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Critiques de Jean Paul (10)
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Choix de rêves

Plus qu'une anthologie, "Choix de rêve" est une thèse comprenant son développement et le corpus de textes nécessaires à la preuve.

Il s'agit de la thèse d'un Albert Béguin qui ne veut retenir de Jean-Paul que ses écrits sur le rêve. Il en oublie l'ironie, la teneur parodique, la liberté de cet auteur, pionnier du romantisme.

Or le rêve chez Jean-Paul selon Béguin est métaphysique, le rêveur ne peut s'empêcher de s'envoler vers des cieux paradisiaques et rencontrer ainsi la divinité et ses kyrielles d'anges déchus ou non. Oui, les mauvais rêves - annonciateurs par ailleurs du genre gothique - eux aussi sont métaphysiques. Entre les cauchemars et les évocations du sublime, le lecteur flotte sans cesse dans un éther incompressible.

Hélas, le sublime devient plat, écœurant même, quand il succède au sublime et ne peut prendre ses racines dans le quotidien.

L'ironie de Jean-Paul fait hélas totalement défaut dans ce très beau recueil aux extraits trop souvent coupés, sortis de leur contexte.

Il n'empêche que le recueil rassemble de très belles pages très novatrices et même souvent plus audacieuses que ce que les romantiques vont produire dans les décennies qui suivront.
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Choix de rêves

Madame de staël avait donné, dans son " De l'Allemagne ", une version simplifiée du " Discours du Christ mort ", laquelle allait influencer non seulement Gérard de Nerval, qui s'en inspira dans " Les chimères " et " Aurélia ", mais aussi Victor Hugo, Alfred de Vigny et Théophile Gautier. Dans ce rêve le Christ apparaît devant une assemblée de revenants et proclame, dans une sorte de fracas étourdissant, tout l'édifice du monde s'effondrant, qu'il n'a vu nulle part de Père, et quand le narrateur se réveille, encore glacé d'effroi, c'est avec joie qu'il retrouve les douceurs du crépuscule et sa foi qui le réconforte, ne pouvant considérer un monde simplement livré au Hasard ou à une froide Nécessité, à un Néant éternel, un monde sans âme dans lequel les vivants ne seraient confrontés qu'à la douleur et la solitude.

Albert Béguin nous présente ici, dans cette anthologie, d'autres rêves, insérés dans les récits de Jean Paul, ou bien dans ses poèmes. Si certains ont des accents dramatiques, révélant la peur des ténèbres de son auteur, avec toutes sortes de monstres et d'apparitions jaillissant d'un chaos primordial et renvoyant à la face hideuse des hommes, d'autres exhaltent une nature toute nimbée d'une lumière surnaturelle - nature aimante et créatrice - et nous emportent dans leur extase. On voyage non plus dans les vallées sombres de l'Enfer, mais sous les soleils de Provence ou d'Italie, que chantent des pâtres ou des troubadours. On contemple d'un promontoire sacré une mer calme qui étincelle.
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La Loge invisible

Je retrouve dans ce roman la plume éclatée de Jean Paul, ainsi que son ironie savoureuse et omniprésente. La partialité du narrateur est criante puisqu'il est lui-même impliqué émotivement et physiquement dans l'histoire, quand ses tracas personnels ne la supplantent pas carrément. L'amusement laisse parfois la place à l'ennui lors de passages lyriques étirés jusqu'au bâillement. Le côté mystérieux du récit, auquel le titre se rapporte, demeure malheureusement très nébuleux une fois le livre refermé.
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Titan, tome 2

