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3.81/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Alger , le 9 09 1944
Biographie :

Journaliste, écrivain et auteur-compositeur-interprète.

Son engagement dans le combat pour la cause de l'Algérie française, lui vaudra, dès l'âge de 16 ans, la prison en Algérie puis en France. Il entre à L'Aurore en tant que grand reporter, d'abord au service de politique intérieure, puis au service politique étrangère.

Il commence sa carrière d'auteur-compositeur interprète en 1964, sous le pseudonyme de Jean-Noël Michelet et enregistrera plus de 300 chansons pour défendre les condamnés de l'Algérie française, dénoncer le communisme, honorer l'armée.

En 1965, il obtient le grand prix de l'émission Âge tendre et tête de bois avec La Prière.

Source : chire.fr
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Jean-Pax Mefret Les oies sauvages


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À mes fils,
à ma fille.

Le gendarme qui me regarde a la bouche pleine. Il mâche méthodiquement un quartier d'orange dont le jus dégouline le long de sa vareuse. Il tient de sa main droite une mitraillette MAT 49 au canon pointé sur moi. L'homme est en treillis vert olive. C'est une masse. Un grand roux au visage laiteux et aux yeux verts atones. Trois grenades défensives se balancent à ses bretelles. Il porte l'écusson de la gendarmerie mobile. Les «rouges», comme on les appelle en référence au liséré qui les distingue de leurs collègues, les «blancs», plutôt respectés par la population.
J'ai faim, moi aussi. Comme le gendarme. Mais lui, il mange.
J'ai froid.
J'ai sommeil.
On nous a réveillés avant l'aube, dans l'obscurité complice de la nuit tiède. On nous a sortis des étroites cages à chiens qui nous servaient de cellules à l'école de police d'Hussein Dey, forteresse de la Mission C - pour choc - des brigades chargées de la lutte contre les partisans de l'Algérie française. Les faisceaux de lumière crue des torches électriques balayaient nos visages fatigués par quinze jours d'une longue garde à vue ponctuée d'interrogatoires et de brimades. Les militaires étaient nerveux, inquiets, aux aguets. Notre calme leur laissait supposer que quelque chose allait arriver, qu'un commando tapi dans l'ombre était sur le point de nous faire évader. Les policiers, soulagés de leur passer le relais, avaient disparu. Sans un mot, ni un regard.
Alors, les grognements des moteurs Diesel ont bousculé le silence. On nous a hissés, enchaînés, dans un des cinq camions stationnés dans la cour. On nous a fait asseoir l'un derrière l'autre, jambes croisées sur le plancher, pendant que nos gardiens armés prenaient place sur les banquettes en lattes de bois. La bâche du GMC est retombée, nous plongeant tous dans la pénombre, et la colonne s'est mise en mouvement sur la route déserte ouverte par les engins blindés de la gendarmerie mobile.
Garde mobile ! Pour les pieds-noirs, le mot est devenu synonyme de répression sauvage. Dans la chaîne de notre calvaire, ils sont juste après les CRS et avant les barbouzes, ces groupes d'hommes engagés par le pouvoir pour accomplir les missions sales que les policiers - à quelques exceptions - ne veulent plus faire. Les CRS, c'est la matraque et la grenade lacrymogène. Les gardes mobiles : le coup de crosse de mousqueton, le canon à eau colorée et la grenade offensive. Et, pour certains, la torture, une spécialité qu'ils partagent avec les barbouzes qui pratiquent impunément l'enlèvement, le supplice et le meurtre.
Pas un jour ne se passe à Alger sans qu'un affrontement se produise entre gardes mobiles et population. Ils repré­sentent la milice du pouvoir. Une force injuste, mécanique. La déchirure remonte au 24 janvier 1960, au début de la semaine des Barricades, la première insurrection armée d'une partie de la population algéroise. Le sang a coulé. Dans les deux camps. Six morts, vingt blessés chez les manifestants ; quatorze morts dont deux officiers, et cent vingt-trois blessés dont six officiers, chez les gendarmes. Lourd et triste bilan imputé au zèle excessif du lieutenant-colonel de gendarmerie mobile Debrosse. Soutenu par des hélicoptères déversant des grenades lacrymogènes puis offensives, il avait, sans les sommations d'usage, envoyé ses hommes, mousqueton à la hanche, disloquer par la force armée un cortège qui était sur le point de s'éparpiller. Au procès des Barricades, Debrosse s'était justifié : «J'ai exécuté les ordres.» D'autres officiers avaient reçu les mêmes, ce jour-là. Mais ils les avaient gardés dans leurs poches.
Deux ans plus tard, le sang n'a pas séché. Jusque-là, les escadrons de gendarmerie mobile participaient à des opérations dans le djebel, contre les katibas de l'Armée de Libération Nationale. Mais au fil des mois, l'ennemi a changé. Ce n'est plus l'indépendantiste algérien, c'est le Français. L'Européen d'Algérie, comme l'écrit la presse. C'est d'abord l'OAS dirigée par Raoul Salan, soixante-deux ans, général cinq étoiles, ancien commandant en chef des forces armées en Algérie. L'Organisation Armée Secrète qui mène un combat extrême sur des objectifs ciblés pour bloquer ce processus, éliminer ses adversaires et affronter les hommes du FLN qui ont réapparu et repris, en toute impunité cette fois, leurs actions dans les villes.
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