Jean-Pierre Verney - La Grande Guerre en relief, 1914-1918 .
Jean-Pierre Verney vous présente son ouvrage "La Grande Guerre en relief, 1914-1918" aux éditions
Les Arènes. http://www.mollat.com/livres/verney-jean-pierre-grande-guerre-relief-1914-1918-9782352042624.html Notes de Musique :"Psychic City" (Voodoo City) (Instrumental) by Yacht (http://teamyacht.com/)
D'autres ont eu droit à un beau monument, avec un immense ossuaire au sous-sol. Qu'ils aient été athées ou culs-bénis, on les a allongés bien en ligne sous des croix de Jésus en béton... La croix qui va avec la médaille en bronze.
Le combat pour la contraception
New York, 16 octobre
Grâce à l'américaine Margaret Sanger, le premier centre de contrôle des naissances voit le jour à Brooklyn. Cette pionnière vient de passer un an en Europe, où elle a étudié en détail les diverses méthodes contraceptives. Issue d'une famille de onze enfants, Margaret Sanger a vu mourir sa mère à l'âge de 50 ans, après sept fausses couches successives.
[p92]
Cette année-là, les Allemands font pour la première fois usage de gaz toxiques. Leurs adversaires vont se lancer à leur tour dans cette surenchère qui achèvera de faire du soldat des tranchées un martyr à jamais marqué par l'effroi : " Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, témoignera l'un d'entre eux ; pour nous qui étions des hommes et qui désespérions de jamais le redevenir. "
[p51]
Soudain, on fait passer de mettre baïonnette au canon; un frisson parcourut tout mon être, moi dont le cœur trop sensible saigne et s'apitoie sur la moindre souffrance, moi qui ai si souvent détourné mon pied pour ne pas écraser une fourmi, une petite bestiole, je vais être jeté dans une lutte corps à corps, sauvage, sans merci, contre des malheureux victimes comme moi d'une implacable fatalité !
Louis Barthas (Extrait de carnets de guerre 1914-1918)
Des cortèges se formaient dans les rues, partout s'élevaient soudain des drapeaux, s'agitaient des rubans, montaient des musiques ; les jeunes recrues s'avançaient en triomphes, visages rayonnants, parce qu'on poussait des cris d'allégresse sur leur passage à eux, les petites gens de la vie quotidienne que personne, d'habitude, ne remarquait ni ne fêtait.
[Henri Isselin - p29]
Il y a celles qui travaillent aux champs et aussi celles qui, pour un salaire de misère triment à l'usine. Main-d'œuvre abondante, méticuleuse, docile et plus rapide que les hommes, paraît-il... Ton homme a besoin de fusils, de gaz, d'aérosols, d'aéroplanes : au boulot ! Et attention aux mains sectionnées par la machine ! A la fin de la guerre tu auras trois mois pour partir, il faut laisser ta place aux hommes de retour des tranchées. Tu n'as pas le droit de vote, tu la fermes, rentre à la maison ! Va donc faire des gosses, après avoir fabriqué des engins pour tuer !
Sous prétexte de "grignotage", ils ont multiplié les pertes grâce aux trouvailles inutilisables du Bureau des inventions.
Un véritable concours Lépine de la connerie militaire d'expression française ... Et tu en as fait les frais, bien sûr.
Dès le début du recul allemand, la cavalerie alliée est sollicitée pour talonner les armées du Kaiser, il faut transformer la victoire alliée en une déroute allemande. Mais épuisés par les terribles journées du mois d'août, les chevaux ne peuvent même plus porter leur cavalier. La cavalerie est donc incapable de répondre aux attentes des chefs: foncer sur l'ennemi et le sabrer. Elle ne peut pas s'associer aux efforts des fantassins et, à aucun endroit, elle n'inquiète réellement les troupes allemandes qui battent en retraite.
Au-délà du simple jeu des alliances entre pays, les causes de la guerre restent multiples. Le poids des impérialismes nationaux, celui des conflits passés et la très ancienne rivalité entre les peuples germains et slaves ont joué un rôle important. Mais la peur de l'autre, associé à l'assurance de son bon droit et à la certitude de sa puissance militaire, ont également influencé des populations préparées depuis des décennies à une possible guerre.
En Angleterre comme en France, des officiers proposent depuis des mois d'utiliser des véhicules chenillés, blindés et armés, seuls capables selon euxde provoquer la rupture du front. Le 15 septembre 1916, dans la Somme, les Anglais engagent 18 monstreux chars qui accompagnent les troupes d'assaut. Cette apparition surprend l'ennemi, mais la brèche n'est pas exploitée. Les Allemands se ressaisissent et comblent la trouée.