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Citations de Jean-Pierre Martin (51)


Jean-Pierre Martin
Plus on répète un mot, plus il pense à votre place.
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En même temps que cette imposture (***tenues hippies diverses)- le sabot suédois-, c'est moi que je vendais, moi, sabotier d'opérette, moi, sorte de saddhu occidental, rêveur mercantile excroissance du soixante-huitard déplacé
à la campagne ( situation plus enviable que celle des communards déportés), curieuse fabrication de ces années 70, à la fois singulière et conformiste, si conformiste que je rentre dans cette catégorie qui a pignon sur rue : l'artisan baba.

( p.158)
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Jean-Pierre Martin
Mon parcours est atypique, c’est vrai, mais c’est aussi un parcours du combattant. En réalité, dans ces années politiques puis libertaires, il n’y a que deux choses que je n’ai pas faites : je n’ai jamais vécu en communauté ni élevé de chèvres.
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Ainsi le jeune homme prétendait-il braver la prédestination, franchir le Rubicon des classes, aller au charbon, partir en franc-tireur sur le front de l'usine.

Ainsi d'autres partent en mer, d'autres se font fils de leurs œuvres, d'autres finissent de s'arracher les yeux aux livres, d'autres s'absentent au monde, d'autres s'enfouissent dans l'orient populeux, d'autres s'injectent la mort, d'autres se pendent à leur famille, (...) (p. 10)
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« – On est tous plus ou moins atteints, mais le fou, c’est d’abord celui qui est sans interlocuteur. »
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En ce temps-là, une période reculée qui correspond aux années mille neuf cent soixante-dix après Jésus-Christ, un étrange séisme s'était produit.
Beaucoup d'hominiens se demandaient comment vivre, où vivre, et avec qui.
Une lignée nouvelle est apparue, " Homo Baba", des hominidés évolués mais traîne-savates.Cette souche primitive se subdivisa ensuite en branches complexes et variées. Parmi elles, à rebours de la tendance générale de l'humanité civilisée, " Homo Baba nostalgicus ruralis".
Démangée par le prurit du bonheur, cette peuplade éprouva une répulsion à l'égard des villes et une attirance pour les trous perdus.Elle désirait habiter le monde de façon autonome.Elle chercha des lieux éloignés, à l'écart de l'économie en marche.
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Tous mes Martin auront été l'occasion d'un voyage dans l'espace et le temps, du 4e siècle à nos jours, de l'Inde à l'Australie, d'Alençon à l'Amérique, du Chili à Vienne... Chacun à sa façon est un aventurier: héros ou salaud, sage ou fou, artiste ou explorateur, missionnaire ou militant, transfuge ou sédentaire, chercheur ou risque tout, ange ou canaille
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Quand les aliénations mentales prennent l'allure d'un discours politique, les discours politiques manifestent des aliénations mentales. Le club des psychopathes en tous genres forme un cercle nettement plus large que ses représentants les plus spectaculaires. Aujourd'hui le monde est plus que jamais borderline, aujourd'hui que la folie est au pouvoir sans plusieurs Etats du monde, il est probable que le dérèglement psychotique s’accélère. Trump, Bolsonaro, Orbán, Berlusconi, Erdogan, Boris Johnson, Poutine, Salvini, Bachar el-Assad, un bon nombre d'autres, au pouvoir ou pas encore : on voit bien que le trouble psychique n'est pas reconnu à sa juste valeur. Si le dossier de tous ces personnages n'a pas été accepté par les organismes compétents, c'est qu'il y a bien des progrès à faire. La bête immonde est psychotique.
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Souvent ils vont à l’essentiel : la vie, la mort, la haine, la peur du monde, la relation à l’autre, le désir de reconnaissance. Ils expriment admirablement nos névroses banales, notre fatigue de nous-mêmes, notre fureur chronique à fleur de peau, nos entraves matérielles, l’encombrement des choses, le malaise de nos corps, la tristesse quotidienne que provoque en nous le sentiment de fugacité, toutes les entraves qui contrarient la fraîcheur de vivre.
Ils ne s’habillent pas, ils s’accoutrent, s’affublent, se nippent, superposent des fringues, projettent la nudité de l’homme dans un habit d’Arlequin. Aucun vêtement ne leur suffit, aucun ne convient à leur multiplicité de fou, ce pour quoi il leur faut des couleurs, des chapeaux ou plutôt des galurins, des choses qui marquent, qui distinguent, qui se repèrent en un coup d’œil.
Les passants affairés s’y habituent comme à l’idiot du village. Pas moi. Je ne parviens pas à ignorer les corps errants dans la foule, les folies anonymes qui hantent la misère en milieu urbain. Les discours délirants m’émeuvent. Je cherche à travers eux une révélation. Je cours après une énigme.
