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Citation de SandyLivres


Le monarque découvre une infinité de corbeaux appuyés contre les pavillons du Louvre en chantier. Il y en a si grand nombre que c'est un épouvantement. Charles en saute sur place. C'est une tourbe grouillante, un immense tas confus, et tout le palais semble une masse ondulante de plumes noires. Les oiseaux perchés sur les toits, les échafaudages, les rebords des étages et des fenêtres, les cariatides qui illustrent les façades. On dirait que ces statues respirent. La nauséeuse vision flottante soulève le cœur. Quand les corbeaux s'envolent en bancs énormes à la verticales du château, leurs ombres tourbillonnent en cyclone dans l'extase aboyant de cris : "Croa ! Croa !", de plaintes : "Côaaa ?" Ces silhouettes croassantes se heurtent, vocifèrent et tout cela ne forme qu'une voix où il y a du mugissement d'océan... Les corbeaux se reposent en nuée sur les toits du Louvre entourant la cour carrée. De là, ils plongent par vagues et l'on a le sentiment chaque fois que c'est un bâtiment qui se désagrège.
Les charognards courent aux morts vers un pavage qu'on ne distingue pas depuis la chambre de la tour du roi. Ils doivent s'égayer dans tant d'hémoglobine et se jouer de tellement de proies qu'ils remontent, tous, emportant des bouts de chairs écarlates. Le ciel fume alors de sang et d'âmes. Et ça gueule, ces becs qui avalent des lambeaux de peaux humaines secoués avec avidité :
- Croa ! Croa ! Croa !
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