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Critiques de Jean-Noël Blanc (93)
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Parler du pays

Quelle délicieuse lecture que ce roman-par-nouvelles, forme très personnelle inventée par Jean-Noël Blanc, qui consiste à rassembler des nouvelles pour rédiger un roman.

Pour nous Parler du pays, il commence avec Amédée, un taiseux, qui vit seul avec son père dans une ferme isolée. « Avant la mort du père, on lui arrachait quelques phrases. Depuis, il est comme une porte fermée ». Et pourtant, à la fin de cette première nouvelle, après un acte héroïque, quand on l'interrogera sur l'occupant nazi qui est passé par la ferme, il aura cette répartie : « un petit péteux ».

D'autres portraits, celui de Mademoiselle Martineau qui fait « sa petite couture », de Gros-Pif qui doit faire face aux moqueries de Raoul sur son acné, d'Igor le sculpteur qui modèle la glaise en s'adaptant au goût des touristes, de ce peintre amateur qui trouvera peut-être la gloire, de Massoud, ce SDF qui squatte l'ancienne ferme de Symphorien et sur qui le Marcel et le Loulou, à l'arrivée de la neige lancent le pari de savoir combien de temps il va tenir, et d'autres encore comme l'instituteur ou Michel ou Madame Chastaing.

Les pauvres, les riches comme ceux qui vivent à la Maladrerie, une nouvelle est d'ailleurs consacrée à son propriétaire à qui le curé vient donner l'extrême-onction, le bistrot, le bal, les saisons, un ensemble de récits qui sont là pour parler du pays, raconter la vie de ce village un peu perdu.

Jean-Noël Blanc saisit des instants de vie et parvient à les restituer à merveille. Les paysages, l'environnement, les personnages semblent présents : on voit, on respire, on sent, on entend … On a l'impression de faire partie du tableau. Il évoque avec poésie le vent ou l'orage, les saisons et notamment la rudesse de l'hiver montrant, comment ils façonnent le paysage tout comme les hommes.

Certaines descriptions de paysages ou l'évocation de l'exode rural m'ont parfois fait penser à la magnifique chanson de Jean Ferrat « La montagne ».

J'ai aimé ce regard ironique, très pertinent que Jean-Noêl Blanc porte sur la société. C'est toujours par petites touches, comme un peintre, qu'il avance dans ses descriptions pour rendre au final d'excellents tableaux. D'ailleurs, outre ses qualités d'écrivain, il fait preuve d'un talent certain pour le dessin et la peinture, en illustrant superbement lui-même son bouquin, rajoutant ainsi de l'âme à son texte.

Si l'auteur est stéphanois, il n'en connaît pas moins, très bien, la région lyonnaise. Preuve en est lorsqu'il décrit les tribulations de cet instituteur ayant fui le village, et cherchant refuge à Lyon où il a déjà vécu.

Des sourires, des peines, des moments heureux, d'autres malheureux, beaucoup de malice et d'ironie mais aussi de tendresse, de délicatesse et de poésie, composent ce roman-par-nouvelles empreint de chaleur humaine, rédigé avec une écriture précise, ciselée, au style très personnel, bref, un délice !

Si j'avais beaucoup apprécié le nez à la fenêtre, de Jean-Noël Blanc, je me suis à nouveau régalée avec Parler du pays, sa dernière publication, que j'ai pu découvrir grâce à Babelio et aux Éditions le Réalgar que je remercie infiniment.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Des opéras de lumière

Un immense Merci aux éditions le Réalgar et à l'équipe de Babelio qui, dans le cadre de l'opération Masse critique, m'ont offert ce livre si précieux.



« Ravier a une envie de peindre qui l'enrage ». « Son geste prend de l'ampleur, le poignet s'assouplit……..il lâche ses coups, il avance à découvert. Il a l'impression d'être sur un champ de bataille et de marcher tête haute en se moquant de la balle qui va le tuer. Il ne pense plus, il peint. Jamais il ne s'est laissé aller avec autant de liberté. » « il est ivre de lumière. »



« Thiollier chassera seul, sans meute. Et sans souci des convenances. Les politesses l'exaspèrent, la bienséance l'horripile, il se fout de l'étiquette, le bon ton l'emmerde et il ne se cache pas pour le dire. Et qu'on ne lui parle pas de savoir-vivre : sa vie et son savoir, pas besoin de les lui imposer, il les inventera lui-même ». Il est jeune, fougueux, bourré d'envies et de talents divers, il est pressé et soucieux de ne pas gaspiller le temps qui lui est donné.



Ce roman, biographie légèrement arrangée, ou plutôt légèrement complétée de François-Auguste Ravier et de Félix Thiollier, je l'ai dégusté lentement. Je me suis immiscée le plus discrètement possible entre ces deux personnages, pour tenter de saisir ce qui les a différenciés, ce qui les a unis, ce qui a servi l'amitié jamais démentie entre ces deux bourreaux de travail, ces deux serviteurs de la nature, ces deux amateurs d'art, ces deux artistes de talent. Deux paires d'yeux avertis, deux fous d'amour pour la vie et pour ses surprises esthétiques, deux chasseurs, deux passionnés faisant fi de la raison et du caractère convenu des chemins tracés dès la naissance, deux intuitifs volontaires et convaincus :



Ils ont très souvent pris des risques Ils ont créé, l'un des aquarelles, l'autre des photographies, discipline nouvelle et peu connue. Ils ont tous deux produit un travail abouti, s'essayant parfois l'un dans la discipline de l'autre et vice et versa. Ils se sont stimulés posant leurs doutes, leurs manques et leurs souffrances dans un pot commun et s'appuyant sur leurs forces insoupçonnables pour ne jamais s'arrêter.



« Ils étaient cousus dans la même étoffe ».



