Citations de Jean-Claude Kaufmann (187)
" Le balai... il cache des secrets, des trésors d'intelligence. "
Ne prenons pas la fesse à la légère. Car elle fut au fondement de l'humanité. Sans le muscle fessier en effet, il n'y aurait pas eu de station debout, donc de cerveau développé. Les singes n'ont que des rudiments de derrière ; la fesse véritable est le propre de l'homme. (p. 7)
"Les week-ends, les réveillons, les couchers de soleil et les impôts seront toujours les ennemis des solitaires."
La passion, dans ses formes multiples, s’inscrit mal dans la durée, et se laisse encore moins mettre en projet.
Le premier matin n’est jamais un événement isolé. Parfois il commence brusquement. Mais toujours il s’inscrit dans une suite. Il est d’ailleurs un peu réducteur […] de parler du premier matin au singulier.
Le baiser du podex, le cul en latin, fut le lot des ennemis vaincus sur le champ de bataille ou, plus simplement, des pauvres bougres dans les chamailleries plus ordinaires.
Tout a commencé par le lit. Alors que j'enquêtais sur la tendre guerre qui se mène sous la couette, plusieurs témoignages évoquaient une même image : non plus de simples petits agacements, mais une vraie souffrance. Des femmes expliquaient comment elles s'agrippaient au bord du matelas de peur de frôler le corps de celui qui avait été autrefois aimé, désormais haï. Pour mille raisons, elles ne pouvaient rompre, la fuite s'avérait impossible, elles étaient piégées. Dans ce qui était devenu un enfer, un enfer conjugal.
Tout sac qui se respecte a sa hiérarchie interne. Les objets les plus souvent utilisés sont normalement sur le dessus, alors que les autres glissent dans ses profondeurs. Si loin parfois qu'ils finissent par se faire oublier, formant une couche sédimentaire, sort de royaume ténébreux des petites choses inutiles et délabrées. (p. 56)
La cérémonie, solennelle, se déroule devant témoins, dans les grandes salles de château ou sur des places publiques, et, après la présentation des arguments des deux parties et les modalités d’un accord, le baiser est le temps fort qui scelle et ratifie les paroles échangées.
Seules la crispation sur quelques idées fixes et l'énergie oppositionnelle contre toutes sortes d'ennemis conjurent alors une désintégration psychologique. Mais il y a un prix à payer. Les affirmations identitaires grandissantes, dérivant dangereusement vers un fondamentalisme essentialiste, dessinent un possible avenir explosif pour nos sociétés.
Introduction
...Pour les sacs, il y en a des petits (juste le nécessaire), des gros (toute sa vie dans son sac), des durs, des mous, portés à l'épaule ou à la main, apparemment rangés ou incontestablement bordéliques. Des sacs qui agacent (quand le téléphone y joue à cache-cache), ou sujets d'un vrai coup de foudre et qu'on arbore comme un trophée identitaire (mon sac, c'est moi). Brèves poussés de haine et amour fou donc. Il y a toutes les émotions du monde dans un sac.
lire quand je veux, à n'importe quel moment, passer trois heures dans la salle de bains, ne pas sacrifier ma vie dans la galère cuisine ménage.
La vraie rencontre signifie que l'on est disponible, ouvert à la suprise, curieux de l'autre. Or le trouble provoqué par la transition identitaire entre les échanges à distance et la real life pousse au contraire à se crisper sur ses repères anciens, à se clore dans une carapace défensive et donc à ne voir chez l'autre que ce qui peut devenir prétexte à un jugement négatif.
Le conjoint envahit des espaces que l'on désirerait plus réservés. Par tyrannie domestique, par amour, par simple familiarité. Il ne souhaite rien d'autre que se rapprocher et n'imagine pas le problème de celui qui se sent agressé, étouffé, collé, épié. Deux éthique à nouveau s'affrontent, cherchant à redessiner la frontière des sphères personnelles.
[à propos de la Saint Valentin] un grand rattrapage obligatoire. [...] Bouquet après bouquet, [les hommes] construisirent le piège collectif qui allait bientôt les enfermer. Les voici donc désormais prisonniers, condamnés rituellement aux travaux forcés de l'amour.
Le sac ne contient pas seulement nos papiers [d'identité]. Il est aussi ce monde rien qu'à soi, ce porteur de mémoire, ces trésors d'affection, qui font chaque jour que l'on est ce que l'on est.
Beaucoup de témoignages disent la peur de faire mal à l'autre. L'autre que l'on a aimé jadis, l'autre qui souffre parfois. La peur ! La peur est constante, indéfinissable, multiple, dès que l'on envisage sérieusement de rompre. Peur de ne pas pouvoir s'en sortir matériellement, de galérer, de vivre mal. Peur pour les enfants. Peur de l'inconnu, de cette nouvelle existence sans repères, de ne pas savoir comment faire quand tout sera à réinventer. Peur des explications compliquées à fournir et des combats éprouvants.
Parce que les femmes le leur font inconsciemment comprendre sans le dire, les hommes sentent que le sac a quelque chose d'interdit, une sorte d'âme étrange. (p. 17)
La révolution que nous sommes en train de vivre est celle de la banalisation du sexuel. Pour tout un chacun, qu'il vive avec son partenaire habituel ou qu'il soit plongé dans l'aventure des rencontres. Il [le sexe] tend au contraire aujourd'hui à devenir quelque chose de simple, de normal, de plaisant. Une sorte de loisir. Très agréable.
Plus l'expérience conjugale se prolonge, plus chacun des deux partenaires découvre que ce qui l'agace personnellement n'agace pas l'autre et inversement. A propos de détails minuscules (...) s'ouvrent soudainement de subtils et diffus chocs des cultures. Le point de départ est un objet agaçant pour l'un des deux partenaires.