Jean-Vincent Pioli

Vivario est situé au centre géographique de la Corse. C'est un village d'altitude, entouré de châtaigniers séculaires, de pins, de hêtres et de bouleaux. A une vingtaine de kilomètres quelques maisons éparses, accrochées au flanc de la montagne : c'est Galgaccio. Pour y accéder, il faut franchir le col de Sorba, encadré par les magnifiques forêts de Vizzavona et Ghisoni. Ce sommet offre un panorama remarquable sur le centre montagneux de l'île.

Après plus de deux ans passés chez mes grands-parents paternels, mon père et ma mère vinrent me chercher. J'étais très attaché à mes grands-parents et surtout à François; ce fut une véritable déchirure. Il prit le bateau avec nous pour m'accompagner jusqu'à Nice et nous nous séparâmes. Mes parents me ramenaient à Paris. Médicalement, j'étais hors de danger. Je pleurai pendant des jours et des jours en appelant mon oncle; j'étais inconsolable.

Ma mère racontait sa peur lorsque le cousin de mon grand-père, un bandit d'honneur célèbre venait lui rendre visite. Il disposait ses hommes armés dans le maquis, à quelques centaines de mètres de la maison, pour monter la garde.