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Citation de babel95


Les bergers ne devaient pas être loin, et, comme la lumière commençait à baisser, ils finiraient bien par revenir.
Nous nous sommes donc assis sur l'herbe, mon père a allumé sa pipe, et, d'un air bienheureux, il a fait quelques ronds de fumée. Moi, je mâchais un brin d'herbe, et je regardais le soleil s'enfoncer derrière les crêtes en décochant dans le ciel quelques jolis rayons dorés. L'ombre peu à peu gagnait les pâtures, où crissaient les grillons.
Mon père avait tiré l'anthologie de son sac, et après l'avoir feuilletée un instant, il m'a dit :
- Ecoute ! j'ai choisi quelque chose de Baudelaire : "Harmonie du soir", qui me paraît tout à fait approprié.
Et il s'est mis à lire :
"Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !"

Ce poème, je l'ai souvent relu par la suite, je l'ai même étudié au lycée, et je le connais par coeur. Il m'arrive de me le réciter, en silence, et toujours, pour moi, il évoque cette halte dans la montagne, où nous attendions la nuit.
- Ca te plaît ? a demandé mon père
- Oui, beaucoup. Je n'ai pas tout compris, mais on dirait que les mots se mettent à chanter.
- Très juste ! C'est cela surtout la poésie : les mots qui chantent.
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