Je dois reconnaître que cet ouvrage m'a intéressé non par le texte mais par son design et la qualité des dessins. Son design, effectivement l'album de par la couleur jaune de sa couverture saute aux yeux et les attire. Le feuilletant, j'ai été emballé par le trait. J'y reviendrai.
Je ne savais pas qui était Vernon Sullivan, bien sûr je connaissais Vian, les titres de ses bouquins, ses chansons décalées, « Le déserteur », le Tabou à Paris que j'ai fréquenté plus tard que lui, aussi dans ma jeunesse. Mais je n'ai rien lu de Vian et, je pense, que bien m'en à pris car je n'ai pas aimé ce texte. On peut parler de l'époque, de maintenant, de la ségrégation, la déségrégation, bref, d'accord, ce qui est relaté et la sauvagerie de laquelle se venge le héros est explicable, honteuse, inacceptable et je regrette ces actes et les dénonce. Cependant faire payer les premières venues, quels que soient leurs vices et jeux sexuels, du fait de la couleur de leur peau, ça a du mal à passer. L'horreur ne se soigne pas par l'horreur. La fin de l'histoire ne justifie pas, à elle seule, l'intrigue. Je ne m'emballe pas non plus, ce n'est qu'un roman qui n'est pas passé, sans plus.
La qualité du trait, sa maîtrise, le dessiné sont remarquable. La couleur s'adapte, bistre et bleue notamment. La mise en page est élégante, recherchée. Les personnages sont criants de vérité, encore plus si on tient le livre à bout de bras, cela devient un tableau, une œuvre. Aujourd'hui, à nouveau, pour cet avis, je n'ai pas pu m'empêcher de parcourir cet album. Les bulles entrent bien dans les vignettes et ne gênent en rien le crayonné. Du beau et élégant travail.
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