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Citation de saphoo


La soirée se passa ensuite à parler de littérature. Antoine citait ses auteurs favoris, Balzac, Faulkner, l’idiot de Dostoïevski ou le Pays de neige de Kawabata ; il parlait des livres qui l’avaient bousculé, se rappelait avec passion tel passage ou tel personnage, et déclamait des poèmes.

- ce que j’aime par-dessus tout, dit-il, c’est a phrase musicale dont chaque syllabe détache les notes de l’harmonie, celle, profonde, qui emmène l’homme tout entier vers lui-même, et l’autre, légère, qui l’emporte loin du tortillard des questions existentielles. LE vers parfait qui jamais ne s’érode, la phrase à sucer entre les lèvres, celle cinglante qui coupe court au romantisme, le bon mot chargé de trois étages de sous-entendus, le trait qui gifle, l’emphase juridique dans un mouvement de manches, ma péroraison politique, les stances de Saint John Perse, la simplicité de Prévert, l’élégance de Mallarmé.

A ses yeux, c’est en peignant, en écrivant, en composant qu’un artiste doit se sentir le plus en vie, parce qu’ il y a alors en lui la condensation et l’ivresse, parce qu’il y a dans l’œuvre qui s’élabore l’alcoolisation de son propre vécu et du grand vécu évolutif du monde. L’écrivain qui importe vraiment, c’est celui qui parvient à transformer progressivement le miroir qui le réfléchit en une fenêtre ouverte sur les temps présents.

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