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Citations de Jean Guéhenno (179)


Jean Guéhenno
Nous vivons une vie, nous en rêvons une autre, mais celle que nous rêvons est la vraie.
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Jean Guéhenno
Un livre est un outil de liberté ...
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Jean Guéhenno
La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver.
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Jean Guéhenno
L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même.
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Quand je fus à l'usine, je me pris pour les livres d'une véritable passion. Depuis elle ne m'a guère quitté : je n'ai plus cessé d'en acquérir et n'ai jamais pu me décider à en revendre un seul, si inutile, si mauvais qu'il soit, mais enfin désormais je les déteste ou les adore, je sais un peu ce qu'ils valent, de quelle comédie, de quelle foire ils peuvent être l'enchère et l'occasion pour ceux qui les écrivent et pour ceux qui les lisent ; surtout je sais que les vrais livres sont rares.
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Bien des gens ne lisent que pour éloigner l'ennui, comme ils écoutent la radio, regardent la "télé", les images, ou feuillettent les journaux. L'imprimé pullule et on pourrait dire, après tout, que les gens n'ont jamais tant lu.

Mais il y a lire et lire. La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver. Il y a un jour où tout inconsciemment on passe de l'un à l'autre.

Ce peut n'être pas volontaire, mais l'effet du plaisir même, d'une sorte d'envoûtement dont un livre, qu'on tient dans sens mains et qu'on ne peut plus le quitter, est la cause. Ce n'est pas non plus encore lire que de lire pour apprendre, pour savoir, pour s'informer et pour des raisons professionnelles.

Joubert disait que "notre sort est d'admirer et non pas de savoir." La vraie lecture est la chose la plus intime et la plus désintéressée, encore qu'il ne s'y agisse que de nous-mêmes.

C'est un temps qu'on se donne pour ne plus vivre par influence, par contagion, mais pour reconnaître, choisir son propre chemin et devenir soi-même.

Un livre est un outil de liberté. Nous y découvrons la vie d'un autre, soit l'auteur, soit l'un des personnages qu'il a crées, et nous l'examinons avec une bien autre instance et une bien autre loyauté que la nôtre propre, et ainsi devenons-nous un peu autres que nous-mêmes sans y prendre garde.

Un livre est un objet devant soi, quelque chose sur quoi on peut réfléchir, à quoi on peut revenir, qu'on peut corriger, contredire, discuter, quelque chose qu'on juge. Les images, les sons passent aussi vite que les moments successifs de la vie.

Un écrit, un livre reste. Il faut devant lui dire oui ou non. Il fallait autrefois, pour former un homme, le tirer de son silence et lui faire entendre le chant du monde autour de lui. Il faut peut-être autant aujourd'hui le ramener à son silence, le sauver du bruit et le reconduire à la solitude...

Un livre est une conversation et tout l'ensemble cependant un exercice de solitude. Je veux ici écarter l'anecdote personnelle, mais je repense souvent à ces nuits de mon adolescence, durant lesquelles je me battais avec le destin et découvrais dans les livres ce que je pouvait être une vie libre par opposition à celle que je subissais.

Lit-on un grand roman? On s'identifie à son héros. On y vit par procuration. Et cela devient plus conscient, et vient le moment où on ne lit plus pour aucun intérêt, pour aucun profit, rien que pour "admirer", en toute gratuité et dans une joie indéfinissable, au-delà de soi-même.

Dès lors, on devient de plus en plus difficile. On ne supporte plus les fantômes d'auteurs, les fantômes d'ouvrages. Mais un vrai livre est devenu la chose la plus précieuse. Un home vous parle et il vous semble qu'il dise précisément ce que vous attendiez, ce que vous vouliez dire mais n'auriez jamais su dire. C'est tout simple et merveilleusement étrange.

Ces mots, qui sont aussi vos mots, comme par l'effet d'un charme, sont doués soudain d'un nouveau pouvoir, et vous êtes curieusement débarrassé de vous-même et devenu un autre, plus fin, plus délicat, plus profond que vous-même. Vous êtes dans le monde où vous aimeriez vivre, mais vous n'aviez jamais imaginé qu'il pût être si beau.

