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Critiques de Jean-David Morvan (1909)
L'écume des jours (BD)

Je ne suis pas un grand amateur de bandes dessinées. Cette adaptation de l'écume des jours de Boris Vian est attachante par la qualité des dessins et l'idée même de mettre cette grande œuvre à la portée d'un public peut être différent, mais elle ne pourra remplacer la lecture du texte original.

Montrer une autre approche sans doute, mais pour moi, il manque vraiment le texte original.
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Un roman graphique qui retrace le témoignage de Ginette Kolinka, une rescapée de l'Holocauste, déportée à Auschwitz-Birkenau. Pendant 50 ans, Ginette Kolinka a gardé le silence sur son expérience jusqu'à ce qu'elle accepte de témoigner pour la "Shoah Foundation" de Steven Spielberg.



L'histoire est bouleversante et richement documentée, elle nous offre un récit poignant et intime de la survie de Ginette Kolinka dans l'enfer des camps de concentration. Les auteurs, Victor Matet et Jean-David Morvan, parviennent à retranscrire avec justesse les émotions, les souvenirs et la voix de Ginette, tout en mettant en lumière la mémoire collective des atrocités commises pendant la Shoah.



Les graphismes sont remarquablement bien réalisés, ils apportent une dimension visuelle supplémentaire au récit. L'alternance entre le présent et les flashbacks des souvenirs de Ginette nous aide à comprendre son point de vue et à ressentir ses émotions.



"Adieu Birkenau" est une œuvre poignante et nécessaire qui aborde avec sensibilité un sujet difficile, tout en rendant hommage à la force et à la résilience des survivants de l'Holocauste. Une lecture incontournable pour se souvenir de l'horreur de cette période sombre de l'histoire.
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Le Fauve de Corleone : Vie et mort de Totò Rii..

À l'heure de la fin, Toto Riina est face à sa conscience. Cette dernière retrace les grandes lignes de celui qui passa de simple paysan au plus dangereux des parrains de la Cosa Nostra, alias le fauve ! 



Fans d'action passez votre chemin car en choisissant de faire parler le truand face à ce qu'il aurait pu devenir, Jean David Morvan a choisi plutôt le tracé du documentaire. Ce qui n'est pas plus mal car cela permet de retracer les faits au mieux, d'être au plus proche de la réalité sans ajouter d'inutiles effets hollywoodiens. C'est une véritable immersion dans l'engrenage du mal. Les diverses actions dont plus d'une centaine de meurtres commandités font froid dans le dos ! 

Pour la partie graphique, Facundo Percio est assisté par Facundo Teyo et Vladimiro Merino. Les traits sont épais, les couleurs sombres et choisies au gré des lieux pour coller à l'ambiance meurtrière. 
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

La couverture suggère immédiatement la construction du récit de Ginette Kolinka. Une voie ferrée où se croisent une adolescente à la tête rasée et une vieille dame. Leurs mains se touchent et chacune poursuit la direction opposée.



C’est l’histoire de Ginette, adolescente et internée à Birkenau, racontée par la même Ginette, vieille dame de plus de 90 ans, à une classe d’enfants, en visite à Birkenau.



Elle revient sur cette expérience douloureuse, sans apitoiement, sans pathos. Simplement expliquer aux gamins ce qui s’est passé, ce qui ne devra jamais plus se passer. C’est une passeuse de mémoires, et quand elle ne sera plus là, la force de son message devra être relayée par les plus jeunes.



J’ai infiniment aimé la sobriété de Ginette à exposer les faits. Sa sincérité, quand elle explique son silence pour parler des camps. Un sentiment de culpabilité vieux de 76 ans par rapport à son père et à son frère :

« Les nazis auraient de toute façon dirigé mon père et mon frère vers les faux camions de la croix rouge.

Mais le fait qui ce soit moi qui leur ait conseillé…

Cela fait 76 ans que je vis avec ça. »



J’ai beaucoup aimé aussi sa simplicité, sa bonne humeur. La joie de vivre est toujours présente. Jamais de pathos. Sur sa bio, il est indiqué : « je ne veux pas ennuyer les gens. »



Un sujet souvent traité…

Et pourtant, avec le soin qu’ont apporté scénaristes et graphistes à valoriser l’histoire et la personnalité de Ginette, il prend encore plus de densité.



