(A propos de Louise Labé, n.d.r.)
Qu'en fut-il de sa vie privée ? Chi lo sa ? Une femme aussi séduisante par les grâces de son sexe et les charmes de son esprit était admirée. Et tout autant jalousée.
(...)
Nombre de suspicions concernant ses mauvaises moeurs ont circulé puis, reprises, ont été amplifiées jusqu'au ridicule, essentiellement animées par la misogynie ambiante qui ne lui pardonnait pas d'écrire. Tant les ragots sont persistants qu'il faudra attendre les récents travaux de recherche pour que soit enfin mis un terme aux calomnies les plus basses dont elle fut l'objet. Même Calvin l'a traitée de paillarde, exactement de plebeia meretrix, expression utilisée par le réformé, dont l'exacte traduction est: "putain du peuple." Il ne la connaissait même pas ! Mais il avait ses rancunes : un chantre d'une église de Lyon, Gabriel Sacconay, ayant éveillé sa haine, - non sans raison d'ailleurs -, Calvin n'hésita pas à faire un amalgame lyonnais dérisoire.
De 1291 où les Templiers ont été éliminés de Terre sainte jusqu’en 1303 (quatre années avant leur arrestation), s’est déroulée une période peu connue au cours de laquelle se sont produits des événements essentiels : dans le contexte historique du combat homérique que se sont livrés Philippe le Bel et le pape Boniface VIII se situe l’audacieux projet secret, entamé par l’ordre du Temple, d’asseoir un Templier sur le trône de saint Pierre.
En dehors du pape et du Roi, vingt et un personnages historiques tiennent pour certains dans cette fresque, un rôle capital ; leur caractère est conforme à la réalité.
Nombre des paroles qu’ils prononcent sont celles exactes qu’ils ont utilisées ; c’est le cas pour six d’entre eux dont Philippe le Bel et Boniface VIII, voire Nogaret.
S’y ajoutent six templiers ayant réellement existé mais dont la participation a été partiellement imaginée. Les autres sont de pure fiction.
C’est une plongée fascinante dans le xiiie siècle finissant, ses mœurs et ses coutumes : surtout la révélation trop souvent ignorée de la réalité templière, de ce qu’était la véritable vie de ces moines chevaliers, tout don d’euxmêmes.
Est-il une femme, tant jolie que vous la supposiez, eut-elle la tête de Mme Récamier, le port de Mlle George Weimer, les grâces enchanteresses de Mme Henri Belmont, l’éclat et l’appétissant embonpoint de Mlle Emilie Contat, la bouche et le sourire de Mlle Arsène, etc. etc. qui puisse valoir ces admirables perdrix de Cahors, du Languedoc et des Cévennes, dont le fumet divin l’emporte sur tous les parfums de l’Arabie ?
(À propos de Sophie Germain, n.d.r.)
Rebière à écrit : "Pour construire la tour Eiffel, les ingénieurs ont utilisé l'élasticité des métaux. On a inscrit sur la tour les noms de soixante-douze savants ; on a oublié celui d'une fille de génie, la théoricienne de l'élasticité."
Homme de lettres, philosophe, avocat, épicier, duelliste, et surtout passionné de bonne chère, Balthazar Grimod de La Reynière (1758-1837) incarne l’esprit des Lumières et la flamboyance à la française. Fondateur de la littérature gastronomique, il est l’auteur de L’Almanach des gourmands (1803), premier ouvrage à rassembler des critiques culinaires rédigées par un « jury dégustateur ». Resté célèbre pour l’extravagance de ses festins, sa table était également un haut lieu de vie intellectuelle fréquenté par Rétif de La Bretonne et Beaumarchais. Au fil d’une biographie enlevée et richement illustrée, Jean Haechler nous fait découvrir un « honnête homme » à qui l’épicurisme tenait lieu de devise.
Elles doivent être nombreuses les femmes dont l'activité de recherche nous restera toujours inconnue car dissimulée, masquée, gommée par l'"autorité" qualifiée d'éminente des hommes qui les conservaient sous leur coupe.
Il est important de faire ici une observation sur l’énonciation de l’heure. Il existe à Paris trois manières de la déterminer, qu’il est bon de connaître afin de n’arriver ni trop tôt, ni trop tard. Ainsi cinq heures par exemple signifie six heures ; cinq heures précises, cinq heures et demie ; et cinq heures très précises, cinq heures. Avec cette règle invariable, l’on ne se trompera point et l’on ne fera jamais attendre.
Les morceaux [de tête de veau] les plus distingués sont d’abord les yeux, ensuite les bajoues, puis les tempes, puis les oreilles, enfin la langue que l’on met ordinairement sur le gril, panée et sous une sauce appropriée. On a soin de servir avec chacun des morceaux ci-dessus désignés, une portion de la cervelle qu’on puise dans le crâne, dont la partie supérieure a dû être enlevée avant de mettre sur table.
Les truffes ne sont, à Paris, réellement bonnes, (c’est-à-dire parfaitement mûres et éminemment parfumées) que vers les fêtes de Noël, après les premières fortes gelées ; plus tôt, elles ne sont pas encore mûres, et n’ont guère plus de saveur que des morilles. Laissons donc aux petits-maîtres ignorants, aux gourmets imberbes, aux palais sans expérience, la petite gloriole de manger les premières truffes.
Il n’est pas moins nécessaire d’avoir les pieds chauds tandis qu’on mange. Des boules d’étain remplies d’eau à 60 degrés, et qui, incrustées dans le plancher, feraient exactement le tour de la table, nous paraissent un moyen sûr d’entretenir cette partie du corps, qui influe si puissamment sur les organes de la digestion, dans le degré de chaleur qu’elle doit toujours avoir sur les gourmands.