Certaines personnes s'appliquent à faire de leur vie un roman. J'ai l'impression que Jean-Noël Blanc a choisi les bons personnages pour cela. L'auteur qui parle de « la pudeur râpeuse » qu'il aime mettre dans ses nouvelles, a tenu les mots en laisse pour les contenir. Ils sont puissants ces mots, évocateurs, bougons parfois tout comme les personnages qu'ils définissent, et efficaces. Pour les adoucir quelques notes soyeuses ou espiègles posées ça et là, un trait d'humour de temps en temps, un parfum tellement profond qu'il ressemble à la nostalgie ou à la tendresse mais vite la frénésie s'empare à nouveau de la plume.



J'ai lu et relu certaines lettres remarquables de Ravier bourrées de talent et de personnalité. Des morceaux choisis.



le récit est vivant. Les respirations sont là. Pas une minute d'ennui pour le lecteur. C'est vif et de belle facture. J'ai l'intime conviction que l'auteur ne s'est pas ennuyé non plus. La matière est dense. le sujet passionnant.



Une pensée très personnelle m'anime. J'ai vécu à Saint-Etienne quelques années à partir de 1993. J'ai planté à mains nues dans cette ville attachante des racines qui ne sont pas celles de ma naissance.…Elles ont fait fleurir cette partie de ma vie. J'ai retrouvé l'histoire paradoxale de cette région, les métiers à tisser la soie, le Grand Cercle de la place de l'Hôtel de ville, Les expressions imagées, la grand-rue et ceux que l'on y rencontre, les découvreurs, les techniciens, les ouvriers et les contemplatifs….



Mieux encore…..

J'ai eu la chance de croiser Jean-Noël Blanc , son épouse Blandine Blanc, qui tenait une jolie petite librairie pleine de surprises et de pépites près de l'église Sainte Marie. Je me souviens précisément de ses conseils de lecture.



La demeure de Poncins est toujours habitée par les descendants de Félix Thiollier.

De nombreuses peintures de Ravier figurent régulièrement sur les catalogues des commissaires priseurs lyonnais.



Quelle histoire ! je ne suis pas prête d'oublier ces deux grands hommes, dont j'avais tout-de-même beaucoup entendu parler. Ils font partie intégrante de l'Histoire de St Etienne et de la façon dont bat le coeur de ses habitants.

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La couleur de la rage

Qui, de ces 6 jeunes présentés dans ces 6 nouvelles, va pouvoir s’en sortir ? S’en sortir vraiment, sans faire de concessions à sa nature intime, pour autant qu’il connaisse sa nature intime ?

6 nouvelles, 6 moments-charnières pour ces 6 adolescents.

Chacun a choisi d’agir en toute connaissance de cause, à partir d’un élément déclencheur, que ce soit la menace d’un danger, LA rencontre importante, positive ou destructrice, LE défi, LE voyage, ou encore LA bêtise qu’il ne fallait pas faire.

Eh oui, ils agissent, ces ados, ils tracent leur route. Il va bien falloir, de toute façon. Comme a dit Einstein : « La vie, c’est comme la bicyclette : pour ne pas perdre l’équilibre, il faut avancer ».



Et tous ces adultes qui gravitent autour d’eux, nous les accompagnons dans leur étonnement. Leur étonnement de voir leur enfant, leur élève, leur voisin, ou tout simplement le jeune rencontré au hasard, choisir devant ou derrière eux, à leur nez et à leur barbe, la vie qu’il s’est choisie.

Difficile, n’est-ce pas ? Difficile de voir ces jeunes se débattre pour sortir de cette gangue d’enfance. On aimerait tellement que cela se passe sans souffrance, et pourtant !



Style vivant, narration éclatée, types d’ados différents, pays et classes sociales divers : oui, ce recueil de nouvelles ne lasse pas ! Il plaira, je pense, à nos ados qui se reconnaitront, même si leurs centres d’intérêt diffèrent parfois.



Alors, croisons les doigts pour que nos jeunes puisent dans cette lecture une aide pour se construire, ou du moins pour prendre conscience que c’est à eux de se prendre en charge, à un moment-charnière de leur existence.

Croyons en eux !

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Des opéras de lumière

Quelle joie de découvrir ce 25 septembre dans ma boîte aux lettres cette nouvelle publication des éditions Réalgar [ **Je rectifie; l'éditeur précise en fin de volume ...qu' une première édition de cet ouvrage a paru en juillet 2016]



Tous mes remerciements à cette maison d'édition, que je découvre par la même occasion et à Babelio [ envoi de la dernière Masse critique]...



Découverte démultipliée, car ce roman restitue les destin de deux artistes méconnus, avec une ville centrale contrastée et omniprésente dans la narration: Saint-Etienne.Les deux artistes en question: Jean-Baptiste RAVIER, peintre novateur à l'écart des modes; et Félix THIOLLIER, industriel stéphanois dans la rubanerie et la passementerie, photographe audacieux, estimé et reconnu à son époque ! Une rencontre et une amitié vont naître entre ces deux hommes, que pourtant tout sépare : 30 ans de différence, la situation sociale...le caractère...



Le récit romancé offre le récit alterné de ces deux existences ,en parallèle. Ce roman fort "renseigné" , au demeurant, nous offre en sus, des illustrations liées aux deux artistes [dont on aurait aimé avoir des dates, lieux, précisions, complémentaires...Là, on savoure chaque oeuvre ou détail de peinture ou cliché, en devinant l'artiste... puisque chacun exerçait, en amateur, l'art de l'autre !!]



Jean-Baptiste Ravier, ours mal léché...se fichant comme de colin tampon de se faire connaître, excella dans l'art du paysage :Admirateur de Turner, de Corot, il compose par la couleur, négligeant le plus souvent les lignes, privilégiant ombres et lumières. En cela, il peut être considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme....