Une BD qui favorise la passation de mémoire.

Une BD hommage, une BD pour ne pas oublier…



Lu dans le cadre du Jury BD Fnac / France Inter

Merci aux Editions Albin Michel de m’avoir permis de découvrir ce magnifique document.


Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

La Madeleine et les souvenirs



En 2017, Jean-David Morvan tombe sur un reportage de Pierre Hurel : « Résistantes ». C'est là qu'il entend parler pour la première fois, de Madeleine Riffaud. Dès lors, il n'aura de cesse de convaincre la résistante de raconter son histoire en bande dessinée.



D'abord rétive, elle se laisse finalement convaincre car « faire passer ce message, c'est son [mon] boulot ».



Le premier volume « La rose dégoupillée » racontait le parcours de la jeune Madeleine, depuis son enfance dans les années Trente, dans un petit village de la Somme encore couturé des cicatrices de la Première guerre, jusqu'à son entrée encore modeste dans la Résistance, comme « factrice ».



Dans ce deuxième volume, « L'édredon rouge », Madeleine prend du galon. Comme elle le dit en un parfait résumé de son remarquable parcours, « Je ne suis pas une victime, je suis un résistant » !



De l'impression de tracts clandestins, au cambriolage chez les commerçants collaborateurs, du sabotage à l'exécution d'un officier allemand au lendemain d'Oradour-sur-Glane, Madeleine s'engage totalement. Arrêtée, elle ne garde qu'une idée en tête : tenir 3 jours sous la torture, pour laisser au réseau le temps de se réorganiser.



Jean-David Morvan retranscrit avec tact et talent, l'état d'esprit de Madeleine, plongée dans la vie de ces réseaux, tissée de courage, de volonté, de trahisons parfois. Madeleine a l'esprit de la résistance chevillé au corps et elle est de ceux qui considèrent qu'on peut toujours dire non.





Aux pinceaux, Dominique Bertail, continue à émerveiller avec son dessin sobre et puissant, tout en lavis bleu, seulement ponctué de deux touches de rouge quand apparait sur les murs, la fameuse Affiche rouge du réseau Manouchian. (Pourtant, les dernières pages m'ont un peu gêné, le dessin paraissant parfois un peu bâclé sur certaines cases des pages 128 à 131. Tout ça reste quand même tout relatif.)



De la grande et belle BD.



PS. Madeleine Riffaud, aujourd'hui aveugle et alitée depuis des années, a été abusée (procès en cours), par une aide à domicile qui aurait détourné au moins 140 000 € ! Jusqu'au bout, il lui faudra donc lutter ?
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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

L'an dernier, j'ai raté le premier tome dans les Figaro de mon père... mais cette été 'ai récupéré toute la B.D. comme j'avais fait avec un tome de Spirou et Fantasio, car une bonne partie de l'Eté, souvent à partir du 14 juillet, pendant 4à 6 semaine, dans le Figaro Magazine, il y a avec des jeux et des tests, des épisodes d'une B.D. entière à détacher.. on ne sait jamais à l'avance ce que cela va être... et là, pour la deuxième fois, il s'agit d'une B.D. féministe sur une résistante : Madeleine Rffaud dites Rainer, en hommage à une allemande!

Un début original pour ce tome 2 car on nous parle des résistants poètes... car Madeleine compose des poèmes cours pour ses tracts et ces graffitis au mur, au lieu de slogan dont elle ne se sent pas capable de trouver.... Simplement copier ne semble pas son fort... mais surtout on rentre dans le milieu très féminin et très dangereux des opératrices radios, celui-là très dangereux!

Il faut bien comprendre que si chaque groupe de résistant était bien individualisé, le reflet des convictions de ses membres, bien vite, avec les délations, des groupes aux idées totalement opposés se sont regroupé!