Ayant trouvé la première partie assez pénible à achever, je n'étais pas dans les meilleures dispositions en empoignant ce livre. Mon premier réflexe, contrôler le nombre de pages, m'a valu une frayeur. Il était de 973, alors que le premier tome en comportait 467 (à noter également que la police de cette édition est minuscule). Mais rapidement vinrent les soulagements. D'abord, la pagination reprenait exactement où celle du précédent volume se terminait, fiou ! Ensuite, la fin du roman ne remplissait que la moitié de ce second tome, la deuxième moitié étant consacrée à l'''Appendice comique du Titan'', où possiblement l'auteur lâchait son fou après s'être dûment contenu pour l'élaboration de son chef d'oeuvre. Enfin, ce dernier tiers de roman s'est avéré beaucoup moins indigeste que ce qui précédait. Cela s'explique par la concentration d'événements signicatifs qui s'y produisent : le voyage en Italie, deux affaires de coeur d'Albano, la fin de cette âme damnée de Roquairol, la révélation des nombreux mystères entourant Albano. L'identité du sombre personnage qui tentait de manipuler son destin est dévoilée et les épisodes concernant cette intrigue, isolés et fort séparés entre eux dans le premier tome, se multiplient et ravivent l'intérêt. Il y a aussi la prépondérance que prend l'intéressant personnage de Schoppe vers la conclusion. Bref, ce fut beaucoup mieux.



Le contenu de l'appendice comique est fort hétéroclite, allant de scènes comiques jusqu'à un traité fort épineux de philosophie (une critique des vues de Fichte...). Une grande partie est constituée par le ''Journal de bord de l'aéronaute Gianozzo'', personnage irascible voyageant dans les airs pour échapper à la sottise humaine et qui aime à semer le trouble là où il fait escale.



De façon générale, ce n'est définitivement pas mon bouquin préféré de Jean Paul, mais ce second tome rehausse mon appréciation de mi-parcours.
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Titan, tome 1

Malheureusement une déception en ce qui me concerne. Ce vaste roman, fierté de son auteur, nous décrit la sortie de l'enfance d'Albano, jeune noble à l'âme pure et ardente, dans la tradition des romans d'apprentissage. de nombreux personnages, dont plusieurs intéressants, interviennent et il plane une assez grande part de mystère dans le passé et le destin du jeune homme. Cependant, le tout baigne dans un excès de lyrisme et de sentimentalité qui m'a lassé. Trop de levers de soleil, de fleurs et de paysages bucoliques, d'analyses de sentiments ont inondé et dilué le charme que pourrait inspirer ces choses et mon intérêt général pour les autres aspects de l'histoire. De plus, il semble que l'auteur se soit imposé une certaine retenue en renonçant à ses digressions, ses traits d'humour et son style surprenant coutumier, choses qui étaient pour moi la principale raison de mon engouement pour lui. Le constat est donc assez triste en cette fin de premier tome, et j'envisage la suite avec plus d'appréhension que d'envie.
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Éloge de la bêtise

Jean-Paul Richter écrivit ce petit livre alors qu'il avait 19 ans, démontrant ainsi une remarquable précocité. Cette promptitude pour débusquer cette plaie purulente de l'humanité est tout à son honneur. D'autres tenteront l'épreuve ultérieurement avec quelque succès tout en sachant que le sujet reste inépuisable; s'accompagnant, semble-t-il, d'une terrible fatalité. Car toujours la bêtise semble triompher ne laissant que ruines derrière elle et nous laissant épuisés et sans remède. Car :

"Moi, la bêtise, j'emprunte tantôt telle forme respectable, tantôt telle autre pour me montrer aux hommes sous mon jour le meilleur ; mais je ne plais à chaque fois qu'à ceux qui me voient sous leur propre forme."
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Etre la dans l'existence

Ce livre de Jean Paul est un recueil de pensées et d'aphorismes. Je ne suis pas particulièrement fan de ce genre d'ouvrage. C'est qu'en général, en dehors de quelques sentences qui trouvent un écho dans le lecteur, les autres qui forment la majorité ne sont pas accordées de façon à faire vibrer les cordes dudit lecteur. Bref, c'est l'indifférence qui surnage. Et on en est réduit à lire ces courtes lignes les unes après les autres sans grand intérêt.