Tout est promesse dans ce livre... puisque je découvre jusqu'aux patronymes des deux artistes... L'auteur affectionne les longues phrases, les détails descriptifs. Ce qui nous vaut des reconstitutions assez truculentes de la vie quotidienne à l'époque, à Paris, mais aussi en province [dans la région de Saint-Etienne ] Jean-Noël Blanc prend plaisir à dénicher un vocabulaire choisi, pouvant nous sembler désuet, mais qui finit de planter très fidèlement le décor ...!



"Les souffrances de la peinture non plus . Parce qu'au fond, à bien y réfléchir, si tu en baves autant à l'atelier c'est parce que la direction où l'on s'acharne à te conduire n'est pas celle qui te convient .Ils ne rêvent que de scènes de genre, d'Histoire vernie et boutonnée, de grandes machineries qui vous débitent au mètre de la musculature de héros et de demi dieu "(...)



Deux destins d'artistes, qui se cherchent, s'interrogent, se remettent en question... A travers le chemin mouvementé de l'un et de l'autre, on voit à quel point la condition et la reconnaissance d'un artiste ne sont pas une mince affaire ! On est plongé dans les querelles, les modes et conventions artistiques...les remous politiques incessants, en ce 19e siècle



"(...) mais je n'irai pas jusqu'à suivre Leconte de Lisle, vous avez vu qu'il réclame l'exécution de Courbet et d'autres artistes, "l'ignoble ramassis de peintres qui l'escortent ", ce sont ses mots à lui, il vise Corot, Manet, Renoir, voyons monsieur je désapprouve ces enragés de rouges qui mettent Paris à feu et à sang mais il faut laisser les peintres en dehors de ces folies, comment pourrions-nous vivre sans les bonheurs qu'ils nous procurent ? "(p. 136)



De très intéressants questionnements sur ce tout jeune art que représente la Photographie, accompagnés de comparaisons avec cet autre, plus ancien, qu'est la peinture !...Mais ces deux artistes, chacun dans leur art, sont subjugués, avant tout, par le "Paysage"...



"L'académisme a la vie chevillée au corps. Les paysages peints ne vibrent pas. ils sentent toujours l'atelier, le savoir, la construction : des corsets qui étouffent. François -Auguste s'isole pour travailler. Son rêve le tourmente;(...) L'important est de regarder. S'immerger dans le paysage. Admirer. C'est une fringale. Elle ne se rassasie jamais. Il se goinfre de paysages, il en ingurgite à pleines ventrées." (p. 86)



D'abondants remerciements à Babelio, Masse critique, aux éditions Realgar... qui a réédité et fait partager ce roman palpitant, des plus enrichissants, sur L Histoire, et l'évolution des Arts dans ce 19e bouillonnant , dont la mise en présence de ces deux artistes des plus dignes d'intérêt!!



Une très belle prose qui nous raconte le 19e français, l'Art, les remous politiques et rebellions sociales, mais avant tout l'histoire de deux personnalités, artistes méconnus, talentueux, chacun dans leur domaine, "ours mal léchés" tous les deux, qui deviendront en dépit de leurs nombreuses différences, les meilleurs amis, l'un, l'aîné de près de 30 ans..., François-Auguste Ravier, représentant malgré ses réticences, le "maître " de l'autre !... toutefois, Félix Thiollier houspillera son ami pour qu'il fasse un effort afin de s'exposer hors de sa région, lui fera rencontrer ses connaissances artistes, et écrivains...Et une grande omission de ma part : une ville à découvrir (dont j'ignorais quasiment tout !) : Saint-Etienne , largement décrite dans ses particularismes et transformations...!!



"Aucun doute : le peintre vient de passer une étape. Il s'est donné une liberté qu'il n'avait jamais osé prendre. On dirait qu'il a saisi au col la peinture et l'a secouée jusqu'à ce qu'elle avoue. Qu'elle avoue quoi ?

Que l'exactitude n'est rien, et la sensation tout. Qu'un paysage est une émotion. Que la lumière est une danse. Que le ciel chante. Qu'il existe une musique de la peinture, et que cette musique vous emporte." (p. 180)



J'ai été chercher , regarder les clichés de Félix Thiollier, industriel, érudit, mécène, photographe, historien, archéologue... Il était, entre autres, surnommé "Le photographes de Mines "...Ses photographies

sont magnifiques, à la fois riches d'informations... et très esthétiques...A travers la poésie de ses paysages...On ressent le "Peintre" qu'il aurait tellement voulu être...En parallèle, j'ai été voir les peintures de François- Auguste Ravier...des paysages forts...originaux dans leur style !



Bravo et Merci encore à Jean-Noël Blanc d'avoir remis à l'honneur ces deux artistes complexes et passionnés que sont Ravier et Thiollier... dans un récit au rythme soutenu et non conventionnel. Une découverte singulière et enthousiasmante de cet écrivain que je lis pour la toute première fois, grâce aux éditions Réalgar, dont je vais suivre désormais les publications, avec attention....!







****voir liens : http://www.maisonravier.fr/collection-permanente/



https://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/aux-musees/presentation-detaillee/page/1/article/felix-thiollier-33534.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=29d93ae23a



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Parler du pays

Ah la quiétude de la campagne ! Paix, camaraderie, vaches paisibles, petits oiseaux ? Euh…pas tout à fait ça, non ! Jean-Noël Blanc excelle dans la description OBJECTIVE de la nature et de ceux qui la côtoient. Et c’est un régal.



Dans un roman, enfin non, plutôt des nouvelles mais qui ont chacune un rapport entre elles, comme le village décrit dans ce livre, où les habitants sont racontés dans leur individualité, l’auteur dépeint l’émerveillement suivi souvent par le désenchantement ; il pointe son stylo là où ça fait mal, là où l’être humain se révèle très humain, càd très faillible. Avec une touche d’humour ou d’ironie bien placée, il nous narre la tromperie, la jalousie, le secret honteux, l’hypocrisie – religieuse ou non -, mais aussi quelques sentiments bien ronds, bien nets, bien pleins.