L'anti-communiste a fréquenté et combattu avec le communiste, l'athée a combattu avec le catholique et le juif, le chef d'entreprise avec le policier et l'ouvrier... pour expliqué tout cela, il y a un livre très facile à lire, et qui montre oh combien les femmes étaient utilisées ( surtout comme messagères, on ne se méfiait pas d'elle) : L'Espérance est un Risque courir de Jérôme Cordelier...

L'ambiance de l'armée des ombres, mais avec des histoires vraies cette fois... et pas un roman inspiré de faits réels en inventant des personnages... une époque violente qui fera quelques nostalgiques, comme c'est si bien expliqué dans la Taupe (Tinker Taillor Soldier Spy) de Le Carré, car on avait l'impression d'y voir clair... et pourtant, la notion de l'époque de s'allier à un Staline pour lutter contre un Hitler n'était pas si évidente pour tous... C'est ce qu'on oubli trop souvent de dire, cette guerre, comme dans la chanson de Brassens, Mourir pour des Idées... d'accord mais de mort lente, parce qu'il fallait être sûr de ne pas se tromper d'ennemi à combattre... ce qui est aujourd'hui encore plus difficile qu'à l'époque, il n'y a qu'àà voir le déclenchement de la guerre en Ukraine ( lire d'ailleurs Quand l'Ukraine se lève de Constantin SIgov et Laure de Mandeville...

Une B.D. bi chromique, des degrés de bleu et de banc pour nous mettre dans l'ambiance grisaille de l'époque des vieux films de guerre de l'après-guerre!

Et la résistance, c'est surtout l'argot de résistance, les antenne de doryphore.... pour les voitures de triangulation des messages radios... une crosse d'Evêque dessiné pour la rue des Bernardin... comment utiliser des mots pour ne pas dire un lieu, ou pour insulter les Boches (sous entendu les Nazi plus que les Allemands) pour donner l'alerte! Une B.D. très intéressante et facile à lire!
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BTK : Dennis 'Bind Torture Kill' Rader

Bienvenu à ton date du jour avec Dennis Rader!

Tu sais qui il est ? Non?



Ce charmant Monsieur, bien sous tous rapports, auquel tu confierais ton chat pour les vacances (pas les gosses hein !), est le célèbre tueur en série Américain, surnommé par la presse BTK Killer.



Etienne Jailleu, un éminent criminologue, nous amène avec lui en prison, à la rencontre de BTK qu'il va interviewer.



Et l'homme n'est pas avare de détails concernant ses crimes.



Redoutable prédateur, il epiait ses victimes longtemps à l'avance pour ensuite les torturer.



Il se fait connaître du grand public car il se met à écrire à la presse, les prévenant des actes commis ou à commettre.



Une très bonne BD, très riche en informations, archives, coupures de presse et dossiers.

On est dans une ambiance particulière puisqu on assiste aux crimes en quelque sorte.

Ce tueur se délecte de sa propre cruauté et n'est absolument pas pris de remords !



Une super série de BD sur les serial killers à poursuivre sans nul doute.

Il y a déjà quatres autres tomes notamment sur Tes Bundy, Fournirent, Gérard Schaefer et Edmund Kemper.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Cette BD très sobre, aux cases tracées à la règle, et uniquement dessinée dans les tons de bleus, raconte les débuts de Madeleine Riffaud, devenue résistante autour de 18 ans. C'est une rencontre entre l'héroïne et les auteurs qui est racontée là. On entend la voix de Madeleine, on voit les recherches et les dessins, on suit sa vie à la trace. Entre les paragraphes, les poèmes de Madeleine, qui mettent tellement de douceur et d'émotion dans ce récit.

Pour très bien connaître Amiens et le Limousin, j'ai été touchée par les paysages du début. Avec elle, on s'indigne, on voyage, on s'engage. Comme quelque chose de très naturel, comme si elle puisait tout ce courage et cette force dans les atrocités qu'elle a vécues et subies.

Maintenant il me faut absolument le tome 2, et j'ai bien envie de faire découvrir cette histoire, parce qu'aujourd'hui encore, le ventre est encore fécond...
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Ohlaa... Est-il possible d'amener un avis sur une telle vie ??

