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3.79/5 (sur 57 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 10/06/1914
Mort(e) le : 09/07/1959
Biographie :

Jean Reverzy est un médecin généraliste lyonnais (1914-1959) qui a obtenu le prix Renaudot 1954 avec Le Passage, son premier roman. Il y décrit l'agonie lente d'un malade du foie, revenu avec une vahiné fatiguée de Polynésie. C'est une description fascinante du passage de la vie à la mort, de manière crue et réaliste, avec une nostalgie poétique.

Autre œuvre : Place des angoisses, où la place Bellecour à Lyon, la place du monde médical de la ville paraît fantomatique comme un trépas.

Jean Reverzy a un square à son nom dans le 3e arrondissement de Lyon, à côté de l'immeuble où se trouvait son cabinet où il exerçait comme médecin, et de son appartement où il écrivit son oeuvre littéraire. Il mourut dans cet appartement.
https://www.ruesdelyon.net/square/1114-square-docteur-jean-reverzy.html
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Source : Wikipedia
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Prix Goncourt pour Simone de Beauvoir et Renaudot pour Jean Reverzy
Attribution du prix Goncourt à Simone DE BEAUVOIR pour son livre "Les Mandarins" et du prix Renaudot à Jean REVERZY pour son livre "le passage" : Plans des résultats donnés par le jury

