Jean imaginait souvent la vie de son père, plus exactement son enfance. C’était un autre monde, qui après l’avènement du train avait connu celui de l’automobile, de l’avion – sans parler de l’électricité, de la radio, et depuis peu de la télévision… Trois mille ans – et plus – de civilisation du cheval s’achevaient dans une spirale exponentielle vertigineuse. Spirale montante ou descendante ? Il ne savait pas exactement : une spirale, c’est tout car selon sa jeune théorie, l’homme tout puissant – mais dominé par orgueil et passions – qui venait de découvrir la bombe atomique et tant d’autres choses, n’était qu’un apprenti-sorcier par dessus tout mortel.