Parce que ce n'est pas un roman, ce n'est pas une histoire, on pourrait l'appeler biographie, mais moi je préfèrerais parler de tranche de vie.

Et quelle vie !

Madeleine Riffaut a tout vécu, tout vu... Le pire surtout... Mais rebelle depuis son plus jeune âge, elle fera tout pour entrer dans la résistance et accomplir ce qu'elle doit !

Voilà un livre qui devrait entrer dans les écoles, les collèges, et remplacer les tristes manuels scolaires...

Un dernier mot sur les illustrations qui s'inscrivent à merveille avec le texte et l'Histoire...
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Madeleine repense à son grand-père qui dans ce village de la somme en 1931 cultivait les roses, elle le chérissait ce grand-père qui lui a tant appris. Rescapée d’un bien triste événement alors qu’elle était enfant (des compagnons de jeux tués alors qu’il tentaient de déterrer un obus de la guerre de 14), Madeleine s’engage rapidement dans la résistance pendant la seconde guerre en prenant le nom de ce grand-père. Elle n’a que 16 ans mais une volonté farouche de rendre justice. Elle fut torturée et condamnée à mort pourtant la voilà du haut de ses 97 ans à raconter l’histoire de sa vie à Jean-David Morvan.



C’est donc pas épisodes que l’on découvre l’engagement de Madeleine, ses parents, sa maladie, les compagnons de route et l’amour, ses blessures et son obstination à faire ses preuves.

Dans des tons bleutés, Dominique Bertail nous rend un peu de ce Paris occupé et de cette Madeleine qui force le respect.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Chère Madeleine,



Un premier album pour commencer la plongée dans tes souvenirs, pour apprendre à te connaître, chaque planche révèle un peu plus celle que tu vas devenir. Comment devient-on résistante, quel est le chemin qui mène de l’enfant tendrement entouré par sa famille à celle qui lutte contre l’ennemi au risque de sa vie ?



Ce récit, c’est avant tout, cette volonté forte qui est la tienne, celle qui guide tes pas, agir plutôt que subir, en dépit de la peur, la conviction que c’est là ce que tu dois faire. Ces choix, ce sont avant tout les tiens, et en déroulant le cours de tes premières années, on comprend ces éléments fondateurs qui façonnent un peu plus précisément le destin vers lequel tu te diriges.



Le format graphique apporte une dimension supplémentaire. Oui, les mots sont importants pour dire et décrire chaque situation et quand ils sont renforcés par une mise en image soignée et parfaitement adaptée, leur impact en est encore plus puissant. Impossible de glisser rapidement sur un mot, d’éviter quelques bribes de ton histoire, le regard est happé par chaque dessin. Un camaïeu de bleu pour seul habillage, et jamais camaïeu ne m’a semblé plus évident, plus conforme à une immersion au cœur de ton histoire. Dans ce choix, il y a une sobriété respectueuse de ce que tu dévoiles, avec une grande franchise, sans esquive.



Certains passages sont difficiles, mais nécessaires. J’avoue avoir été bouleversée par certaines scènes, troublée par la violence de cette période que certains trouveront déjà lointaine quand il me semble que ne pas en parler serait préjudiciable. Car en toile de fond, il y a un rappel de la nature humaine, de ce que chacun peut décider d’accepter ou de refuser.



Tout dans ce roman graphique est réussi. Ton témoignage, émouvant, est de ceux qui devraient être lus absolument.
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Irena, tome 1 : Le ghetto

Premier tome d'une série de bandes dessinées bouleversantes sur Irena Sendlerowa, personnalité peu connue du grand public alors qu'elle sauva des milliers d'enfants juifs du Ghetto de Varsovie pendant la seconde Guerre Mondiale. Dotée d'un humanisme et d'un courage hors normes, cette femme force l'admiration et peut servir de modèle aux enfants et adolescents qui seront amenés à lire cette BD. Parfaite pour accompagner le programme de 3e, c'est une série accessible avant (dès la 5e peut-être), notamment grâce aux dessins, même si les thèmes abordés sont forcément très durs.

