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Citations de Jean-Philippe Domecq (40)


La mort n’est rien à côté d’une mort.
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On n’a aucune envie de guérir d’un chagrin - le chagrin est tout ce qu’il y a de fidèle.
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Ainsi, nous l’avions bien discernée, Anne ; ainsi il y a un magnétisme des êtres que notre rationalité occidentale ne peut certes appréhender mais qui constitue une autre dimension humaine, qui elle aussi crée de la valeur, les avancées, fait l’Histoire.
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...il y eut bien oppression, culturelle, au cours de ce demi-siècle d'art.
Qui de nous ,n'a vu ces enfants des écoles que l'on fait défiler, au nom de l'initiation à l'art-qui-rompt, devant les œuvres que j'ai mentionnées au chapitre précédent, carrés de métal au sol (Carl André), télégramme de On Kawara indiquant à son galeriste qu'il est à telle heure à tel endroit, série de chiffres qu'aligne de toile en toile Roman Opalka, toiles lacérées de Fontana, retournées de Rutault, rayées de Barré, peintes à l'envers par Baselitz, et le bleu Klein, et le néon de Flavin, la savonnette géante de Fabrice Hybert, grand prix de la biennale de Venise, le carrelage du précédent lauréat français de la même biennale, les horloges identiques, alignées sur le mur et indiquant chacune l'horaire sur tel point de la planète, avec marteau à côté de chaque horloge (Vilmouth), les photos du couple Gilbert et George, le pigeon naturalisé que Dietman a posé sur un tas de fiente en bronze - bref, qui n'a vu ces générations de jeunes qu'une " pédagogie d'éveil" et de "formation à l'art vivant" a traînés devant ces produits les plus cotés et commentés de l'art dit contemporain? Et il fallut admirer, apprécier, "s'ouvrir"...
Mesure-ton bien la restriction des facultés réflexives sensibles et imaginatives, la fermeture d'esprit et de désir que de telles œuvres entraînent, et la responsabilité qu'on a prise pour l'avenir ? Sent-on bien que ce n'est pas sans conséquences qu'on soumet le boîtier crânien à pareilles œillères, et qu'on y soumet d'autant plus efficacement qu'on le fait avec les meilleures intentions démocratiques du monde ?
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Les témoins rapportent qu’une femme annonça à la foule la mort de Robespierre par un rébus, «montrant sa robe puis une borne de pierre, et passant la main devant le cou» (p. 288). Jusqu’à ses toutes dernières pages fébriles, pressées de décrire l’exécution qui a eu lieu l’après-midi du 10 thermidor An II (27 juillet 1794), l’ouvrage de Jean-Philippe Domecq n’aura eu de cesse de tenter d’élucider, par des voies littéraires, l’énigme de la chute de l’Incorruptible qui illustre de façon remarquable le mot de Saint-Just : «L'homme obligé de s'isoler du monde et de lui-même jette son ancre dans l'avenir».
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Dans les années 90, tout le monde connaît Momo à Belleville. C'est un enfant du quartier. Il rend toutes sortes de services en disant qu'il travaille à Canal. Un soir, il se retrouve dans une fête pleine de chair et de poudre. Les femmes sont des stars, les hommes sont puissants. Tout clignote de partout. Un coup, Momo est dans le noir; un coup, Momo est dans la blanche, mais au dernier coup, c'est le gars de la météo qui est dans Momo.
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En attendant, imaginez-vous ce ciel, un soir, ce ciel qui se met à ne plus bouger, comme jamais ciel, aucun ! Et qui pire, se tend, tire… À la fin on se rabat sur le temps, que voulez-vous !… On regarde sa montre ! Et on ne cesse plus. On n’en décolle pas. Ni du cadran ni d’autrui car là au moins. On n’a pas intérêt. On rentre la tête dans les épaules, on reste dans l’humain, le temps étant de l’humain pur, donc les montres, à fond – l’humain, l’entre nous, rien que l’entre, en attendant des jours meilleurs, voilà tout ce qui nous reste à faire quand arrive Autre Chose.
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C’était de la jeunesse aisée que ces jeunes, et même de la jeunesse tout court, qui avait donc le temps ou les moyens ou les deux, qui pouvait se permettre disons de palabrer surf, planche à voile et giclées toute la sainte journée, foin du laconisme là pour le coup, autant ça se la fermait totalement sur la particulière plage, autant ça se l’ouvrait totalement avant et après, dès le tardif lever de cette jeunesse qu’on pourrait dire aisée mais qu’y a-t-il de particulièrement « aisé » à se lever à midi lorsqu’on se couche à l’aube (oui, c’était le rythme), hein ? Tout ça pour dire que, du lever à l’arrivée sur plage, ça ne causait plus que technique et affect, sauts réussis au millième près et relations surprises à la seconde, là ça y allait les commentaires et c’est logique : ça ne vivait que pour ça, l’été, et toute l’année pour l’été.
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On croit bêtement que c’est les sensibles qui rêvent, mais non, ils sont bien trop occupés par l’angoisse. Eh bien il était du genre, en corsé, à craindre crise de femme plus que mort d’homme – ceci pour dire. Pour dire l’effet que ça lui faisait : comme une aiguille au cœur soudain il sentait, avant elle, qu’en elle ça montait : cette vibration dans l’air… non, pas ça, pitié, dites-moi que ce n’est pas ça, tu ne vas pas recommencer, dis, tu ne vas pas… il tournait la tête vers elle, ou vers le mur derrière lequel elle campait : hélas la nappe, la nappe d’ondes…
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Parce que même ça c’est bizarre dans la vie, pour peu qu’on y pense, même cette tendance à observer le semblable – toutes nos tendances, en fait, le sont, bizarres. Même les désagréables – même les agréables, c’est dire. Tout est bizarre dans la vie. Même quand on le sait – la preuve : on sait pertinemment qu’on ne peut s’empêcher d’observer les gens, eh bien ça n’empêche pas, ça reste bizarre. Et pourquoi les observe-t-on, hein, pourquoi leur suppose-t-on des choses ? Parce qu’on aimerait bien savoir, au fond, comment ils font.
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Si les hommes s’accommodent de râler inaudible, au fond, c’est que chacun a tendance à penser que le monde, n’attendant que lui, l’entend.
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... A l'angle de la table, l'encrier de plomb. Les feuillets. Debout, le buste incliné vers la table, il les relit, tout en boutonnant son gilet. Sa main, d'une virevolte, fait mousser le nœud bouffant de la cravate. Machinalement, il se rassoit, prend la plume :
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Parfois, je vois les trains et ils passent ; d'autres fois c'est l'inverse, ils passent et je les vois.
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"Quelques échantillons du Ridicule-turel" [suite]

