Nationalité : Congo
Né(e) à : Kibouendé, Moyen-Congo , le 25/02/1907
Mort(e) le : 01/08/1985
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Né(e) à : Kibouendé, Moyen-Congo , le 25/02/1907
Mort(e) le : 01/08/1985
Biographie :
Jean Malonga est un sénateur de la IVe république française et un écrivain congolais.
Dès l'âge de 15 ans, il lui faut en effet travailler, et il est engagé comme infirmier stagiaire à l'hôpital général de Brazzaville. Sa ténacité et son courage lui font gravir peu à peu les échelons de la hiérarchie jusqu'à devenir infirmier de 1re classe en 1936. En 1938, Jean Malonga effectue un stage d'aide de santé à l'hôpital général de Brazzaville. Il y est à nouveau affecté à partir du 31 janvier 1940.
Jean Malonga mène de plein front sa carrière professionnelle d'une part, et sa carrière politique, d'autre part. Il s'engage notamment en participant activement aux actions du parti progressiste congolais dans le Moyen Congo, et il gère et dirige d'une main de maître le journal AEF Nouvelle, organe mensuel du rassemblement démocratique africain (RDA) pour l'Afrique équatoriale française (AEF). Ce journal est imprimé à Paris et diffusé en AEF par le parti progressiste français.
Le 14 novembre 1948, Jean Malonga est élu au Conseil de la République sur la liste du RDA au titre de la deuxième section. De 1948 à 1955, il est parlementaire au Conseil de la République, rattaché à la SFIO et participe aux commissions de la France d'outre-mer puis de la production industrielle.
Il défend en métropole les intérêts des populations autochtones et des territoires d'outre-mer, et aborde les questions de sécurité sociale et d'enseignement dans les colonies françaises en Afrique. Dès 1951 il émet des doutes sur la réelle efficacité de l'Union française et réfléchit sur les alternatives possibles.
Dans le même temps, il poursuit un travail de romancier et de conteur consacré à la culture du Congo. Il publie au Congo trois recueils de légendes. En France, il publie plusieurs livres à Paris aux éditions Présence africaine, dont deux romans, "La légende de Mfoumou Ma Mazono" (1954) et "Cœur d'Aryenne" (1953).
+ Voir plusJean Malonga est un sénateur de la IVe république française et un écrivain congolais.
Dès l'âge de 15 ans, il lui faut en effet travailler, et il est engagé comme infirmier stagiaire à l'hôpital général de Brazzaville. Sa ténacité et son courage lui font gravir peu à peu les échelons de la hiérarchie jusqu'à devenir infirmier de 1re classe en 1936. En 1938, Jean Malonga effectue un stage d'aide de santé à l'hôpital général de Brazzaville. Il y est à nouveau affecté à partir du 31 janvier 1940.
Jean Malonga mène de plein front sa carrière professionnelle d'une part, et sa carrière politique, d'autre part. Il s'engage notamment en participant activement aux actions du parti progressiste congolais dans le Moyen Congo, et il gère et dirige d'une main de maître le journal AEF Nouvelle, organe mensuel du rassemblement démocratique africain (RDA) pour l'Afrique équatoriale française (AEF). Ce journal est imprimé à Paris et diffusé en AEF par le parti progressiste français.
Le 14 novembre 1948, Jean Malonga est élu au Conseil de la République sur la liste du RDA au titre de la deuxième section. De 1948 à 1955, il est parlementaire au Conseil de la République, rattaché à la SFIO et participe aux commissions de la France d'outre-mer puis de la production industrielle.
Il défend en métropole les intérêts des populations autochtones et des territoires d'outre-mer, et aborde les questions de sécurité sociale et d'enseignement dans les colonies françaises en Afrique. Dès 1951 il émet des doutes sur la réelle efficacité de l'Union française et réfléchit sur les alternatives possibles.
Dans le même temps, il poursuit un travail de romancier et de conteur consacré à la culture du Congo. Il publie au Congo trois recueils de légendes. En France, il publie plusieurs livres à Paris aux éditions Présence africaine, dont deux romans, "La légende de Mfoumou Ma Mazono" (1954) et "Cœur d'Aryenne" (1953).
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Citations et extraits (3)
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Oh ! l'affreuse et terrible rumeur qui ajoute encore de l'effroi à l'angoisse générale, à la panique des acteurs bénévoles accourus porter secours à l'enfant du Blanc en danger. Et cette malheureuse mère qui se roule maintenant à terre, prise d'une violent crise de nerfs !
