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Citations de Jean Genet (415)


Jean Genet
Il faut rêver longtemps pour agir avec grandeur, et le rêve se cultive dans les ténèbres.

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J'arrive dans l'amour comme on entre dans l'eau,
Les paumes en avant, aveuglé, mes sanglots
Retenus gonflent d'air ta présence en moi-même
Où ta présence est lourde, éternelle. Je t'aime.
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Le ciel peut s'éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l'herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde!
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs,descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes.

Ô traverse les murs; s'il le faut marche au bord
Des toits, des océans, couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.
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“Dans chaque enfant que je vois — mais j’en vois si peu — je cherche à retrouver celui que j’étais, à l’aimer pour ce que j’étais”
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Transparent voyageur des vitres du hallier
Par la route du sang revenu dans ma bouche
Les doigts chargés de lune et le pas éveillé
J'entends battre le soir endormi sur ma couche.

Votre âme est de retour des confins de moi-même
Prisonnière d'un ciel aux paresseux chemins
Où dormait simplement dans le creux d'un poème
Une nuit de voleur sous le ciel de ma main.
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Mais si je ne sais rien de précis sur la Mort
D’avoir tant parlé d’elle et sur le mode grave
Elle doit vivre en moi pour surgir sans effort
Au moindre de mes mots s’écouler de ma bave.

Je ne connais rien d’elle, on dit que sa beauté
Use l’éternité par son pouvoir magique
Mais ce pur mouvement éclate de ratés
Et trahit les secrets d’un désordre tragique.
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Le vent qui roule un coeur sur le pavé des cours,
Un ange qui sanglote accroché dans un arbre,
La colonne d'azur qu'entortille le marbre
Font ouvrir dans ma nuit des portes de secours.

Un pauvre oiseau qui meurt et le goût de la cendre,
Le souvenir d'un oeil endormi sur le mur,
Et ce poing douloureux qui menace l'azur
Font au creux de ma main ton visage descendre.
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CLAIRE : Mais j'en ai assez de ce miroir effrayant qui me renvoie mon image comme une mauvaise odeur. Tu es ma mauvaise odeur.
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“Pour consentir à mêler dans sa vie de tous les jours — vie de souliers à lacer, de boutons à recoudre, de points noirs du visage à enlever — des aventures de roman policier, il faut avoir soi-même l’âme un peu fée.”
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"Je vous laisse libre d'imaginer le dialogue. Choisissez ce qui peut vous charmer. Acceptez, s'il vous plaît, qu'ils entendent la voix du sang, ou qu'ils s'aiment en coup de foudre, ou que Mignon, par des signes irrécusables et invisibles à l’œil du vulgaire, décèle le voleur... Concevez les plus folles invraisemblances. Faites se pâmer leur être secret à s'aborder en argot. Mêlez-les tout à coup par un soudain embrassement ou par un baiser fraternel. Faites ce qu'il vous plaira."
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Je ne suis plus qu'amour
Toutes mes hanches brûlent
Si j'obscurcis le jour
En moi l'ombre recule.

Il se peut qu'à l'air pur
Mon corps sec tombe en poudre
Posé contre le mur
J'ai l'éclat de la foudre.

Le coeur de mon soleil
Le chant du coq le crève
Mais jamais le sommeil
N'ose y verser ses rêves.

Séchant selon mes voeux
Je fixe le silence
Quand les oiseaux de feu
De mon arbre s'élancent.

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CLAIRE : Je hais les domestiques. J'en hais l'espèce odieuse et vile. Les domestiques n'appartiennent pas à l'humanité. Ils coulent. Ils sont une exhalaison qui traîne dans nos chambres, dans nos corridors, qui nous pénètre, nous entre par la bouche, qui nous corrompt. Moi, je vous vomis. [...] Vos gueules d'épouvante et de remords, vos coudes plissés, vos corsages démodés, vos corps pour porter nos défroques. Vous êtes nos miroirs déformants, notre soupape, notre honte, notre lie.
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Jean Genet
Il n'est pas d'autre origine à la beauté que la blessure singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi, qu'il préserve, où il se retire quand il veut quitter le monde pour une solitude temporaire mais profonde.
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Jean Genet
Je hasarde une explication : écrire, c'est le dernier recours quand on a trahi.
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Jean Genet
J'ai écrit mes livres pour sortir de prison.
Sorti de prison, l'écriture n'avait plus raison d'être.
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“Puis je songe que les criminels perdent leur tête à cause d’une imprudence si petite, si petite, qu’on devrait avoir le droit de la réparer en revenant en arrière, qu’en le demandant au juge il accepterait, tant c’est bénin.”
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(Le Condamné à Mort)
Je demande à la mort la paix, les longs sommeils,
Le chant des seraphins, leurs parfums, leurs guirlandes,
Les angelots de laine en chaudes houppelandes,
Et j'espère des nuits sans lunes ni soleils
Sur d'immobiles landes.
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Tout homme aura peut-être éprouvé cette sorte de chagrin, sinon la terreur, de voir comme le monde et son histoire semblent pris dans un inéluctable mouvement, qui s'amplifie toujours plus, et qui ne paraît devoir modifier, pour des fins toujours plus grossières, que les manifestations visibles du monde. Ce monde visible est ce qu'il est, et notre action sur lui ne pourra faire qu'il soit absolument autre. On songe donc avec nostalgie à un univers où l'homme, au lieu d'agir aussi furieusement sur l'apparence visible, se serait employé à s'en défaire, non seulement à refuser toute action sur elle, mais à se dénuder assez pour découvrir ce lieu secret, en nous-même, à partir de quoi eût été possible une aventure humaine toute différente.
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CLAIRE : Je vois où tu veux en venir. J'écoute bourdonner déjà tes accusations, depuis le début tu m'injuries, tu cherches l'instant de me cracher à la face.
SOLANGE : Madame, Madame, nous n'en sommes pas encore là. Si Monsieur...
CLAIRE : Si Monsieur est en prison, c'est grâce à moi, ose le dire ! Ose ! Tu as ton franc-parler, parle.
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Sur son dernier portrait, il se marre doucement. Doucement. Il sait tout ce qu'un peintre peut apprendre. Et d'abord ceci (enfin, peut-être ?) que le peintre est tout entier dans le regard qui va de l'objet à la toile, mais surtout dans le geste de la main qui va de la petite mare de couleur à la toile.
le peintre est là rassemblé, dans le cheminement tranquille, sûr, de la main.
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