En face de moi, je découvre moins une mêlée que des corps ruisselants, d'un sang si noir qu'il semble irréel. Est-ce le leur, celui de leur adversaire ou de leur camarade ? Comment savoir ? Ils ne se battent pas, ils survivent, les corps tendus, frémissant de rage et de fatigue. Derrière ce voile, la terreur est bien présente. On la cache, on l'écarte, mais elle revient à chaque fois qu'un guerrier aperçoit un ennemi qui se tourne vers lui, une épée qui se lève au dessus de sa tête ou une pointe de lance qui plonge vers son cœur. Aucun honneur, seulement de la peur qui remplit les interstices à chaque seconde qui s'écoule.