De l’instituteur au sculpteur, de la vieille fille à la toute jeune adolescente, du vieux fermier au collégien mal dans sa peau, du moribond aux fillettes pré-pubères, j’ai suivi avec ravissement les histoires qui s’entrecoupent.



Et puis, cerise sur le gâteau, la nature, omniprésente, est offerte avec tellement de poésie, tellement de diversité, que je n’ai qu’une envie, me rendre dans ce petit village non loin de Lyon, ville elle-même décrite dans une des nouvelles.



Ecoutons maintenant Jean-Noël Blanc parler de son pays.

« La burle, c’est quand le vent tourmente la neige. Ces tourments ne sont pas réservés à la neige. Les hommes eux aussi les connaissent. Voilà pourquoi c’est en hiver qu’il faut prendre la mesure exacte de ce pays d’hommes rudes, qui se taisent plus qu’ils ne parlent.

Autrement, il ne reste qu’à s’en aller. »



Moi, je reste.



Merci à Babelio et aux éditions Le Réalgar pour ce cadeau lors de la dernière Masse Critique, je répète, j'ai adoré !
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Mes vies de chats

[DECLARATION D’AMOUR AUX CHATS]

L’auteur nous enveloppe avec ses mots et nous transporte avec lui dans son amour pour les chats.

La lecture de ce livre a fait remonter des souvenirs. Toutes personnes vivant avec un chat (ou plutôt vivant chez leur chat) se reconnaitront à un moment ou à un autre dans les anecdotes et observations de l’auteur (ex : le chat joue à pousser son museau contre notre main quand on écrit pour réclamer une caresse, leurs petites manies, l’inquiétude quand il ne rentre pas un soir, le chagrin quand il nous quitte et comment on ne les oublie pas…)

A offrir à tous les amoureux des chats

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Chat perdu

Un petit roman jeunesse illustré par Jean-Claude Götting bien sympathique.

Lors d'un retour de vacances, au cours d'un arrêt, Rodrigue a laissé Balthazar se dégourdir les pattes.

Or celui-ci part à la chasse au mulot et disparaît.

Maîtres et chat prennent la parole pour raconter leur aventure.

C'est joliment écrit, joliment dessiné.

De quoi faire passer un petit moment de plaisir aux amoureux des chats.
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La couleur de la rage



Ce recueil de six nouvelles est édité chez Gallimard Jeunesse car il présente une tranche de vie décisive de six adolescents, mais tout lecteur quel que soit son âge peut s’y plonger.

Chaque nouvelle est admirablement bien construite, avec des effets sobres mais percutants, inhérents à la forme de la nouvelle qui est un genre décidément passionnant.

Une se présente comme un rapport de police, une autre comme une sorte de journal à deux voix se faisant écho à travers le temps, les contextes géographiques et chronologiques sont très divers, mais toutes ont pour point commun un personnage principal, adolescent, vivant un moment décisif dans ce moment de la vie où l’on s’interroge plus ou moins consciemment sur les choix qui orienteront sa vie future.



Dans chaque nouvelle, on sent une violence sourde. La couleur de la rage dont se pare le titre n’est pas criarde, plutôt un ton chaud qui peu à peu envahit toute la surface des mots, quelquefois déborde, mais le plus souvent finit par s’intégrer dans un nouveau tableau qui figure un futur pressenti. Le ton n’est pas d’un optimisme démesuré, ou un pessimisme noir, plutôt un entre-deux qui est bien souvent la tonalité de la vie adolescente où se succèdent les moments d’ennui et les fulgurances.



Ce qui m’a semblé le plus réussi de la part de l’auteur est la traduction de l’atmosphère, sa description des décors : un match de boxe, un voyage de classe, l’environnement d’un adolescent fugueur, un quotidien dans une société totalitaire… le style est précis, épouse l’action dans son rythme, sans effets faciles. Les adolescents possèdent un langage « jeune », mais sans exagération. Nous sommes bien dans la littérature. Chaque nouvelle a une portée sociologique ou politique, mais sans que le « message » soit appuyé ou démagogique. L’auteur nous invite à réfléchir à travers la fiction, plutôt que nous asséner une vérité. Dans la plupart des cas, la fin est ouverte, suspendue. Nous savons que quelque chose a changé, que les adolescents ont mûri, qu’ils ont pour la plupart pris conscience de ce qu’ils sont en train de devenir, mais nous ne saurons pas quel sera leur choix dans ce nouveau sentiment de responsabilité. J’imagine que ceci doit particulièrement interpeller un adolescent lisant ces nouvelles, en proie à ses propres interrogations. Pour le lecteur adulte, ce sera l’occasion d’un regard sur son passé, un face à face dans le miroir avec l’adolescent qu’il a été.



Un moment de lecture fort et impressionnant.

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Chat perdu

Chat perdu de Jean-Noël Blanc est un roman composé de cinq chapitres qui alternent les mésaventures d'un chat nommé Balthazar et ceux de ses maîtres.