348 - [Livre de poche Biblio n° 3005, p. 162/3/4]
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"Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien et ne nous laissez pas succomber à la tentation", disait la vieille prière de tout l'Occident. En effet les choses étaient ainsi liées, le pain et les tentations. Il y avait d'abord le pain, la source de la vie, le moyen d'apaiser sa faim, le principe de toutes les forces, de toutes les puissances et de toutes les joies. Et puis il y avait toutes les manigances pour s'en emparer, toutes les vertus à l'oeuvre mais aussi tous les vices pour en avoir un peu plus à grignoter, le travail et le vol, l'économie et l'avarice, toutes les violences, toutes les ruses, tous les règlements hypocrites de répartition, toutes les lois, toutes les philosophies, le droit naturel du gros à manger davantage, mais celui des plus maigres à s'engraisser un peu, l'injustice des rassasiés fixant la tradition, mais la justice des affamés déchainant les révolutions, la lourde main des forts posée sur la miche qu'ils ont peur de perdre, mais aussi l'acharnement des faibles, leur fourmillement autour des miettes tombées à terre.
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Jean Guéhenno
La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver.

( " Carnet du vieil écrivain")
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Tout est croyance en un enfant. Il croit au monde qu'il a sous les yeux, mais à tant d'autres encore. Je croyais à Dieu et à mon âme comme je croyais à ma nourrice et à ma fontaine.
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Tendresse humaine ,adhésion de l'homme à l'homme ,
O joie de nous sentir des cœurs contemporains
Et de multiplier nos esprits l' un par l 'autre .
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La sagesse n'est bien souvent qu'une résignation.
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Toutes les vraies richesses echappent aux distraits.
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La liberté n'est que le fruit de la connaissance et nous devenons plus libres à mesure que nous savons d"avantage et distinguons mieux dans l'ensemble des choses le vrai et le faux.
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Pourtant, je l'affirme, c'était quelque chose de grand qu'une grève ouvrière en 1906. On n'en a guère idée aujourd'hui que la guerre entre les classes s'est en quelque sorte normalisée, réglementée. C'était une affaire de pain, bien sûr, mais autant une affaire d'honneur, un dur combat. On savait qu'on aurait faim. On prenait un effroyable risque. Fût on vainqueur, quelque chose serait perdu : des journées de travail et de paye qu'il ne serait pas question de retrouver. Personne n'y eût même pensé, car cette perte et la souffrance qui en résulterait devaient être le prix même de la victoire.
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"Demander de l'augmentation", comme on disait, était une grande épreuve.
On supputait longtemps quand il vaudrait mieux la tenter. Dans le coup de feu de Pâques, peut-être ? Le patron n'oserait pas refuser, risquer l'interruption du travail, la fermeture de l'usine au plein de la saison. On consultait son visage, comme un paysan les phases de la lune. Enfin on décidait de ne plus attendre. Il avait l'air de bonne humeur. Il était dans ses bons jours. On lui envoyait une délégation, on lui portait une pétition. Tous les intéressés la signaient, mais en prenant une précaution curieuse : la suite des signatures formait un cercle, afin qu'on ne pût pas distinguer l'initiateur, le premier signataire.
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Je ne vois que deux formes de servitude, soit que la liberté fasse oublier la justice, soit que la justice fasse oublier la liberté.
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Les propagandes politiques et publicitaires qui s'emparent brutalement des esprits sont bien plus fortes que les patients efforts de la pensée réfléchie.
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Elle courait toujours. "Perdu", elle n'avait que ce mot à la bouche. Tout était toujours pour elle en train de se perdre, la nourriture, les habits, l'argent, le temps. C'était le lait qui va au feu, si on ne le surveille pas toujours.
La vie n'était que cette usure et cette défaite continue.
Il faudrait pouvoir s'arrêter et boucher les trous par où sans cesse elle se perd et s'en va. Mais toujours il fallait courir aux nouvelles brèches, elle ne savait plus où donner de la tête. Elle se hâtait, s'affolait, fuyait.
Elle était partie trop tard dès le commencement de la vie, avec tous les chiens de la malchance après elle.
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Les messieurs à gibus et à nom, les ministres de Paris commencèrent de dire que " la situation était révolutionnaire".
Elle l'était, parce que la blessure était désormais ouverte, parce que cette offense secrète qu'il y a au fond du coeur de tout homme qui gagne mal sa vie et celle des siens avait été réveillée et parce qu'on avait fait en sorte que les ouvriers de la petite ville ne puissent plus que se méfier les uns des autres et se mépriser.
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Jean Guéhenno
La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver.
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