Quand elle lui avait servi du vin, il avait aperçu ses avant-bras. Striés. Tailladés. Lacérés dans tous les sens. Il avait reconnu ces cicatrices au premier coup d’œil. Non pas les traces d' une tentative de suicide. Mais au contraire des marques de survie.
Mathias avait souvent soigné ce trouble. Des adolescents s' auto-mutilaient pour soulager leur détresse, se libérer d' une sensation d' asphyxie. Il fallait que ça sorte. Que ça saigne. La coupure les libérait. A la fois diversion - la souffrance physique se substituait à la douleur morale - et apaisement. La blessure offrait l' illusion que le poison psychique s'écoulait hors de soi...