La vertu de chasteté pour les prêtres et les religieux. Clair et précis, l’auteur nous embarque dans la compréhension de cette vie donnée. Abondance, manque, sexualité, corps, beauté, maîtrise de soi, grâce tout y passe et c’est passionnant.
En bon enseignant en théologie morale, le père Jean-Marie Gueullette commence par poser le contexte. Au cours de son premier chapitre, il s’interroge sur l’environnement des hommes d’Église. Si certains maintiennent qu’il n’y a pas de fumée sans feu, il est nécessaire qu’il y ait du bois ou tout autre combustible pour que cela brûle.
L’ouvrage que je vous présente aujourd’hui m’a été offert par une amie. En me le remettant elle a eu ces mots : « Sa lecture m’a aidé à comprendre certaines choses à propos des prêtres, j’espère qu’elle vous aidera aussi vous ! » Force est de constater qu’elle n’a pas eu tord et que l’ouvrage tomba au bon moment.
Vous n’aurez pas entre les mains un livre à sensation. Il n’est pas “La vie cachée des prêtres d’aujourd’hui.” Aucun grand secret y est révélé, aucun buzz en perspective pour nos journaux préférés.
La vertu de chasteté pour les prêtres et les religieux
Le sous-titre de cet ouvrage est clair, parlons franchement de la chasteté. Bien entendu la sexualité est liée à ce propos mais n’en fait pas le tout. L’auteur commence par replacer la chasteté comme une vertu.
Un vaste programme s’ouvre alors pour ceux qui veulent vivre de cette vertu. Dans son ouvrage, Gueullette n’aborde pas spécifiquement la chasteté au sein des couples. “Ce livre est rédigé au masculin et adressé à des hommes, prêtres ou religieux.” C’est assez spécifique mais j’affirme qu’il atteint son but.
Aimer et grandir en chasteté
La chasteté s’appuie sur la charité pour se déployer dans toutes les dimensions de l’être. Le consacré doit alors s’ouvrir à une dimension qui le dépasse. La vertu de chasteté puise dans l’ensemble d’une vie vertueuse. Elle puise dans les autres vertus de quoi se nourrir et grandir. L’un des intérêt de cet ouvrage est le décentrement qu’il invite à faire : se décentrer !
Dans son troisième chapitre, où il aborde la tempérance, Gueullette nous mène vers l’importance du beau dans toute vie. Il insiste sur la place de la chasteté dans le rapport au corps. Chacun reste toujours libre, mais comment les passions qui l’animent peuvent-elles ne pas prendre le contrôle ?
La vertu de chasteté et le manque
Ce choix de la chasteté vécue dans le célibat ouvre la place à un manque. Personne n’est dupe ! Mais avant de le lire en ces lignes, je l’avais expérimenté sans l’intégrer intellectuellement. Un manque n’est pas mauvais. L’auteur travaille ce manque, et aime à développer autour une véritable spiritualité. Il pointe d’ailleurs quelques tentations liées à ce ressenti : le combler ou le fuir.
Pour finir
Reprenant la vertu de chasteté dans la charité elle-même, l’auteur permettra à ceux qui le souhaitent – plutôt les prêtres et les religieux – une réflexion approfondie de la place de la chasteté dans leur vie. Je conseille cet ouvrage à tous les prêtres et religieux. Je pense qu’il peut nous faire grandir, ce fut mon cas.
Bonne lecture
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