Vers la fin de l'hiver, le froid s'abattit d'un coup sur la ville qui se pétrifia sous un ciel gris sale. Les gens restèrent chez eux autant qu'ils le pouvaient et, dès la mi-journée, les places, les avenues, les boulevards et les parcs ne furent plus peuplés que de grands corbeaux frigorifiés qui venaient se percher par centaines sur les branches nues des arbres. Seul le fleuve puissant résista à cette rigidité. Il ne se laissa pas prendre par les glaces et continua, impassible, à couler ses eaux noires.