A lire et faire lire pour ne pas oublier !
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Madeleine Riffaud est une toute jeune femme quand éclate la seconde guerre mondiale. Elle vit dans le nord, ses parents sont instituteurs et l'occupation la révolte a tel point qu'elle cherche à rentrer dans la résistance. Mais la tuberculose la frappe et la voilà envoyée dans un sanatorium de Grenoble. Elle traverse la ligne de démarcation, ses médecins sont juifs et la bibliothèque regorge d'ouvrages interdits.



Cette bande dessinée est une biographie de Madeleine Riffaud, résistante au caractère bien trempée. Sa vie n'est pas drôle dès ce premier tome : affres de l'après guerre dans son enfance, humiliations nazies à l'adolescence, maladie, viol... Mais elle garde son courage et toujours va de l'avant. Elle se bat avec ses moyens et on ne peut que admirer sa détermination.

Sa vie de résistante ne fait que commencer dans ce tome et en lisant le cahier en fin d'album, relatant la construction de cet album, on devine que sa vie fût particulièrement mouvementée.



J'ai beaucoup aimé le dessin en Camaïeu de bleu avec une ligne claire.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Il serait malhonnête de critiquer l’aspect réaliste et fidèle d’un album documentaire. Pourtant à la conclusion de ce tome j’ai ressenti une forme de grande sagesse, de timidité (compréhensible) des auteurs devant l’œuvre qu’ile entreprennent. Le développement de cet album est éclairant en ce qu’il s’assume comme l’illustration fidèle d’un récit historique très précis (Madeleine semble avoir garder toute sa mémoire) et aucunement un travail de création. Dominique Bertail a beaucoup travaillé sur des projets documentaires par le passé (et a illustré le livre de Riffaud sur l’Hôpital). Première partie d’un triptyque, on n’en est bien entendu qu’aux prémices, déjà bien durs, d’une vie extraordinairement remplie. On découvre ainsi l’Exode, la drôle de Guerre, les conséquences très concrètes dans les villages de France et la réalité de la Milice. Celle d’une Résistance en zone libre également, qui très tôt participe à constituer les bases de ce qui deviendra une guerre intérieur à l’approche de la Libération. Ainsi le sanatorium de Saint-Hilaire du Touvet, près de Grenoble fut une plaque tournante du maquis alpin avec des prêtres et médecins fort courageux.



L’histoire est surtout celle d’une jeune fille fille d’enseignants, dotée d’un caractère bien trempée et victime de violences qui forgeront sa détermination. L’histoire commence à peine donc et l’on ressent malgré les difficultés de la Guerre la légèreté du Paris de Saint-Germain des prés, et de l’émancipation de la jeunesse même dans ces circonstances dramatiques. Sage je disais car il manque ce souffle romanesque qui aurait pu transporter cette BD au-delà de l’illustratif. Ce n’était semble t’il pas l’objet et l’on imagine le respect immense des auteurs pour leur témoin.



Plus documentaire précis qu’histoire BD, on parcourt ce premier volume à la fois fasciné par un des derniers témoignage de résistant français et frustré par la discipline qui parcourt le livre. A réévaluer bien entendu lorsque la trilogie sera conclue.



Lire sur le blog:
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Vies tranchées : Les soldats fous de la Grand..

Sujet difficile que celui de la folie chez les soldats notamment lors de la première guerre mondiale.

Ce n'est pas le premier album que j'ai lu sur le sujet; mais définitivement, il ne sera pas dans mes recommandations.

Autant les Oubliés de Prémonté ont décrit toute en pudeur et en précision ce phénomène autant ici, probablement compte tenu de la construction de cet album (scénaristes et dessinateurs multiples), le sujet ne dégage aucune humanité. La violence est bien au rdv mais c'est la seule. Or bien que documentée, l'histoire telle que racontée, manque d'objectivité.

Rappelons que c'est le début de la psychiatrie. Se livre à cette époque un combat entre aliénistes et neurologistes.

