L’utilisation massive des produits carbonés fossiles a permis un développement énergétique et chimique sans précédent. Mais charbon, gaz et pétrole, dont la ressource n’est pas inépuisable, provoquent également d’importants bouleversements sur l’environnement. D’autres sources énergétiques et de carbone doivent donc être recherchées pour remplacer au moins partiellement les produits fossiles. Les végétaux (matière agricole, bois, algues) pourraient constituer une véritable alternative, tant en ce qui concerne le secteur énergétique que celui des matériaux et autres produits dérivés du pétrole.
Substituer au pétrole une matière organique d’origine biologique, végétale, permet de considérer une nouvelle chimie dite « chimie issue du végétal » ou « chimie biosourcée ». Cette forme de chimie, ancienne à l’origine, est une chimie « douce », économe en énergie, peu polluante, dont le surcoût apparent n’est en fait que relatif. Cet ouvrage analyse ces aspects et montre comment les produits végétaux peuvent être une alternative, tout au moins partielle, à la pétrochimie.
Enfin, productions alimentaires et productions industrielles ne sont pas antinomiques sachant que de nombreuses plantes fournissent à la fois des produits alimentaires pour l'homme, pour les animaux et des produits industriels. c'est le cas du coton qui produit de l'huile, des tourteaux et des fibres. A court et moyen terme, il semble peu probable que la chimie biosourcée puisse détourner la production agricole exclusivement à son profit aux dépens de l’alimentation humaine. Même si, quelque renouvelable qu'elle est, la biomasse reste une ressource limitée et il se posera toujours la question de la hiérarchisation de ses usages dans le souci d'en limiter les conflits.
L'augmentation à venir des rendements en agriculture et la réduction du gaspillage des ressources alimentaires qui représenteraient d'après l'ONU près de 30 à 50 % de la production alimentaire mondiale, permettraient de récupérer ainsi des surfaces agricoles.