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3.5/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Ingersheim, Haut-Rhin , le 11/06/1947
Biographie :

Jean-Marie Stoerkel est un journaliste et écrivain.

Il a grandi dans une famille ouvrière alsacienne qui a souffert du nazisme. Cela l'a placé dès l'adolescence dans le camp de la gauche antifasciste. Il a été membre du PSU dans les années 1970.

Après son service militaire à Madagascar, il a rencontré l'abbé Pierre. Il a effectué un premier séjour en 1970 dans la communauté Emmaüs de Harlem à New-York, puis chez les Panthères Noires du ghetto noir de Chicago. Ses reportages ont été publiés par le journal L'Alsace. Il est retourné à Harlem et à Chicago en 1972 puis a réalisé un périple pendant presque un an en Amérique du Sud, vivant et travaillant dans les communautés Emmaüs. Il a fréquenté en Bolivie les clandestins de l’ELN (l’armée de libération nationale créée par Ernesto Che Guevara) qui combattaient une dictature utilisant l’ancien chef de la gestapo de Lyon Klaus Barbie. Il en fera le récit dans un livre paru en 2008, "Le Chaos de l’âme, du Struthof à l'Amérique, de l'abbé Pierre au Che".

En septembre 1973, il est entré comme journaliste au quotidien L'Alsace à Mulhouse, d’abord chargé de la page "jeunes", puis, de 1977 jusqu’à sa retraite en juillet 2010, de la rubrique "faits divers et justice". Il a notamment enquêté sur des trafics internationaux de cigarettes, de drogue et d’armes, et sur l’attentat contre le pape Jean-Paul II le 13 mai 1981 place Saint-Pierre à Rome, révélant que le deuxième tireur était caché en France.
Après quatre livres d’enquêtes, dont le premier, "Frontière suisse" (1986), écrit en roman avec Patrick Rambaud, il s’est lancé dans le roman policier à la demande de Bernard Fischbach, alors directeur de la collection des polars régionaux aux éditions du Bastberg.

En octobre 2015, avec Jacques Zimmermann qui en signe la version alsacienne, il publie aux Éditions du Bastberg le premier polar en français et en alsacien, "Le tueur à la coiffe alsacienne" (D'r Teter met dem Elsàssesch Schlupf-Hüewa). Le tome 2, "Les tueurs à la coiffe alsacienne" (D'Teter met Elsàssesch-Hüawa), également avec Jacques Zimmermann pour la version alsacienne, paraît fin septembre 2016.

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Source : Wikipedia
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50 ans d'affaires criminelles en Alsace Journaliste de carrière, @Jean-Marie Stoerkel a alimenté la rubrique faits divers et justice de L'Alsace de 1977 jusqu'à sa retraite. Il a notamment enquêté sur les trafics internationaux de cigarettes, de drogues et d'armes. 50 nuances de crimes @Editions du Batsberg, 2020, est le récit de cinquante ans d'affaires criminelles en Alsace. Une présentation de Laurent Gentilhomme de L'Alsace. #bastberg #histoire #colmar #colmarandyou #festivaldulivredecolmar


Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La période la plus terrible a été après l’annexion en 1940 de l’Alsace par le IIIe Reich, assortie d’une véritable répression culturelle et linguistique. Les Alsaciens n’avaient même plus le droit de parler alsacien, une langue pourtant germanophone. Et quand l’Alsace est redevenue française en 1945, il fallait plus que parler le français à l’école et on se faisait taper sur les doigts quand on parlait l’alsacien.» L'élu a débuté sa carrière de professeur en 1964 au lycée Bartholdi à Colmar. Il y a enlevé les grands panneaux “Il est chic de parler français“ accrochés dans les couloirs. Le proviseur a écrit au rectorat en le stigmatisant comme quelqu’un de très dangereux. Puisque Cronenberger n’était pas encore titulaire, il n’a pas eu de poste à la rentrée suivante à cause de cette rébellion. Il a été sauvé par le syndicat SGEN-CFDT de l’Éducation nationale. Dans une autre interview, il a aussi déclaré: «Jamais on n’a enseigné dans nos écoles à nos enfants ni la littérature alsacienne ni l’histoire de l’Alsace. Les enseignants ne connaissent plus les grands auteurs alsaciens depuis le Moyen Âge à aujourd’hui, de Brant à André Weckmann en passant par Nathan Katz, Émile Storck, Albert Schweitzer, Germain Muller et Jean-Paul Sorg. Les élèves français ignorent d’ailleurs tout autant ce qu'était la rafle du Vel’ d‘Hiv pendant la Seconde Guerre mondiale et en Alsace. Ils ne savent pas non plus ce qu’étaient les incorporés de force. J’en veux beaucoup au système éducatif. On a besoin de nos racines. Quand on ne sait plus d’où on vient, on a du mal à savoir on où on va.
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Mais maintenant, il lui fallait marquer encore plus fort les esprits. Il ne devait plus se satisfaire de choisir uniquement les endroits de ses crimes et d’y tuer la première proie repérée. Le jeu devenait trop facile. Prendre une victime au hasard devenait indigne de lui. Sa notoriété lui requérait de faire toujours mieux. Il rêvait de voir et d’entendre les médias dire à son propos qu’il commettait des crimes comme aucun autre tueur en série ne l’avait encore jamais fait avant lui. Il devait devenir comme un peintre.
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INCIPIT
Deux petits cadavres dans le raisin
«C’est donc arrivé comme ça. On était rentrés des vendanges et on venait de déposer dans la cour les cuves remplies de raisins. Vous savez, ces belles cuves en chêne, pas comme ces caisses en plastique qu’on utilise de plus en plus maintenant. Deux de mes camarades vendangeurs sont allés dans la pièce où se trouve le pressoir. Tout à coup, un des deux a poussé un grand cri qui a tout déchiré avant de s’évanouir aussitôt dans le silence subit…»
Julien sourit malgré lui à l’idée que son interlocuteur, s’adressant à un journaliste, s’est mis en tête d’utiliser un phrasé littéraire. Dès son entrée dans le bistrot d’Ingersheim où ils s’étaient donné rendez-vous, il lui a trouvé une tête d’artiste maudit, avec ses longs cheveux plaqués en arrière et sur les côtés, sa barbe broussailleuse et son regard fiévreux. Une gueule à ne pas beaucoup aimer les gendarmes, qu’il s’est dit aussi. Et ce témoin était en or.
Il était tombé miraculeusement bien. C’était un peu plus d’une heure auparavant. Julien venait de se faire sèchement rembarrer par les gendarmes quand il s’était présenté dans la Hintergass, appelée en français la rue du Maréchal-Foch, devant la maison du vigneron. Son copain Philippe, qui est aussi le correspondant du journal à Ingersheim, lui avait téléphoné à son bureau de l’agence à Colmar, le prévenant qu’on avait découvert chez le viticulteur les corps sans vie de deux petits enfants.
Julien Sorg ne comprend toujours pas pourquoi les enquêteurs l’ont aussi mal accueilli et chassé. D’habitude, l’adjudant-chef et tout l’effectif de sa brigade se montraient plutôt aimables avec lui, même lorsqu’ils s’efforçaient de lui cacher des éléments d’une affaire. C’était d’ailleurs devenu une sorte de jeu, avec les règles du fair-play, et Julien ne leur avait jamais fait de coup vache. Mais là, les affiliés de la grande muette ne s’affichaient pas seulement muets ; ils manifestaient carrément une hostilité à son encontre. Et lui ne saisissait pas pourquoi.
«Circulez, il n’y a rien à voir!», l’a rembarré tout de suite celui qui interdisait l’entrée de la propriété du viticulteur. Julien a alors demandé à parler an commandant de brigade. II a dû poireauter un très long moment dans la rue. Les badauds se regardaient comme on contemple une curiosité. Certains le reconnaissaient comme le journaliste à Colmar qui a grandi ici à Ingersheim où ses parents habitent toujours.
L’adjudant-chef Sutter a fini par apparaître sur le trottoir en fulminant. «Vous me dérangez en pleine enquête, monsieur, et je n’ai rien à vous dire! Fichez le camp!», qu’il lui aboyait. «Pourquoi? Il s’est passé quelque chose me concernant?», s’est étonné Julien de plus en plus abasourdi.
En temps normal, le sous-officier lui aurait au moins résumé l’événement. Mais là, il l’a furieusement toisé et lui a hurlé avant de tourner les talons: «Vous voulez savoir ce qui se passe? Demandez donc au directeur de votre journal, il vous expliquera! Maintenant déguerpissez! Et que je ne vous voie pas traîner dans la rue, sinon je vous fais arrêter pour entrave à une enquête judiciaire!»
C’est après ça que Julien, cuvant son incompréhension, a redécouvert qu’il y a toujours un dieu pour les journalistes. Retournant dans la maison du vigneron, le gendarme a bousculé un bonhomme qui en sortait. Chacun râlait contre l’autre et Julien a adressé au malmené un regard de compassion.
«Ils me saoulent avec toujours les mêmes questions! J’avais beau leur dire que je devais absolument partir, ils ne me lâchaient pas la grappe. Comme si c’était moi qui avais tué ces deux bébés!» maugréait le type. «Hein? Ce sont deux bébés tués?», a rebondi Julien, du coup rempli à nouveau par la fièvre journalistique. «Oui, étranglés, retrouvés dans le pressoir!», a répondu l’autre, pressé, en ajoutant: «Navré, mais je dois aller récupérer ma voiture chez le garagiste. Il va fermer…»
Julien lui a couru après, l’a questionné: «Je peux vous parler après? Je suis Julien Sorg, journaliste à L’Alsace…» Il s’est angoissé durant le bref instant précédant la réponse. Qui fut: «Oui. Attendez-moi au bistrot en face de la mairie, sur la rue de la République…
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