Oui, la Grande Guerre n'a pas toujours été à la hauteur dans le traitement de ses soldats traumatisés, plus que choqués par les atrocités vécues. Oui les médecins de l'époque ont souvent fait preuve d'absence d'écoute, de cruauté et de rigidité sous couvert d'ignorance. Mais pour autant, ce sujet aurait nécessité un traitement plus objectif.

Une nouvelle fois, les Oubliés de Prémonté pour celles et ceux voulant découvrir le sujet si difficile de la folie chez les soldats de la 1ère GM.
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J'irai cracher sur vos tombes (BD)

On célèbre cette année le centième anniversaire de la naissance de Boris Vian.



A cette occasion, Glénat propose l'adaptation des quatre titres publiés de 1946 à 1950 par Boris Vian sous le pseudo de Vernon Sullivan.



"J'irai cracher sur vos tombes" est le premier. Il fit scandale à sa parution, Vian prétendant être le traducteur de l'auteur américain. Procès, etc mais aussi adaptation cinématographique. C'est par ailleurs lors de la projection de ce film que Boris Vian trépassait suite à une crise cardiaque.



Lee Anderson est le fils d'une métisse, il a 26 ans lorsqu'il arrive à Brichton, une petite ville du sud des Etats-Unis. Personne ne le connaît ici, c'est préférable car il a été obligé de quitter son frère Tom suite à ce qui est arrivé "au gosse". On ne rigole pas dans le Sud, les blancs avec les blancs, les noirs avec les noirs ! La haine entre les deux communautés est grande.



Lee se concentre sur son boulot, il reprend une librairie mais au bout de 15 jours, il s'ennuie. Il est beau gosse, une tête d'ange sur un corps d'athète et séduit les jeunettes du coin.



Attention l'album s'adresse à un public averti, les scènes de sexe et de débauche sont nombreuses, torrides voire violentes.



Un jour, Dexter l'invite à une soirée où il rencontrera des gens de la haute dont les soeurs Asquith : Jean & Lou. Lee décide de les séduire, il va enfin pouvoir mettre en oeuvre ce qui l'anime, sa vengeance, il veut venger "le gosse", c'est sa raison de vivre.



Jean-David Morvan nous propose un scénario fidèle à l'histoire originelle, un récit noir, sulfureux, machiavélique. Rey Macutay, Ortiz et Scie Tronc nous apportent un dessin très réaliste, un trait épuré. L'ambiance des années trente est bien rendue. Les personnages sont bien campés. Les couleurs et l'ambiance polar sont efficaces.



Un agréable moment de lecture grâce à Babelio "Masse critique" et les éditions Glénat.



J'ai très envie de découvrir les autres albums, "Les morts ont la même peau" est dèjà paru , les deux autres albums sont programmés à la rentrée.





Ma note : 8.5/10


Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Les morts ont tous la même peau (BD)

Daniel est un métis blanc, obsédé à l'idée que ses origines noires soient découvertes. Habité d'une violence bouillonnante, il donne libre cours à ses instincts brutaux dans le bar où il est videur. Quand son frère Richard, dont la peau est vraiment noire, le retrouve et menace de tout révéler à Sheila, son épouse, Daniel perd pied. Il refuse de voir sa vie de blanc voler en éclats. Il refuse de perdre Sheila et leur enfant. D'un meurtre à l'autre, Daniel ne sait plus réfréner ses pulsions sombres. « Il me fallait maintenant une noire. » (p. 39) Et plus il combat sa négritude, plus celle-ci semble prendre le dessus. « Pas si rares que ça, les Blancs qui veulent changer de peau. » (p. 40)



Cette bande dessinée reprend à merveille la surenchère de brutalité qui sous-tend le roman de Boris Vian. À chaque fuite, Daniel questionne son identité multiple, incapable d'en réconcilier les facettes contradictoires, jusqu'à la révélation finale qui achève de détruire un portrait qui ne tenait pas dans son cadre. Le dessin est ultra dynamique et illustre parfaitement la tension de l'histoire. Un vrai plaisir de lecture !
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Ravage, tome 1 (BD)

La fidélité au roman de Barjavel est peut être un point faible, même si la partie graphique est une réussite !