Je ne blâme pas l'auteur puisque ceci est une publication posthume tirée de ses écrits personnels. Ce qui constitue probablement le restant de son réservoir d'idées, dont peut-être les meilleures ont déjà trouvé refuge dans ses oeuvres régulières. Ceci dit, une douzaine d'extraits m'ont vraiment plu et j'en ai appris un peu plus sur cet auteur.
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La vie de Fibel

C'est la biographie fictive de Fibel, créateur d'un abécédaire (petit manuel scolaire pour apprendre l'alphabet) qui lui (l'abécédaire), si j'ai bien compris, a réellement existé dans ce coin de l'allemagne au XVIIIe siècle. Ce petit ouvrage qui est reproduit au début est principalement constitué de chacune des lettres, accompagnées du dessin d'un être ou d'un objet dont le mot débute par la lettre donnée et d'une petite phrase simple (et souvent ridicule) incluant ce mot. Le narrateur retrouve des fragments de la vie de ce Fibel qui mettent au jour une genèse de l'ouvrage beaucoup moins glorieuse que ce à quoi on pourrait s'attendre.



Cette histoire farfelue est l'un des petits romans de Jean Paul où il décrit la vie de personnages simples, naïfs et communs. Se faisant, et avec son ironie et son humour coutumiers, il écorche ici le mercantilisme qui prend parfois le dessus dans le milieu de l'édition. Nous apprenons aussi au fil de l'histoire l'inspiration derrière les plus fameuses phrases de l'abécédaire.



C'est un roman assez drôle, mais la raison principale pour laquelle je lis Jean Paul est la suivante : ses textes sont parsemés de métaphores surprenantes, de digressions fantaisistes, et il fait des liens inusités entre des choses totalement étrangères. Il suffit de lire le court avant-propos écrit par Jean Paul dans le présent livre pour s'en faire une idée. Bref, le fonctionnement de son cerveau est singulier, et pour tout dire, l'étude de ce cerveau est fascinante.
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Éloge de la bêtise

Attiré par le titre, j'ouvre ce petit ( 136 pages petit format non coupées, éditions José Corti oblige..) livre qui contient 8 pages d'introduction (Philippe Barthelet) puis 21 pages d'une préface écrite en 1921 par Hermann Hesse.

Suivent donc une centaine de pages d'un texte touffu, exigeant du lecteur comme moi d'intelligence moyenne une concentration importante. C'est brillamment écrit (et probablement bien traduit, de l'allemand) et constitue un réservoir inépuisable de citations sentencieuses possible. c'est la Bêtise qui parle et selon elle, elle détermine l'attitude, les réalisations et la vie de la plupart des puissants, des protecteurs, des courtisans, des riches, des nobles, des professeurs, docteurs (universitaires), poètes, romanciers, intellectuels, des théologiens, ecclésiastiques, philosophes, le Peuple (qui a des circonstances atténuantes, victme des puissants..) , des femmes, plutôt bourgeoises voire riches (aïe aïe aïe.. quel sexisme), des médecins et des juristes (avocats et juges).

C'est moqueur, sans tolérance donc sans nuance et assez prétentieux je trouve. Jean Paul (dont le vrai nom était Johann Paul Friedrich Richter) écrivain allemand au tournant des XVIIIè et XIXè s, aurait apparemment écrit ce texte à 19 ans et c'est impressionnant de maturité et de talent pour cet âge où l'on fait rarement dans la nuance. C'est la 3ème des 3 "chroniques satiriques" qui commencent son œuvre.

A l'époque où Jean Paul fait des études de théologie et écrit ses satires, son père, instituteur et organiste, meurt, laissant sa famille dans le dénuement. Je vois donc dans ce texte une colère, une révolte adolescente qui s'exprime avec talent mais férocement et prétentieusement.

Bref un texte dense et donc assez indigeste qui se révèle être plus un exercice de genre (la satire) qu'une pensée sincère qui perdurera vu, apparemment, ses œuvres ultérieures.
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Éloge de la bêtise

On se doute bien qu'il fait l'éloge de la bêise par antiphrase : nous le devrions toutes nos qualités ! Elle expliquerait tout, rendant les choses assimilables, nutritives et réconfortantes. D'où la bêtise des princes et du peuple, des théologiens, des médecins, des juristes, des femmes, des courtisans, des savants.
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