Les flots en furie rient et sifflent leur colère en des clapotis sinistres et entraînent la victime vers le large, toujours vers le large du grand fleuve. Vingt, cinquante, cent pirogues sont en ce moment lancées à l'eau et filent vers un point noir qui se débat un peu plus loin et essaie de résister aux vagues écumantes et grondantes. Du point noir, tache mouvementée à peine visible vers lequel sont rivés tous les regards et pointés des bras tendus, arrive de temps en temps un appel angoissé, vite assourdi par les bruits des vagues qui chantent victoire. Comme des méduses noires, on aperçoit les longs cheveux de la victime flotter un moment à la surface pour tout de suite disparaître sous l'onde asphyxiante.
Les flots en furie rient et sifflent leur colère en des clapotis sinistres et entraînent la victime vers le large, toujours vers le large du grand fleuve. Vingt, cinquante, cent pirogues sont en ce moment lancées à l'eau et filent vers un point noir qui se débat un peu plus loin et essaie de résister aux vagues écumantes et grondantes. Du point noir, tache mouvementée à peine visible vers lequel sont rivés tous les regards et pointés des bras tendus, arrive de temps en temps un appel angoissé, vite assourdi par les bruits des vagues qui chantent victoire. Comme des méduses noires, on aperçoit les longs cheveux de la victime flotter un moment à la surface pour tout de suite disparaître sous l'onde asphyxiante.
Roch Morax est âgé de quarante-six ans. C'est un homme grand, sec, taillé en lame de sabre avec des yeux verts à fleur de tête, des lèvres épaisses fendillées de sillons lépreux, un nez en bec de corbeau. D'un caractère bilieux, qui se reflète d'ailleurs sur sa peau rugueuse d'un jaune brique, il est d'un abord difficile et dangereux ; de sa personne se dégage une antipathie qui se sent à distance. Installé à Mossaka il y a bientôt une vingtaine d'années, ses affaires ont favorablement évolué. La vente de l'ivoire, du caoutchouc, des noix et de l'huile de palme, du produit de la chasse et de la pêche lui a créé une situation des plus enviables. Maître après Dieu du grand village de Mossaka, qu'il s'est asservi, distant de plus de huit jours de pirogue du poste administratif de Dongou, le plus proche, il exploite bénévolement une main-d'œuvre satisfaite de temps en temps avec une poignée de sel, quelque quincaillerie, des couteaux de traite rouillés, des houilles ébréchées et un peu de cotonnade de mauvaise qualité. Il n'a pas de gérant et n'a aucune confiance dans la probité des aborigènes. Dans un désordre indescriptible et écœurant, on aperçoit dans son magasin, à côté des gigots faisandés de sanglier, d'hippopotame, de buffle, du poisson salé pourri, mêlés à des sacs de sel rouge éventrés, du tafia caustique, des haricots blancs et rouges charançonnés, quelques couvertures de traite trouées, trois ou quatre pièces d'étoffe noircie par la poussière, des perles en verre blanc, jaune ou vert.
La petite mission est coquettement bâtie sur la seule colline de la vaste vallée et se fait remarquer par une immense croix, un peu trop spectaculaire, en bois peint en rouge, et qui surplombe la chapelle en miniature construite en pisé et recouverte de paille de bambou.
À côté de la sacristie, le père Hux a aménagé une pièce qui sert de classe à la seule élève blanche de l'endroit. Les néophytes noirs, eux, suivent les cours du catéchisme sous un hangar, à l'entrée de la concession. Une table rustique en branches de bambou accolées, un petit crucifix en fer rouillé au fond de la salle sombre et insalubre, quelques images saintes ostensiblement exposées et dont les principales scènes, les thèmes sans doute les plus exploitables, représentent l'enfer, le ciel avec un Dieu à la barbe majestueuse, d'une blancheur immaculée, la première faute d'Ève tentée par un monstrueux boa, la langue battant les vents, en constituent le seul ameublement. Aucune trace de banc pour les catéchumènes, qui s'asseyent à même le sol fourmillant de vers de terre et d'œufs d'ankylostomes.
À côté de la sacristie, le père Hux a aménagé une pièce qui sert de classe à la seule élève blanche de l'endroit. Les néophytes noirs, eux, suivent les cours du catéchisme sous un hangar, à l'entrée de la concession. Une table rustique en branches de bambou accolées, un petit crucifix en fer rouillé au fond de la salle sombre et insalubre, quelques images saintes ostensiblement exposées et dont les principales scènes, les thèmes sans doute les plus exploitables, représentent l'enfer, le ciel avec un Dieu à la barbe majestueuse, d'une blancheur immaculée, la première faute d'Ève tentée par un monstrueux boa, la langue battant les vents, en constituent le seul ameublement. Aucune trace de banc pour les catéchumènes, qui s'asseyent à même le sol fourmillant de vers de terre et d'œufs d'ankylostomes.
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