Eric NAULLEAU : (...) ce magnifique morceau de poésie douloureuse extrait de "La Possibilité d'une île" : "Comme toutes les très jolies jeunes filles, elle n'était bonne qu'à baiser, et il aurait été stupide à l'employer à autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe."

J.-Philippe DOMECQ : Mais, mon cher, vous n'avez pas compris : "Avec Houellebecq, la baise moisie a son poète" ... vous explique l'inénarrable Sollers - toujours prêt à prendre les trains en marche, celui-là, de Mao à Messier, du marxisme-léninisme pur et dur au papisme et de Lacan à Balladur, et maintenant Houellebecq puisque "tout le monde en parle".

[Jean-Philippe DOMECQ & Eric NAULLEAU, "La situation des esprits - Art . Littérature. Politique. Vie ", chapitre "La crise de la médiation littéraire, cas concrets", éditions de la Martinière, 2006, page 60]
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Le truc fatal ça a été après le deuxième coup de vent, on se souvient, ce calme beaucoup trop comme avant justement. Comme s’il avait fallu nous rallonger, nous leurrer pour que ça vienne, tranquille. Et c’est venu, terrible, au bout des quelques heures où on aurait dû au contraire – ces on aurait dû !… les comme si… typiques, tellement typiques du trop tard. Eh bien il y a eu intérêt à les taire ensuite et dans les temps des temps, puisqu’on n’avait rien vu venir !… Heureusement, se la fermer se compense, on sait, et n’empêche pas les suivez-mon-regard de fuser, des semaines, des mois, des années de qui-n’en-pense-pas-moins ce fut – on n’allait tout de même pas se priver totalement du bon vieux la faute à qui quand c’est la faute à tous, personne.
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Les humains se toisent, il n’y a pas à dire, et y passent du temps, la plupart tout leur temps on a l’impres sion – mais ce n’est pas une critique, attention ! au contraire ! Au contraire on comprend : comment font les autres, comment font-ils avec cette vie, c’est une question qu’on s’est assez posée nous-mêmes, ça oui, ici même et Dieu sait [si l’on veut], pour ne pas, en plus, critiquer nos semblables en train de toiser bouche bée leurs semblables !
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Oh, ne mêlons pas « tout le monde » à ça je vous prie, « tout le monde » a vraiment autre chose à faire que remarquer un couple qui sort à vélo, surtout de chez le loueur, excusez. – Admettons. On peut reprendre maintenant ?… – Moi c’est quand vous voulez, on ne vous a rien demandé d’admettre mais à part ça tout va bien.
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Si j'essaie de montrer, au début de ce petit livre, le vie de la rue, la vie de la foule, avant de dire quelques aspects précis, quelques rencontres particulières, c'est pour donner un exact point de départ à cette promenade à travers le réel. La vis sociale trouve dans la foule son élément premier. Quelles que soient les forces dirigeantes qui s'établissent, les influences individuelles qui s'exercent, il faut bien en venir à en connaître l'existence permanente de cet élément à la fois stable et changeant. Lorsqu'une période d'agitation cesse, lorsqu'une influence de classe ou d'individu prend fin, que reste-t-il?
Il reste l'Histoire, il reste l'esprit humain, accru ou changé - et il reste l'humanité, les millions d'êtres qui continuent de vivre, qui reçoivent et transmettent le dépôt qui leur est confié.
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Des pas dans le corridor de planches, Simon-à-la-jambe-de-bois est entré sous le porche. Brount, son poil roux, le devance dans la cour et vient tourner autour de son écuelle, près de la pompe.
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Je la rouvre, cette porte, et je m'essuie les pieds en sortant. Là, j'ai un arrêt. Heureusement, que je l'ai eu. Mais l'arrêt a duré, porte en main. Comment m'en sortir je viens de m'essuyer les pieds pour sortir, pour sortir, que va penser le préposé ?... Que j'ai trouvé sale son local ? Aussi sale au moins que dehors, puisque je me suis essuyé les pieds en sortant exactement autant qu'en entrant ?! Que je me suis essuyé les pieds du local où il travaille, lui ! Qu'il entretient, si ça se trouve ! Où il accepte de travailler, en tout cas ! Dont il a la responsabilité pleine et entière, si ça se trouve !...
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