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Polynésie:
"Palabaud pensait que, pour tout nouvel arrivé, la Polynésie, malgré sa splendeur indescriptible, ne réserve que des déceptions auxquelles Alain Gerbault n'avait pas échappé. Dégouté de l'existence affolante de l'Europe, on débarque là-bas avec l'espoir de renaître à une autre vie de calme, d'équilibre et de beauté et dés les premier pas, se lève une odeur de mort et de désolation, désolation d'immenses et verts paysages indistincts, mort d'une race encore magnifique expirant dans l'hébétude et le silence."p. 47
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Celui qui meurt a perçu l'écoulement, le passage, l'effacement total du passé et, dans la lucidité prémonitoire du vide futur, n'a rien à demander à la philosophie ou à la religion; il quitte ce monde sans appréhension de ce qui va ou plus exactement de ce qui ne va pas survenir. A leur dernière heure, les grands croyants perdent leur foi, car la question religieuse est un passionnant débat à l'usage des vivants et non des moribonds. Et puis Dieu n'assiste pas à la fin des hommes; ceux qui l'invoquèrent toute une vie s'aperçoivent de cette absence et s'en plaignent amèrement: "Mon Dieu, mon Père, pourquoi m'avez-vous abandonné?" Mais Dieu se tait; il n'a pas de raison d'être à coté de ceux qui n'ont plus rien à apprendre ou à redouter: il n'était qu'une projection de l'angoisse des vivants.
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Qu'importait maintenant que sa dépouille se décomposât dans un cimetière de banlieue, loin des océans, que pas un humain ne se souciât de son souvenir ? Parce qu'il est mort, quelque chose manquera aux mers du Sud. Là-bas, en scrutant les soirs, on devinera une absence, un vide ou un passage. Et s'il existe une autre vie de châtiments et de félicités, il lui sera beaucoup pardonné parce qu'il a beaucoup aimé la mer.
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Jean Reverzy
On sent mieux la présence des morts en écrivant leur histoire qu'en les appelant dans les allées du cimetière.
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"La connerie humaine, si évidente soit-elle, aimait-il à redire, ne se définit pas.
Ca m'a souvent fait réfléchir. Je pensais à tous ceux qui, à tort ou à raison, m'ont pris pour un con, et il y en a. Mais je pensais aussi à tel ou tel devant qui je ne peux m'empêcher de dire: "c'est un con". Je me demandais alors pourquoi Pierre ou Paul, à mon sens, étaient des cons et pourquoi se disaient-ils en me regardant: "Lucien est un con." Tout cela n'est pas facile à comprendre... Cependant, une chose ne se discute pas: un individu parfaitement immobile et silencieux est toujours moins con que celui qui remue et parle; la connerie humaine se définit et se mesure à l'agitation du monde."
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Un grand médecin:
"Cet homme exerçait la profession assez peu commune de grand médecin. On ne s'étonne pas qu'en notre siècle, à côté des miracles de Lourdes et des guérisseurs, le grand médecin, au fond très anachronique, survive encore et prospère. Tout juste parfois, éprouve-t-on quelque surprise en constatant chez lui si peu de science, de cette intelligence et des rares qualités attribuées à l'idéal disciple d'Esculape. C'est qu'en réalité son prestige tient plus de la superstition que de la science. Il est né à l'époque où la médecine encore informe, imprégnée de sorcellerie et de merveilleux, semblait appartenir à quelques hommes étonnamment doués, marqués par un génie mystérieux, qui furent les grands médecins de leur temps. Au siècle dernier, du progrès de la science naquit devant les foules émerveillées un autre surhomme: le grand savant. Le grand médecin ne perdit rien car la confusion se fit avec le nouveau venu. Depuis lors il est allé de succès en succès et la légende du docteur au diagnostic infaillible et dépassant ses confrères de cent coudées n'a cessé de s'enrichir. Il répond en réalité à un besoin de merveilleux et de miracle et, par là, l'héritier du thaumaturge et du sorcier est à l'encontre de la science. Cependant ce personnage anachronique n'est pas à condamner: il symbolise encore le côté divinatoire de son art; cette croyance est peut-être nécessaire au prestige de la médecine. Et bien qu'il ne puisse que confirmer l'avis des son confrère plus humble ou en partager les incertitudes, il reste par l'autorité de son oracle bienfaisant pour le malade."
pp. 187-188
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Savoir bien mourir est un don qui ne se révèle que le moment venu...
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J’étais à Lyon sur les quais du Rhône et sous des platanes extrêmement parfumés. Le soleil se tenait entre d’extraordinaires images dont le relief et l’incandescence me stupéfiaient et à droite de la colline dont la seule image me rappelle l’odeur délicieuse des vieux bouquins de piété. Je me souviens que le Rhône découvrait de longs bancs de cailloux d’une blancheur absolue… Mais n’oubliez pas qu’à l’horizon fondait de l’or et de l’or… Or moi, fumant des cigarettes américaines ou plutôt buvant leur arôme, je regardais passer ces lumières; toute l'après-mdi, j'avais vagabondé dans un parc public dans une débandade de fleurs et d'arbres dont je ne sais le nom, et que réfléchissaient d'étroits canaux. Ce parc m'était autrefois un refuge alors que, maintenant, son seul souvenir m'afflige et m'attriste : car il semble trop riche, trop parfumé, et m'y promener deviendrait pour mon esprit une torture mortelle. Mais en septembre 32, je l'aimais vraiment et aussi, en peu d''heures, j'avais commis de grave excès de couleurs et surtout de parfum; Dans la lumière inquiète et blanche du sunset, je vis s’éclairer des fenêtres ; ça et là tremblèrent de minuscules cristaux rouges. Un mystérieux esprit m’envahit, que j’appelle le Mal du Soir.
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La pensée finale de Palabaud fut tournée vers la mer qu’il vit clairement, non la mer symbolique des voyages, des romans, des poèmes, mais cette mer réelle et pure, cette mer vivante près de laquelle, dès l’enfance, il avait vu des êtres infirmes se débattre, s’agiter, se dissoudre. Il n’eut plus besoin du souvenir ; l’image heureuse de la vague verticale heurtant les récifs de la Raïata, hésitant à s’effondrer, telle un être pliant sous une charge immense, s’effaça. Ce qu’il tenait, c’était l’idée même de la mer et il ne souhaitait rien d’autre. Cette possession absolue ne pouvait durer. L’intermittence des espaces vides s’allongea ; une dernière fois l’idée de se fit jour et sombra. Tout l’univers, une lumière floue, une saveur lointaine et glacée de menthe s’abîmèrent. Comme c’est simple et facile de mourir !
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[...] l'homme qui "parle de la pluie et du beau temps" évoque la substance même de la poésie de l'Univers.
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