L'enfant coupable n'a tenté que rarement de me laisser en paix. L'adolescent " monstrueux " est toujours là, réduit à l'inactivité, au silence, mais planté en moi comme une statue du Commandeur. Nous n'évacuons pas nos déchets, ils seraient plutôt de nature à fermenter en nous comme du grain pourri.
Mais ce que j'écris là, avec quoi j'ai vécu jusqu'ici tant bien que mal, je n'aurais pu l'écrire plus tôt pour m'en délivrer. C'est le cancer moral qui doit avoir initié dans les parties sensibles de mon corps les métastases réelles que les médecins ont découvertes il y a peu de jours. Ce ne fut pas une surprise. Et en cherchant à me débarrasser avec la plume et du papier de ce chancre originel, je n'effectue que des prélèvements, je me livre à ma propre endoscopie mentale.