Du coup, à part l'introduction, qui est à la fin du texte original, pas vraiment de surprise. Si tout de même : le scenariste donne une explication au blackout total.

Ça fonctionne comme une bonne adaptation au cinéma.

Quelques trucs assez drôles : les velibs parisiens sont déjà démodés....
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Sillage, Tome 1 : A feu et à cendres

Premier opus de la série il s'agit pour sa majesté, chef aussi bête que méchant et jaloux de son pouvoir de s'emparer de l'insaisissable Nävis, jeune humaine, naufragée de l'espace vivant dans une forêt vierge et espèce inconnue des êtres de Sillage afin de posséder pour lui seul cette planète Bien qu'elle lui paraisse trop froide. Cette inversion fait tout le sel de la série. Ça bouge beaucoup, et même si le scénario n'a pas d'autre originalité et se permet beaucoup de facilités, le dessin est très dynamique et la couleur vive. La fin est une belle surprise.

Les objets et les êtres ou pseudo-êtres sont le fruit d'une belle imagination !

C'est plaisant à lire, mais l'ayant lu il y a quelques années j'ai été un peu déçu...
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Hercule, tome 1 : Le sang de Némée

Mes premières impressions à l'ouverture de cette bd ont été "magnifique" et "claustro phobique".

Magnifique parce que je kiffe carrément la mise en scène version sf, des 12 travaux d'hercule, et parce que les graphismes de Looky et Olivier Thill sont juste époustouflants. ils sentent la ferraille, la sueur, le sang, l'huile et la mort. D'ailleurs on ne s'y trompe pas, le choix de la palette graphique est orienté vers les teintes grises, bleues métalliques sombres. Ça sent la saleté et le froid du métal comme de l'espace et seul la couleur rouge est bien marquée et mise en valeur dans cette bd. L'atmosphère y est pesante, stressante, renfermée, étouffante et renforcée par la foultitude détails qui ornent chaque planche, chaque case. Chaque dessin est abondamment chargé. Les gros plans d'hercule sont simplement magnifiques et le transfigurent dans sa légende ( au passage la couverture est superbe et donne le ton...!), nous rappelant qu'il a été le plus grand héros de la mythologie, nous rappelant la grandeur de ses exploits.

Claustro phobique, parce qu'au delà des décors qui nous enferment, le lecteur et le héros, dans un espace confiné ( même les vues extérieures ne suffisent pas à insuffler un minimum d'oxygène au récit), c'est bien le personnage lui même, Hercule, prisonnier de sa culpabilité, de sa douleur, du crime qu'il a commis et qui l'a déjà tué de l'intérieur, qui rend le récit claustro phobique. On a l'impression de ne pas pouvoir sortir des tourments du demi dieu tellement ceux ci le hantent. Pourtant une vague lueur d'espoir réside dans sa résignation à vouloir expier ses crimes dans l'espoir d'y trouver une forme de repos. C'est cet espoir qui le fait avancer, qui guide ses pas et sa main, et qui lui fait accepter les célèbres missions ( travaux) bien connues.

Mais cette bd n'aurait été que superflue si elle s'était contenter de ressasser ces fameux 12 travaux. Jean David Morvan les inscrit ( le personnage, sa légende, ses travaux) dans un contexte plus vaste, dont on ne sait que très peu de choses finalement. C'est d'ailleurs le principal reproche que je ferais à ce premier tome, ça va (trop!) vite, on ne sait rien d'Hercule et de son environnement ( si ce n'est les raisons qui l'amènent à remplir les dits travaux) mais on espère vivement que tout cela sera abondamment développé par la suite( après tout 12 travaux= au moins 12 tomes...!).

Je ne sais si c'est valorisant ou non pour ce premier tome, mais dans tous les cas, ça donne sacrément envie de lire la suite, d'autant que la caractérisation du personnage principal me rappelle par bien des points un personnage de cinéma que j'aime beaucoup, en moins sauvage et animal, j'ai nommé Riddick.
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