Chaque ville était un mot et chaque mot, un point sur la carte que reliaient entre eux des lignes, traçant dans l'espace les phrases d'une langue indélébile que le voyage rendait sensible. Nos pas, mis bout à bout, forment des itinéraires qui, à la longue, tissent des balises comme autant de signes d'une langue inconsciente. C'est ainsi que chacun de nous se forge ses chemins de ronde qui se creusent pareils au lit des fleuves dans la mollesse des sols.