L'histoire commence dans une voiture dans laquelle se trouve une famille en retour de vacances : Rodrigue, sa soeur Claire et leurs parents. Ces-derniers se retrouvent dans l'obligation de rentrer chez eux sans leur chat, Balthazar, qu'ils ont oublié dans la forêt avant leur départ. Malgré un retour sur les lieux, l'animal a finalement disparu. Pendant ce temps, Balthazar erre dans la forêt dans la faim et la peur. Il se fait attaquer à deux reprises, une fois par l'oiseau de nuit et une seconde fois par un homme et ses chiens. Blessé, il est finalement recueilli par une vieille dame qui tente de l'apprivoiser sans le laisser sortir de chez elle. Pour Rodrigue, de son côté, la rentrée scolaire est plutôt triste. Son professeur principal et ses parents s'inquiètent même de son attitude, et ces-derniers vont jusqu'à lui proposer d'acheter un nouveau chat. Rodrigue, réticent, continue malgré tout de vivre dans l'espoir. Jusqu'au jour où Balthazar parvient à s'échapper de chez la vieille dame, et finit enfin par retrouver le chemin qui le ramène vers sa vraie famille. De retour dans la maison, le chat aperçoit Rodrigue et constate que ce-dernier n'a pas changé...



Deux axes sont constatés dans ce roman : celui du parcours du chat pour retrouver sa maison et celui des différentes réactions de la famille face à la disparition de l'animal. Cela peut se percevoir notamment par l'emploi de deux polices différentes afin de faire la distinction entre les propos de la famille et ceux du chat. Cette manière de faire cette différenciation facilite également la lecture de l'enfant qui peut ainsi mieux se repérer et mieux comprendre les changements.

Ce roman permet de mettre en avant les liens qui peuvent exister entre un animal, en l'occurrence un chat dans ce roman, et son maître mais également les liens entre membres de la famille : c'est le cas notamment entre Rodrigue et sa soeur Claire. Cette-dernière en effet, n'est pas très affectueuse avec son frère dans le début du roman, elle tente de le blesser avec des paroles, le titille, cherche à l'énerver. Mais au fil du temps, cette attitude change. Elle tente de le réconforter et emploie moins la menace pour lui parler. D'ailleurs à la fin du roman, se trouve une page du journal intime de Claire dans laquelle elle raconte qu'elle a défendu son frère face aux moqueries d'une de ses amies envers la peine de Rodrigue. La disparition du chat Balthazar permet ainsi de renforcer les liens frère/soeur dans ce livre.

Les liens d'amitié entre Rodrigue et Balthazar se perçoivent quand à eux, tout au long du roman. Même s'ils sont éloignés, malgré la distance, chacun pense à l'autre. Pour Balthazar c'est surtout dans les moments difficiles, lorsqu'il a faim et qu'il se sent en danger dans la forêt. Quand à Rodrigue, son amitié se ressent dans tout le roman.

Un autre thème particulièrement présent dans cette oeuvre est celui de l'espoir. En effet, tout au long du roman nous pouvons voir que Rodrigue n'abandonne pas l'idée de revoir un jour son chat et ne souhaite pas le remplacer par un autre. Cela se confirme au chapitre 5, lors d'une conversation des parents sur l'éventualité d'un nouveau chat dans la maison. Mais le père dit à sa femme qu'il a déjà fait la proposition à Rodrigue et que ce-dernier avait répondu : "Qu'est-ce qui se passera si Balthazar revient à la maison ? ". Par conséquent, Rodrigue considère que son chat est encore vivant et qu'il va revenir. L'espoir, donc, de retrouver son animal de compagnie, de le revoir vivant pour la famille mais l'espoir aussi de retrouver sa maison, son confort, ses maîtres pour le chat. Ce-dernier, alors qu'il est seul, blessé et affamé, est déterminé à chercher de nouveau sa maison.

L'écriture et le choix des mots dans ce roman sont quand à eux simples et clairs. Les phrases sont de longueurs de plus en plus courtes dans certains passages (notamment celles de bagarres racontées par Balthazar comme au chapitre 5 avec le gros rat) pour ainsi montrer la rapidité des évènements. Nous trouvons également de nombreuses répétitions de mots, une récurrence d'anaphores, d'énumérations de verbes (comme par exemple lorsque le narrateur, qui n'est autre que le chat, évoque la bagarre avec le gros rat au chapitre 5 : "Je me suis contorsionné. Trouver son cou. Planter mes canines. Viser la chair tendre. Plonger mes dents jusqu'au sang."). Tous ces éléments permettent par conséquent, de faciliter la compréhension de l'histoire pour le lecteur et de dynamiser le texte.

Ce roman s'adresse ainsi à des jeunes qui ont environ 9 ou 10 ans et qui commencent à s'attacher à leur animal de compagnie. Il incite le lecteur à ne pas perdre espoir, s'il lui arrivait la même chose avec son animal. C'est par conséquent une oeuvre porteuse d'espoir pour les jeunes lecteurs. Chat perdu permet également de mettre l'accent sur les différents rapports entre humains mais également avec les animaux. Ces-derniers ressentent l'affection que chaque individu leur donne, et l'auteur pour montrer ceci, met en avant les pensées du chat et fait employer à ce-dernier la première personne "je" afin d'accentuer tout sentiment ; le chat devient ainsi le narrateur. Cette oeuvre montre aussi au lecteur qu'une épreuve comme la perte d'un animal, renforce des liens entre personnes : c'est le cas entre autre avec Rodrigue et sa soeur Claire.
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Le nez à la fenêtre

Je cherchais à lire un de ceux de la liste « Des romans composés de nouvelles ».

Quelques titres m'interpellent, un surtout : « Hôtel intérieur nuit ». de Jean-Noël Blanc, connais pas celui-là. La médiathèque non plus.

Mais il y en a un autre de lui, « Le nez à la fenêtre », une histoire de vélo.

Un petit format, moins de 200 pages, mais un grand col, l'Izoard.

L'histoire d'un gamin, des souvenirs et des anecdotes en perspective, il ne m'en faut pas plus pour sauter dans la roue, c'est parti, roulez jeunesse !



La quatrième de couverture pose une question cruciale « Faut-il toujours s'échapper pour exister ? »

J'ai envie d'ajouter : rester dans le moule ou sortir de la foule ? La réponse est sur la selle, « Allez, roule ! »



Deux histoires en une, alternées, un chapitre pour chacune, à tour de rôle.