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Outre la diversité de nos origines géographiques, la multiplicité de nos tempéraments divisait notre tribu improvisée en mille sous- catégories : les sages et les fous, les mégalos et les pères peinards,les peur,-de- tout et les peur-de- rien, les sauvages incurables qui soignaient homéopathiquement leur sauvagerie, les phobiques,les expérimentateurs, les allumés, les bourlingueurs, les cigales, les fourmis, les dandys, les paumés...
L'habitat reflétait parfois ces écarts où se dosaient le désir de solitude et la fibre communautaire.
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Par la faute de ces livres désirés, volés, dévorés, je me suis retranché outre mesure, dit silencieusement l'incendiaire. J'ai contracté la maladie de la solitude. Je n'ai pas vu la vie. (p. 17)
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Ça fait peut-être deux mois que je n'ai pas lu les journaux, que je ne regarde pas la télé, que je n'écoute pas la radio. Pourquoi ajouter au malheur intime les problèmes de l'humanité et, en plus, ceux du cosmos?
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Il fallait la "nettoyer" la pensée, en débusquer les "crampes", se défier du point aveugle en soi, de l'impuissance à se raviser, du danger de la prise de position immobile, du professoral pontifiant, du systématisme manichéen, du fétichisme du nom qui règne sur la pensée aliénée et sous influence.
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Or une fois Paris retrouvé, il me sembla qu'il me fallait rechercher l'exact contraire du bitume.Qu'est-ce que l'antipode d'une capitale ? C'est un lieu- dit.À tort ou à raison, Paris donne la sensation du centre.Le lieu-dit procure la sensation de l'absence de centre. Paris est un quelque part connu du monde entier; le lieu-dit, un nulle part ignoré de tous.
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Les matons, « Tête de mort », « Poisson froid », « Bouille écarlate ».
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Quelquefois, par solidarité, j’ai envie de hurler avec eux, de harponner les autres, tous les autres si indifférents, si pressés, si blindés de normalité. Ceux qui passent sans mot dire. Car l'indifférence est générale, et que veut un fou avec ses moyens si particuliers, ses mimiques si étranges, son habillement incongru, ostentatoire, multicolore, avec ce corps exhibé, signalisé, fait pour accrocher les regards, avec cette maison ambulante, ces sacs plastique, ces affaires disparates qu'il transporte sans destination, que veut-il, sinon mettre fin à ce flux indistinct, tenter de saisir enfin, dans le flot continu des passants qui sans répit circulent, une attention, une reconnaissance?
Dans les cafés, dans les rues, les fous harcèlent, demandent, intiment. Ils aimeraient que la ville soit un village, tâchent de former autour d'eux un cercle d'attentions, une réunion de passants qui s'arrêteraient pour eux, rien que pour eux, enfants, vieillards, badauds, peu importe. Ils veulent le monde à leur chevet. Qu'on ne les laisse pas seuls. Qu'on ne les ignore pas.
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Je marche infatigablement, interminablement, sans but, dans les rues, sur les quais, dans les parcs. Quelques humains, des ultrasensibles, perçoivent de l'intérieur mes ondes. Il arrive qu'une rencontre de hasard m'entraîne dans son maelström. Sylvain a bien raison de me dire que je souffre d'un excès d'empathie. C'est vrai que j'ai tendance à voir la folie partout, à débusquer sa menace, chez moi ou chez les autres, à travers des signes légers: une parole exagérément volubile, l'hystérie d'un geste, le mutisme glaçant d'un poisson froid, la logorrhée d'un monologuiste. Les fous et les demi-fous me magnétisent. A moins que ce soit le contraire. Je ne peux pas détourner mon regard. Je suis prêt à les suivre tel un privé qui aurait renoncé à la filature et adopté la méthode directe.
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Il ne comprend pas (l'éditeur) enfin qu’il y a deux espèces d’écrivains.
D’un côté le moine urbain. Il oscille entre sa chambre d’écriture et un cocktail en ville. Scribe d’appartement , c’est aussi un mondain.
De l’autre, l’écrivain de panorama, l’activiste des champs, des bois et des fourrés, le poète défricheur, jardinier, charpentier, bûcheron. Espèce plus rare, mais intéressante. Son secret : ne pas rester fixé sur la page. (Page 34)
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Tous cherchaient une pensée qui ne se cantonnât point dans des pâturages où broutent déjà des troupeaux de penseurs patentés.
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A Barnhill, l’être divisé d’Orwell a trouvé son lieu d’élection : Éric Blair mène une une existence paysanne ; George Orwell écrit 1984. (Page 30)
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