« Mallarmé et la mode » : dont les développements sont relatifs à la Dernière Mode, la publication à laquelle Mallarmé collabora d’août à décembre 1874. Le livre tente d’articuler cette étonnante revue de modes sur la poétique mallarméenne, bien que le texte de la Dernière Mode, et c’est là la thèse exposée en 1989 par Jean Pierre Lecercle, reprise et complétée aujourd’hui, présente peu de rapport avec l’élaboration poétique mallarméenne. Objets de la récente exposition intitulée « La mode et l’impressionnisme », les relations de la mode et de l’art méritent d’autant plus d’être réappréciées que le livre, aujourd’hui, hante, au sens propre du terme, les vitrines des magasins de modes qui, il y a quelques années, ont chassé les librairies du Quartier latin, à Paris, et ont pris leur place...
Diable! Mallarme est poete, sa revue doit etre poetique, quoi que revele l etude de texte. Poete, poesie, revue, c est tout un, et il n y a pas a sortir de la! Mais son observation chronologique le prive de toute possibilite de comparaison avec les autres ouevres: il se retrouve alors, avec la seule "Derniere Mode", sur la corde de l analyse, une corde qu il doit trouver bien raide puisqu il se meut en tout sens et fait maintenant fleche de tout bois, utilisant des categories dont la fiabilite ne me semble pas certaine: le mythe du poete a qui il suffirait, tel l ange de Baudelaire, d avoir de la boue pour faire de l or, - des chiffons pour produire de la poesie:
"(...) le genie releve tout ce qu il touche!"
Mais l existence de la poesie, qui devrait etre le resultat d un developpement coherent, eu egard a son "anormalite" dans ce type de publication, est posee comme allant de soi, de maniere immediate. Elle ne nait pas du texte, mais plutot de l horizon d attente, et, dans les meilleurs des cas elle est mediatisee par la surprise que suscite une lointaine et deconcertante Derniere Mode. Le regard critique ne s arrete pas sur le journal, mais abstrait de son champ toute encombrante realite, scotomise la realite de la revue pour se fixer et revasser sur l azur.
« Mallarmé et la mode » : dont les développements sont relatifs à la Dernière Mode, la publication à laquelle Mallarmé collabora d’août à décembre 1874. Le livre tente d’articuler cette étonnante revue de modes sur la poétique mallarméenne, bien que le texte de la Dernière Mode, et c’est là la thèse exposée en 1989 par Jean Pierre Lecercle, reprise et complétée aujourd’hui, présente peu de rapport avec l’élaboration poétique mallarméenne. Objets de la récente exposition intitulée « La mode et l’impressionnisme », les relations de la mode et de l’art méritent d’autant plus d’être réappréciées que le livre, aujourd’hui, hante, au sens propre du terme, les vitrines des magasins de modes qui, il y a quelques années, ont chassé les librairies du Quartier latin, à Paris, et ont pris leur place...
Son passé dans le langage n'assure à son être aucune pérennité, et sa disparition est le signe de l'épaisse matérialité que lui conférait le langage; elle coïncide avec la prétention de cette écriture à faire l'objet sur le papier: s'il n'a plus besoin d'être, c'est parce qu'il a été. Les objets du monde de la mode sont sans temporalité; ils n'ont pas de durée. Ou, pour tenir encore plus fermement cette idée de l'histoire et du temps, qui est une des problématiques essentielles de Mallarmé: ils ne peuvent témoigner de leur être passé, qui ne se prolonge pas dans le présent.
Assurément, voilà un bon conseil pour qui veut lire une poésie de Mallarmé, et plus encore en rendre compte. Son application rigoureuse dissiperait bien des malentendus: lire un poème comme ce qu'il prétend être, un poème, c'est-à-dire un "bibelot" forgé dans la séparation d'un "double état de la parole, brut ou immédiat ici, là essentiel".
La Dernière Mode: à l'inverse de la poésie, qui n'a pas besoin d'inventer, d'ajouter à ce qui existe déjà mais prends les objets tels qu'ils sont, sans les nommer, ni ceux ni aucune de leurs parties: