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Monologue du commissaire

Racine ou Racine, Phèdre ou Bérénice, la balance de mon esprit est prise dans le poids, le
tremblement, la musique excessive de toutes mes amours en mission. Deux femmes au glacier
du péché, église ou synagogue, difficile équilibre, deux femmes, deux cruelles douleurs, à
Rome, en Judée, obligent mon dernier corps et ses caresses nues au choix de mon devoir.
Phèdre ou Bérénice. Choisir entre l’amour et l’amour : que choisir ? Je ne suis pas Hamlet.
J’ai maintenant, écrivain, la peur de Mozart, de mon imaginaire, Kafka hors du monde Becket
étouffé – Godot ne viendra pas – la peur de m’écrouler sur le boulevard Raspail car ma pensée
a éclaté au milieu de mes calvas, de mes roses, des vagues et du soleil. « L’air enfin se
buvait. » Une feuille a bougé, le monde doit changer.
Le poker tous les soirs, le champagne pur-sang, le franc suisse béni, osera-t-on les effacer ?
Les testaments qui gonflent les poumons des héritiers, les âmes climatisées à quatre étoiles, le
capitaliste à son bar, après un « gala de charité », tragédies sans voyelles, perdront-ils
l’inusable exclusivité ? Et la langouste en smoking au bord de la piscine privée ! Arrivera le
jour où le barman crachera son whisky et la putain de luxe dévissera son visage de carton.
Aujourd’hui, j’ai revomi des fleurs et des parfums tout noirs.
Le sale temps se met à trembler et mes paupières se ferment.
J’ai cette peur de ne plus me connaître, ne plus savoir séduire un cœur ; la peur de toucher un
verre, un sein, une pensée ; j’ai la peur du soleil, de la mer, de ma vie. De ne plus comprendre
Racine, ne plus aimer Corneille. La nausée, peut-être, la Nausée de Sartre : je touche un
caillou et je ne touche rien.
Mais la peur, cimetière des vieux cafards aux souliers de feuilles, hisse un fagot de morts et
si le monde doit changer, le dieu des PDG, entre le golf et le polo, sur la rue en pente du
commissaire, pensa, ivre mort, à Gregor, jour de Kafka qui transforma son corps, balayé par sa
sœur, oranger de la famille. Le feu est désormais éteint en longue sentimentalité. Verlaine,
avec sa lampe poétique, a visité l’hôpital de mes convulsions, le sexe de son âme a calmé mon
délire et j’ai revu, populaire d’amour, les vieux du siècle danser au zinc du tabac toutes leurs
amours du calva. Les pierres ne pleuraient plus. Delphine, assise au bar, de plus en plus belle,
ne parlait pas. Elle resplendissait.
Alors il s’en alla sur le boulevard, champagne et cabaret, il chercha des bourgeons pour les
nouvelles fleurs de son enquête, il pensa à Sartre, à Simone, à ses pensées, les « Pensées »
de Pascal, culture natale, l’infiniment grand et l’infiniment petit, Pascal religieux
philosophe qui tournait dans sa chambre pour se divertir. Pascal, seul, absent, état
psychologique de l’évanouissement.


*
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La lecture de mon monologue est passée à 851.

Les mille lectures se rapprochent.

Encore merci aux lecteurs et peut-être acheter le livre Paris la nuit .
Commande aux Éditions le Manuscrit ou en occasion sur Amazon.
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Une histoire assez particulière, policière philosophique et j'espère poétique
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La lecture de mon texte sur le site " Rêve de Liberté" ( Cécile Verhaever)
a atteint 1033 lecteurs
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