L’ ̎effrac ̎, A., est devant moi. Il rentre donc le premier et cela défouraille tout de suite. Je n’avais jamais entendu le bruit d’un Kalach avant, et je ne l’ai jamais oublié depuis ce jour. A. est touché tout de suite, au visage.
Malgré tout ce qui a suivi, je n’ai jamais regretté d’avoir tiré. J’ai sauvé des vies. En entrant dans la police, puis au RAID, il faut se préparer à des moments comme celui-là et ne pas se poser des questions au moment de tirer ; il faut se les poser avant.
Ce qui caractérise le RAID, c’est l’humilité, la force du groupe. Tout seul, on n’est rien, et dans un groupe, si on n’est pas humble, on n’est rien non plus.
On savait qu’il y avait 36 bâtons d’explosifs, chacun à 100 grammes. Quand on voit l’effet de seulement 20 grammes, on savait que si cela pétait, ça terminerait en son et lumière, mais pas bien pour nous. Rien que sur les portes, il y avait 800 grammes. Donc, avec nous derrière, on y passait tous. On n’avait pas d’illusions.