Le Momo de l'initiation, de l'enfance à l'accomplissement, et le Momo coureur d'une étape mythique de son dernier Tour de France avec l'arrivée à Briançon. La montagne, ça vous gagne !



Un sacré développement, histoire de changer de rapport, trouver la bonne vitesse pour aller au bout de l'effort, pour atteindre le graal et combattre le mal, souffrance, malchance, être en transe, entrer dans la danse.



C'est l'histoire d'un « gregario », le porteur d'eau au service du leader, un suceur de roue habitué à faire l'élastique, à prendre l'autobus pour rallier l'arrivée, le fameux « groupetto » qu'on pourrait écrire groupe-étau, pris en tenaille entre le peloton et la voiture balai.



Momo n'est pas un costaud, plutôt un fil de fer qui doit plus en faire, style marathonien, un coureur de fond, qui se fond dans la masse du peloton, habitué à aller au casse-pipe et à passer par la fenêtre. Alors, il doit se planquer dans les roues, car il est largué à la pédale, pas assez de poids pour faire le poids.

Mais dès que ça monte, plus de honte, il se la raconte, il se met en danseuse et devient l'étoile du ballet, ça décolle dans les cols.

Et quand il a les jambes, il peut faire le trou, c'est la grande lessive derrière, le nez dans le guidon, les mains aux cocottes, ne pas se mettre dans le rouge, éviter le coup de bambou, quand on est carbo c'est la mort assurée, impossible de se refaire la cerise.



Mais aujourd'hui, les circonstances de la course lui ont permis de mettre le nez à la fenêtre, il se retrouve en tête, il peut gagner une étape, dans son dernier tour, un vrai tour d'honneur, pour prouver qu'il valait mieux, qu'il aurait pu avoir les honneurs beaucoup plus tôt, lui le petit bicot, qui apprend ses origines sur le tard, car le père est mort trop tôt, et la mère se mure dans le silence, femme de ménage bonne à nettoyer les plaies, cette « mère au foyer des autres », sa "petite reine".

Elle aimait les fleurs, son seul plaisir, pour embaumer l'appartement, embellir sa vie, l'espace d'un instant.

Aujourd'hui, c'est lui qui va recevoir des fleurs, mais elle est partie, trop tard pour lui faire ce cadeau, c'est le bouquet !

Et la douleur derrière le genou, tendon dans le poplité, c'est toute sa vie qu'il voit défiler, « on s'en tirera, on n'est pas des assistés ».

Seul dans l'Isoard et sa fameuse Casse Déserte, il se dit qu'il court à sa perte, il fredonne Béranger, « A quoi ça sert de vivre et tout, à quoi ça sert en bref d'être né ?».

C'est sur la ligne d'arrivée qu'il a compris, exténué mais heureux, le sens de sa vie, il a bien fait de mettre « le nez à la fenêtre ».



Le hasard fait bien les choses, moi aussi j'ai passé un bon moment, avec Momo et Jean-Noël Blanc.

Même avec un « vélo » en pièces détachées, on peut écrire « love ».













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Chat perdu

Si Rodrigue n'avait pas voulu s'arrêter sur la route du retour des vacances pour permettre à Balthazar de se dégourdir les pattes, son chat ne se serait pas perdu. Car lorsqu'il se rend compte qu'il a oublié de remettre son panier dans la voiture, même si toute la famille retourne sur les lieux pour faire des recherches jusqu'à la tombée de la nuit, le petit félin reste introuvable. En effet, son attention entièrement fixée sur les tentations que lui offre la nature, ce dernier s'aperçoit trop tard qu'il ne peut désormais compter, pour survivre, que sur lui-même. Pendant ce temps, Rodrigue n'arrive pas à se remettre de cette disparition, malgré le soutien de sa sœur et de ses parents. Faut-il se résoudre à ce que ces deux là soient à jamais séparés, malgré l'attachement profond qui les unis ?







Dans la peau de Balthazar, l'auteur nous convie à suivre à la première personne le déroulement des péripéties et des épreuves que sa détermination lui permet de surmonter. « Je suis un chat », dit-il, « et les chats ne se retournent pas quand ils font ce qu'ils ont décidés ». Juste remarque qui révèle une vraie empathie envers l'animal, capable de discerner ses qualités propres, comme la patience, le courage, la tendresse, la vivacité... Parallèlement, on suit l'évolution des sentiments de Rodrigue, auquel il est lié plus qu'à tout autre être humain. Le garçon est d'abord bouleversé par un lourd chagrin, auquel se mêle la culpabilité. Tandis que ses proches s'efforcent d'y mettre un terme par affection pour lui, d'autres enfants le poussent à le nier en accablant de sarcasmes une sensibilité qu'ils assimilent à de la faiblesse. Le monde est tout autant rude, et bien plus dangereux pour le chat, lui aussi rencontrant bienveillance comme brutalité chez les humains, mais également obligé de développer ses talents de chasseur et de combattant parmi les autres animaux. Bien que le danger soit le prix de la liberté, ce n'est pas le confort d'un coussin moelleux ni la certitude d'une gamelle pleine qui guident les pas de Balthazar, mais le souvenir d'une amitié, pour lui indéfectible. Car un chat ne renonce jamais, bien sûr, et les témoignages d'animaux perdus parvenant à regagner leur domicile ressemblent beaucoup à cette émouvante histoire.


Lien : http://libr.animo.over-blog...
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La couleur de la rage

« La vie, c’est comme les maths, c’est l’angoisse pour trouver la solution » a écrit Yan, qui, dans son désarroi, a finalement opté pour la fugue. Ailleurs, une fille avec un chien marche vers un lac, une fille qui connaît la couleur de la rage et crie sa douleur en slam. Il y a aussi Théo le boxeur, et Natalia qui aime la musique des mots… Chacune des six nouvelles de ce livre raconte un moment fort de la vie d’un adolescent.



