Elle reconnut véritablement Kinalonga et Damongo. Elle fut si émue qu'elle fondit en larmes. Comment était-ce possible que kinalonga et celui qui l'avait condamné à mort aient vaincu leur haine, la victime sauvant son bourreau, et soient devenus amis ?
Ma foi ? Voler qui s’est enrichi en volant les travailleurs. Ma loi ? Dieu est prisonnier des riches. Supprimer les riches, c’est libérer Dieu, et rétablir l’équilibre rompu par les prédateurs.
Ces riches qui n’avaient aucun mérité de l’être : chaque transpiration du pauvre et du travailleur produisait un lingot d’or qui faisait dilater, encore plus, les tissus adipeux des gros bourgeois de la République du Ta-Nawa.
Kingoundou se trouvait un peu en deçà de l’Equateur, au Sud, dans une région autrefois infestée de cannibales. S’ils avaient été contraints à renoncer à se nourrir de chair humaine, ils n’avaient pas perdu leurs tendances sanguinaires, et leur cruauté d’antan. Ils étaient restés sans scrupules, et ne réglaient leurs différends, même les plus insignifiants, que dans le sang. Et lorsqu’il arrivait que l’un d’eux assumât une partie du pouvoir, où que ce fût, à Loloville, à Ouanikoulou, ou à Kampakalas, et même à Kingoudou, le sang coulait toujours.