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4.17/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montfermeil , le 28/12/1958
Biographie :

Jean-Hugues Lime est un réalisateur et écrivain français, né le 28 décembre 1958 à Montfermeil.
Auteur de : « Comment je suis devenu Jacques Brel » (le cherche midi, 2011), « 100 raisons de ne pas se suicider au boulot » (Mille et une nuits, 2010), « Mangareva » (le cherche midi, 2008), « Le roi de Clipperton » (le cherche midi, 2004, Prix Botul 2005), « La chasse aux enfants » (le cherche midi, 2004, Prix du Salon du Livre d’Arras)...
Il est également comédien. Il a écrit et réalisé plusieurs films parmi lesquels La Bête Noire et Tête-à-Tête.
Il a effectué, en 1978 dans le cadre de ses études d’officier à la Marine Nationale, un grand voyage à bord de La Jeanne d’Arc, et a fait escale sur Clipperton. La plus petite possession française dans le monde. Le récit des aventures de cette garnison oubliée l’a fasciné, et il en a fait un roman, Le Roi de Clipperton.

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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Honneur à Jacques Prévert, qui, en vacances en août 1934 à Belle-Île, a été témoin de cette "Chasse à l'enfant" qui lui a inspiré un scénario de film, "La Fleur de l'âge" et une célèbre chanson La Chasse à l'Enfant.

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit j'en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Maintenant il s'est levé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous les braves gens s'y sont mis
Qu'est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent !

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau
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Etienne sanglote. Cervin n'est pas impressionné. Il en a vu d'autres. Au contraire, il ajoute :
- Quand on est cloche, on fait tintin.
La ronde des enfants reprend. Depuis son coin de mur, de dos, Etienne réclame :
- À boire... À boire...
Il ne sait pas qu'il doit se taire ? Sait-il qu'il aggrave son cas ? Excédé, Cervin entre dans la cour, fonce sur Etienne et lui dit :
- Tu vas la fermer ?
L'autre supplie :
- À boire, m'sieur !
Cervin fait un signe. Chiffalo, le prévôt, lui colle une belle trempe. Etienne s'écroule par terre, en position du fœtus, se tord de douleur.
- Debout, dit Cervin.
- J'ai mal au ventre, répète Etienne.
Cervin refuse de l'envoyer à l'infirmerie :
- Encore un simulateur. Tu crois me rouler ? J'en ai vu d'autres. Je vais te dresser. Allez ! Debout et vite !
Le petit pleure en se tenant le ventre et répète :
- Non m'sieur, non m'sieur.
- De quoi ? Refus d'obtempérer ? Debout, La Cloche, je te dis.
La ronde s'arrête un instant. Le gardien de service est absorbé lui aussi par la scène. Raymond regarde avec les autres, effarés. Personne n'ose réagir tant le gardien y va avec sa trique, écume de rage. Ce jour-là, Cervin n'est pas dans son assiette. Il en voulait au gosse sans qu'on sache pourquoi. Sans doute parce que Paris avait refusé une fois de plus sa mutation. Il voulait se venger, taper sur quelque chose. Saïd, qui a entendu les cris, arrive en renfort et met la main à la pâte. Le petit se protège le visage avec les mains en suppliant d'arrêter, en criant le plus possible comme si on l'égorgeait. Cervin regarde sans intervenir. Tout le monde regarde. Saïd lui administre une correction du tonnerre. Etienne ballotte entre les grandes pattes du fauve. Soudain, Etienne ne crie plus. Cervin fait un geste. Le malheureux s'est évanoui. Saïd se retire dans son antre. Cervin laisse Etienne par terre et rentre dans son cagibi. De temps en temps, de sa petite fenêtre, Cervin crie à Etienne.
- Si tu ne te relèves pas, je reviens t'en remettre autant !
Etienne n'entend rien. Il ne bouge pas d'un centimètre. Cervin relève la tête et voit les Punis saisis devant ce tableau, figés dans leur propre peur.
- Qu'est-ce que vous foutez, vous autres ? C'est les vacances ou quoi ? Vous en voulez aussi ?
La ronde de la Pelote reprend dans un silence plus lourd encore. Dans un coin, le corps immobile du petit Etienne est là, comme une menace qui pèse sur tout le monde. Il est recroquevillé en forme de point d'interrogation. Raymond ne détache pas son regard de son copain. À chaque passage, tous se demandent : "Est-il mort ?". Pendant la demi-heure de repos, Etienne ne bouge toujours pas. Les enfants jettent des coups d'œil furtifs vers le corps inerte. Pour finir, Cervin dit à Chiffalo, le prévôt, d'une voix calme :
- Va me relever ça.
Le prévôt s'approche doucement, se penche, prend Etienne sous les aisselles, le soulève pour le mettre sur ses jambes Il le lâche. Etienne retombe sur lui, inerte. Chiffalo se baisse, regarde un instant Etienne.
- Eh bien ! C'est pour demain ? crie Cervin.
- Je... je crois qu'il est mort, chef, répond Chiffalo.
Un "Oh !" de stupeur s'élève du groupe des Punis.
Etienne est transporté à l'infirmerie aux bons soins de Diète-et-Purge.
Cervin, loin de s'affliger, écume de rage d'avoir perdu son souffre-douleur. Tout le monde dévisage Cervin, qui luit de tension nerveuse. Son teint vire au pâle comme si sa tête s'était vidée de son sang. Vite, il cherche un exutoire. Au hasard, Ficelle, un grand maigre, passe.
- Qu'est-ce que t'as à me regarder ? Tu veux ma photo ?
Le puni baisse les yeux. Il est bien trop faible pour venger son copain.
- Au boulot, tas d'feignants ! crie Cervin.
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Au fil de la journée, le comportement de Sorg s'altère : il est en manque. Ainsi, il crache sur Fadinard, dit Casquette, pour rire, montrer aux autres de quoi il est capable. Sorg est aussitôt traîné de force au Frigidaire. Les gardiens furieux s'engouffrent à quatre pour venger collectivement leur collègue humilié par le crachat. Chacun met la main à la pâte, alterne coups de poings, de pieds, coups de clés et de nerfs de boeufs. D'autres ustensiles sont utilisés. Satan cogne d'un morceau de bois, Bouledogue a son gourdin, Totoche cravache, Peau d'hareng talonne, alterne avec la trique et Casquette affectionne le tuyau de caoutchouc.
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Comment a-t-il atterri à Belle-Ile ? Des gendarmes l'ont trouvé étendu fin saoul à douze ans. Près de lui, une hache. Il avait défoncé des barriques de vin sur le port de Nantes. Depuis, il traîne comme un boulet son histoire que tout le monde raconte dans son dos. Sorg est sevré de vin et c'est ce sevrage qui le rend fou.
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Quel saississement pour ces missionnaires qui n'ont jamais levé le nez de leur bréviaire, à peine instruits du péché de chair, ayant fait voeu de chasteté et honteux de leur corps. Temapukuele a fière allure avec ses muscles saillants. Il est gigantesque, presque deux mètres, a l'air si noble qu'on prendrait ses tatouages pour des décorations militaires sur le torse d'un général. Armé de son casse-tête sculpté, il barre la route aux Blancs. Il parle fort et cela ressemble à un ordre.
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