L'avis de Thibaud, 14 ans : « Ce livre contient six nouvelles, qui relatent, avec un style très relâché, les moments durs qui font passer d'adolescent à presque adulte. Ce recueil est cependant très spécial, et je le conseille plutôt aux ados.



L'avis de la rédaction : Chaque nouvelle est travaillée comme un bijou ciselé ! Mention spéciale à la quatrième nouvelle, Ce genre de vieilles histoires, qui a pour point de départ un voyage de classe à Auschwitz.
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Nouvelles re-vertes

"Le calendrier" de Jean-Noël Blanc.

Le calendrier est une nouvelle où Virginie offre a Jérôme , son collègue, un calendrier sur l'écologie. Depuis ce jour, Jérôme fit tout pour l'écologie, cassa des lampadaires, noya les tas d'herbes et de feuilles, tria les poubelles, dégoûta tout le bureau de boire du café décaféiné, dégoûta aussi ses collèges de manger du saumon, sabota le système de climatisation des bureaux,...

Il parti dans un gîte écologique avec Virginie. Il lu un jour sur son calendrier qu'à Paris il y a plus de 1200 espèces végétal et près de 1300 espèces animales donc il décida de rentrer à la ville qu'il trouvait finalement assez agréable à vivre.

Je n'ai pas aimé ce livre parce que je n'aime pas lire et qu'il n'y a pas beaucoup d'action.

Sur cinq je lui metterais deux.

Je recommende ce livre pour ceux qui aime beaucoup l'écologie et la nature.
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Chat perdu

Une famille composée de deux parents d'une petite fille se nommant Claire et d'un petit garçon se nommant Rodrigue oublient leur chaton se nommant Balthazar lors d'un pique-nique loin de chez eux.

Le chaton va connaître la souffrance, la peur, la faim et le froid. Il va aussi se faire attaquer par de nombreux prédateurs tout en racontant ses sentiments.

Rodrigue et Claire on du mal à s'en remettre et creusent une tombe pour Balthazar. Le petit garçon ne mange presque plus, ne parle presque plus et ne rit presque plus : ses parents s'inquiètent.

Balthazar va finalement bien s'en sortir en se faisant adopter par une vieille dame : il regrossi, son poil repousse et ses blessures sont soignée. Mais très vite, il repense à Rodrigue...

Le petit garçon à de mauvaises notes, devient froid et pleure souvent car il est impossible de lui sortir Balthazar de la tête et, même si ses parents font tout pour le réconforter, Rodrigue est toujours triste et espère que le chaton s'en sort bien.

En effet Balthazar après avoir été ramené plusieurs fois de tentatives d'évasions, s'en va sur le long chemin qui le ramènera à Rodrigue, malgré les plaintes et les pleurs de la vieille dame, son envie de rester avec elle autant qu'avec Rodrigue qui lui, commençait à l'oublier...



Ce livre donne envie d'en lire toujours plus et de jamais s'arrêter car on a très peur pour le petit chaton, héros de l'histoire, qui survit à une aventure extravagante et étonnamment elle finit bien. Il y a un petit peu de tristesse dans ce livre, de la passion, du suspense et de l'effroi ainsi que de la joie.
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Fil de fer, la vie

14 textes courts, finement cisellés comme sait le faire Jean-Noël Blanc, dont « Fil de fer, la vie » qui donne son titre à l’ouvrage. Tout au long de la semaine, voici donc deux nouvelles par jour, traitant de moments tragiques, confontés parfois à l’abandon, à la violence physique ou à la guerre. Des phrases courtes, brutes, comme pourrait les dire les enfants pour mieux dénoncer la vérité, pour mieux faire transparaître les sentiments. Et puis, il y a également ces petits riens qui poussent aussi à la joie et au bonheur, inexorablement. Jean-Noël Blanc réussit ici un grand livre, un pur moment de littérature (on retiendra surtout « Vie et mort d’un écrivain »). Bref, à lire et à relire.

http://www.ricochet-jeunes.org/critiques/livre/7098-fil-de-fer-la-vie
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Le nez à la fenêtre

Cette expression, je la connais depuis mes débuts cyclistes, en 1967, sous les couleurs de l'Auto-Cycle Annonéen. Elle désigne le fait de tenter de sortir du peloton, d'attaquer, de ne pas se contenter de "sucer les roues", de rester à l'abri, dans le sillage des autres coureurs. L'auteur illustre formidablement cette expression dans ce livre, un véritable bijou.



Dans la roue de Maurice Bénadour, je me suis régalé en savourant cette histoire remarquablement menée. Parallèlement, l'auteur nous fait vivre soit avec Momo, enfant, vivant seul avec sa mère dans un immeuble, soit au sein d'une équipe cycliste disputant l'étape Draguignan - Briançon du Tour de France. Les journées passent, l'enfant grandit et l'auteur révèle beaucoup de talent pour tenir son lecteur en haleine. Moi qui lis depuis très longtemps de nombreuses revues spécialisées, jamais je n'ai savouré un récit aussi bien détaillé que celui de ce livre, sur la course vécue de l'intérieur. Tout y est : la tactique, l'observation des mœurs du peloton, l'évolution de la course au milieu de la foule et surtout les sensations du coureur en plein effort.



L'histoire se termine d'une façon terriblement émouvante aux côtés de Momo, Maurice Bénadour, coureur du Tour.
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Nouvelles re-vertes

Dans le livre des Nouvelles Re-Vertes 13 auteurs différents nous plongent avec un rapport plus ou moins éloignés d'un monde écologique pour la planète .



Le calendrier de Jean-Noël Blanc où les petits gestes quotidiens pour sauver la planète peuvent devenir obsessionnels. Son premier roman par la nouvelle a été écrit en 1977 et s'intitule " L'Un ou les Ciels peints ".

