand nombre de lecteurs admiratifs, parmi lesquels se comptent nécessairement beaucoup de chrétiens. Tous ont trouvé en elle une "réévaluation" décisive de la noblesse et de l'intelligence de leur propre religion. Le message guénonien a ainsi rendu à quelques hommes d'aujourd'hui un service inestimable : dans un monde voué au rationalisme le plus anti-spirituel qui ait jamais paru, il a rappelé avec une force exceptionnelle, que la religion était détentrice d'une Connaissance auprès de laquelle toute la science et toute la philosophie modernes n'étaient qu'un "savoir ignorant".
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Il serait temps qu'on cesse de proposer la foi uniquement à notre sens moral ou humanitaire, à nos puissances affectives naturelles, et qu'on réveille enfin ce sens de Dieu que Dieu, en nous créant, a déposé dans notre cœur.
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Nous nous proposons en effet de soumettre à un examen critique les thèses que Guénon a soutenues au sujet de l'ésotérisme chrétien et de la nature, pour lui, exotériques des sacrements.
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