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4.04/5 (sur 146 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nantes , le 10/02/1936
Mort(e) à : Douarnenez , le 26/07/2003
Biographie :

Jean-Pierre Abraham est un écrivain français, auteur de différents récits autobiographiques, de poésies en prose et d'histoires pour enfants.

En 1961, il devient gardien du phare d'Ar-Men, au large de l'île de Sein (Finistère, Bretagne). Il quitte Ar-Men en 1964 pour se marier et s'installer dans les Alpes-de-Haute-Provence, au Revest-Saint-Martin, où il travaillera pour l'éditeur Robert Morel.

En 1968, après la sortie d ''Armen' (Editions du Seuil, 1967), il s'installe avec sa femme et ses deux fils sur l'île de Penfret, au cœur de l'archipel des Glénans où il occupe alors un poste de gardien d'île.

Il prend en charge la rédaction du Cours de navigation des Glénans, en compagnie de Jean-Louis Goldschmidt, responsable technique et travaillera à deux éditions de la "bible" du navigateur à la voile (sa description de l'art de la godille, notamment, est devenue un classique). Au cours de cette période, il est également professeur à l'École des chefs de base nautique des Glénans, située à Concarneau.

En 1976, il part s'installer à Plestin-les-Grèves, dans les Côtes-d'Armor. Il devient un temps rédacteur des Instructions nautiques pour le Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM).

En 1986 paraît enfin Le Guet (Gallimard), près de vingt ans après Armen. C'est également le moment du retour dans le Finistère, à Douarnenez cette fois, où Abraham devient éditeur et rédacteur de la revue d'histoire et d'ethnographie Ar Men, au sein du Chasse-marée.

À partir de 1996, date de sa retraite, il s'installe, seul, dans le pays bigouden, où il connaît la période la plus prolifique de son existence sur le plan de l'écriture : six livres paraissent coup sur coup, y compris deux textes posthumes.

Il est le père de l'artiste Clet Abraham.
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Source : Wikipedia
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Hommage à Jean-Pierre Abraham.


Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Jean-Pierre Abraham
Elle ouvre la porte
Se penche
Laisse couler de ses doigts
Le chat dans la nuit

(" Compère, qu'as-tu vu?")
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Un calme étonnant s'est installé en moi, qui dure encore. J'ai abandonné à regret, à seize heures trente. Je me suis lavé longuement les mains et j'ai gagné la lanterne pour les cérémonies de l'allumage. Chaque geste était clair et chaque pensée tranquille. Elle est donc bien misérable, cette fameuse inquiétude, qui ne résiste pas à un simple travail, au va-et-vient dérisoire d'un chiffon sur un objet de cuivre ! Il ne faut pas faire le malin. C'est aussi en regardant la mer aller et venir, aveuglément, que je me suis perdu.

(p.48)
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5 Février.
Je crois que peu à peu, dans la brume où tout s'embrouille, les pensées inutiles, durement secouées, finiront par tomber, par disparaître, avec les oiseaux. L'une après l'autre, je le crois. Mais la nuit passe sans attendre.
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Je voudrais finir. Est-ce-que je vais passer ma vie à peindre des murs en blancs, des murs qui ne m'appartiennent même pas ! Le faire et s'en aller.

Et cependant je crois qu'au bout de la monotonie chaque instant doit retrouver sa fraîcheur, révéler à nouveau son pouvoir d'immense surprise.

Je n'ai pas encore en moi le mélange d'insouciance et de hargne nécessaire pour bien naviguer. Un jour, sûrement, je serai à nouveau sur un bateau qui plongera profond dans la lame. Etre en mer avec une fille ,il n'y a tout de même rien de mieux.

(p. 135)
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Mais j’aimais surtout les retours. Je ne suis pas de ceux qui s’en vont très loin, la main ferme, imposer à la mer leur dépit.
Moi je me peuple de reflets prudents.
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En venant ici, pourtant, j'espérais quitter à jamais le versant dérisoire de l'attente. Cette façon de tendre l'oreille et de retenir son souffle : l'essentiel de la vie depuis tant d'années. A l'île où je n'attends rien de personne, je passe des journées à guetter les bruits de pas dans le jardin du Grand Monarque, ma maison. Je pensais qu'au phare l'attente prendrait une autre forme. Si quelque chose doit surgir, ce ne peut être que du fond de moi. Et voilà que je guette encore, comme si on allait frapper à la porte. Au fond, rien ne bouge. Il ne se passera rien.

(p.20)
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26 novembre, 17 h.
Un court vent de nord faisait briller le flot montant. La mer glissait d'un seul bloc, sans bruit, et le ciel semblait la suivre. Seul, ce phare, dressé, inquiétant de loin j'imagine. Nous qui l'habitons nous sommes au secret. Je crois parfois participer à quelque chose de grave, sans comprendre.
Nous entrons dans la période des vives eaux et l'on aperçoit, à basse mer, un morceau de la roche rouge sur laquelle le phare est bâti. Ar Men en breton signifie La Pierre. Qu'avait-elle de particulier cette roche pour qu'on la nomme ainsi, parmi les dizaines qui émergent sur la Basse-Froide ? J'aime ce nom.
Il faisait le même temps lorsque j'ai vu Armen pour la première fois. La mer était grise, comme toujours lorsqu'on navigue sur un bateau de guerre. J'ai cru reconnaître cet endroit. J'ai souhaité vivre dans ce phare. C'était la meilleure façon pour ne plus le voir. Quand j'ai posé le pied, la première fois, sur ce débarcadère-jouet, je me suis cru chez moi. Mais de toute cette époque, déjà, je me souviens peu.
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17 Février
Il est vrai qu'à se méfier sans cesse des mots et des choses toute chance finit par mourir. On ne peut appareiller sans une marge de confiance peu raisonnable au fond de soi.
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20 décembre, 17h.
Patience. Choisir d'habiter près d'une lampe, c'est tout de même choisir la couleur de sa vie. Une lumière violente fait écran. Ici, entre les lueurs et les ombres on doit pouvoir avancer lentement. Peut-être vaudrait-il mieux flamber d'un coup, vivre en torche, se consumer dans un éclair de folie ?
Mais la folie est dehors qui hurle. il faut résister. Faire le poids. J'allume ma lampe. La lumière coule sur le table et d'objet en objet gagne ses positions. Des ombres se prennent à vivre intensément, comme un regard. La limite du cercle est imprécise. Il faudra y aller voir. Avancer les mains.
Je n'en finirai pas d'errer entre l'ombre et la nuit. C'est de la complaisance.
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J’ai découvert au fond de l’armoire de grandes plaques de cuivre que je n’avais jamais vues […] Je les ai fait briller aussi. Je les ai mises en bonne place sur les étagères. Mais les roues dentées sont encore plus belles.
Je crois vraiment que la vie allait mieux d’heure en heure. Je respirais tranquillement ? J’aimais ce travail d’usure lente au bout duquel jailissait une lueur. Tout cela est illusoire, bien sûr. Aussitôt l’air attaque, secrétement, recommancee à ternir ces objets trop provocants.
Peut-être que le cuivre lui-même s’inquiète de sa fanfare et ordonne le repli. En quelques jours l’éclat va changer, s’assombrir, il prendra une sorte de profondeur – C’est le plus beau moment – puis s’endormira peu à peu. Il faudra recommencer. Est-ce que faire les cuivres c’est aussi un acte de foi !
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