Il était sociologue spécialisé dans l'urbanisme .

Il a reçu de nombreux prix grâce à son travail (prix Renaissance de la nouvelle, Grand prix de littérature sportive, prix Lettres Frontière, prix Intergraphic, prix de la Nuit du livre, prix de la Nouvelle du Mans, prix de la ville de Lyon, prix Lire au collège, etc.).



C'est l'histoire d'une femme Virginie qui offre un calendrier écologique comportant un conseil pour l'avenir de la planète chaque jour à son collègue Jérôme .

Jérôme pensa alors que Virginie était fan d'écologie et se mit alors à appliquer les conseils du calendrier mais chacune de ses catastrophe fut réparée le lendemain même ( comme d'avoir casser le lampadaire dans la rue de Virgnie ) .



Lorsque un jour il décidérent de partir en soit disant vacances écologique qui vont vite tourner au désastre pour Virginie . Jérôme se dit finalement que la ville n'est pas un environnement si nul que ça après ses vacances si désastreuse.



J'ai trouvé se livre assez difficile à comprendre par moment mais aussi tellement facile à d'autre moment .

Lire n'est pas mon passe temps favori mais les nouvelles courte comme celle-ci ne me sont pas tellement désagréable .

Ce livre a un liens fort avec la planète et l'écologie et surtout une bonne morale finale.



Je conseille se livre à ceux qui n'aime pas beaucoup lire et qui aime les livres sur l'avenir de la planète.



Fanny



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Chat perdu

ce livre est un peu monotone, car il n’y a jamais de vraies phrases; un groupe nominal suivi d’un point. Je trouve que les mots utilisés ne nous attirent pas. Sinon, j’ai bien aimé la fin, elle est sympa car Baltazar, le chat, retrouve ses maîtres. J’aime les histoires qui finissent bien !
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Parler du pays

Merci à Babelio de m'avoir permis de recevoir ce livre.

C'est d'abord un bel objet, agrémenté de dessins et peintures de l'auteur.

C'est une écriture sèche, comme le pays qu'elle décrit, des phrases courtes, avec quelquefois des expressions populaires, connues de tous.

C'est une série de nouvelles dures, acides, désespérées en quelque sorte : la vie telle qu'elle est, les humains tels qu'ils sont, dans ce village ou bien ailleurs, quand ils s'y déplacent. Un pessimisme à la Maupassant, pour vous donner une idée de l'impression que j'en ai eu. Et j'ai aussi pensé à Marie-Hélène Laffont, pour le style. "Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire", paraît-il. Un style contemporain, bien en accord avec le sujet. Une exposition des faits.

Un" roman-par-nouvelles" réaliste :

"C'est là qu'il convient d'être si l'on veut saisir les mystères et les drames de cette saison que le passant hâtif, qui se figure l'été comme une période aussi franche qu'une main ouverte, prend à tort pour un temps lisse, lumineux sans profondeur et sans vertige".







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L'inauguration des ruines

Ce livre commence bizarrement avec cette vieille Joroastre du Briet et cette Kathy Katrina qui découvrent un poupon vivant enveloppé de toiles d'araignées. C'est pourtant ainsi que débute la vie de Loÿs, une vie que Jean-Noël Blanc nous conte avec une verve incroyable et une imagination dense mais toujours proche du réel.

Régulièrement, nous retrouvons Loÿs en vieillard égrillard sous perfusion qui n'en finit plus de mourir, au bord de la Méditerranée, contemplant des jeunes gens nus qu'il paie pour s'ébattre devant sa fenêtre, sans oublier d'apprécier les formes de l'infirmière…

Il est temps pour l'auteur de nous plonger dans cette vie extraordinaire, la vie de celui qui devint un riche industriel mais qui, chez les Jésuites, où il était interne, était traité de « paysan, péquenot, rustre, maraud, pedzouille, pouilleux, bouseux… » tout en sachant se faire respecter à coups de poings.

Ce phénomène, véritable force de la nature, achète, vend, revend et possède vite la moitié de Neaulieu, sa ville où il dirige aussi l'usine de tissage, activité qu'il développe et diversifie rapidement. le récit est entrecoupé de poèmes, de théâtre, de citations.

Un jour, les ouvriers des manufactures le Briet se révoltent et l'armée tire faisant 13 morts et 21 blessés…Cela n'empêche pas le héros de faire construire son Palais du Travail et du Capital dont nous suivrons les aventures jusqu'au bout du livre. N'ayant pas d'enfant, Loÿs forme son neveu, Fandorle pour lui succéder et sait parfaitement s'attirer les bonnes grâces des financiers parisiens, bruxellois et suisses.

La guerre de 14 est une aubaine pour le groupe le Briet qui fournit les vêtements pour l'armée. Fandorle et Viviane, son épouse qui a posé pour Rodin, se font construire une nouvelle villa qui ne plaît pas à leurs enfants, Hubert Honey et Blanche Noire : « La maison tout entière est pour eux comme une lame de silence. Une cicatrice taciturne et impérieuse. Une stupeur immobile. Ils n'ont aucun lieu pour jouer. »

Ainsi se poursuit cette véritable saga. Quelle débauche de vocabulaire ! Quelle imagination délirante et fertile ! Déodat succède à Fandorle à la tête du groupe au grand dam des administrateurs : « … quel emmerdeur, quel petit cafard, un fils à papa prétentieux, beau gosse sans doute mais quel cabotin, un pignouf qui joue de son bagou tout neuf et tout amidonné encore, quand donc allait-il fermer son clapet ? »

Avec "L'inauguration des ruines", Jean-Noël Blanc a réussi une histoire complètement folle mais tellement actuelle, un livre qui régale le lecteur.




Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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