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3.77/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Uccle , 1881
Mort(e) à : Châteauroux , 1953
Biographie :

Peintre et écrivain belge de langue française, naturalisé français en 1948. Volontiers artisan, jusqu'à façonner son nom et à lui retrancher sur le tard, une "s" devenue inesthétique à son goût.
Ami d' Elkamp, de Suarès, de Pound, d'Artaud, de Milosz.
Milieu bourgeois. Enfant turbulent, il est frappé quand sa mère, excédée, le repousse d'un "Vade retro Satanas !". Il adoptera ce nom de " Satan" ou de "Obscur" comme pseudonyme. Au sortir de cette adolescence tourmentée, il se lance à corps perdu non seulement dans l'écriture, mais aussi dans le dessin, la peinture et la sculpture.
Dès 1907 il publie des volumes de critique d'art. Il se lie profondément à Elskamp, sur qui il publie en 1914 un essai "Max Elskamp".
Gravement blessé en 14, il séjourne à Londres à partir de 1915. Ses poèmes, publiés en version anglaise, exercent une profonde influence sur T.S.Eliot. Il devient l'ami de Joyce, d'Huxley.
Au début de 1926, il s'installe à Paris, rencontre Antonin Artaud, qui dira:" C'est Jean De Boschère qui m'a fait.". Il publie "Marthe et l'enragé", qui, avec "Satan l'Obscur" (1933), inspiré par une douloureuse aventure sentimentale, et "Véronique de Sienne" ( laissé inédit à sa mort), constituera une trilogie autobiographique fulgurante et torturée, considérée comme un phénomène sans précédent dans l'histoire du roman français. Dans son oeuvre poétique, il explore un monde sulfureux, inquiètant et tragique: "Derniers Poèmes de l'obscur (1948), "Héritiers de l'abîme" (1950), "Le Paria couronné" (1956).
Ce rebelle, cet éternel angoissé, cet ascète, vécut ses dernières années au fond de la province française, à La Châtre,
dans une solitude intellectuelle quasi totale.
Il a aussi écrit des livres de "narure", à la fois savants et lyriques: "Les Paons et autres merveilles" (1932), "Palombes et colombes" (1940).
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Source : Wikipedia,Envycl.Universalis
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Bibliographie de Jean de Boschère   (15)Voir plus

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Vidéo de

Jean de BOSCHERE – Redécouverte (France Culture, 1979) L’émission « Relecture », par Hubert Juin, diffusée le 2 février 1979 sur France Culture. Invités : Jean Chouquet, François Xavier Jaujard, Gérard Macé, Michel Desbrueres et Christian Berg.


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Jean de Boschère
Jean de Boschère ou Jean de Bosschère

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain belge de langue française (Uccle 1878 – Châteauroux 1953).

Au début de 1915, Boschère quitte la Belgique occupée pour Londres, où il lie son sort à celui des Imagistes anglo-américains : The Closed Door (1917) et Job le Pauvre (1922), parus à Londres, obéissent aux préceptes de la nouvelle école, mais disent surtout la découverte de la révolte comme progrès spirituel. Après avoir voyagé en Italie, Boschère s'installe à Paris, où paraît, en 1927, Marthe et l'Enragé, roman évoquant son adolescence dans la province flamande. En 1933, Satan l'Obscur transpose l'expérience londonienne en un récit célébré par Antonin Artaud, et que prolongent Élans d'ivresse (1935) et Dressé, actif, j'attends (1936). En 1937, l'Obscur à Paris rassemble des textes en prose à mi-chemin du poème et du journal intime. C'est au fond de la province française, à La Châtre, que Boschère vécut, solitaire, ses dernières années. Ses ultimes recueils (Héritiers de l'abîme, 1950 ; le Paria couronné, posthume, 1956) disent la quête difficile d'un absolu spirituel par la voie négative : de cette aventure mystique finale reste le témoignage consigné dans le Journal d'un rebelle solitaire (posthume, 1981).
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À PEINE IVRE


Les mains sur le dos
à peine ivre
mieux délivré que l'ivrogne véritable
je ris !
Démoralisation sacrée,
démoralisation, sens ici du mot aigu,
point de mélodies déchues, vaines,
démoralisation sacrée !

Ce n'est point avec des roses
et une traîne de paon bleu
ni avec du genièvre, des cocktails
ni avec la cocaïne, une aile de papillon
ni avec des mots en peuples de rythmes
ni avec une épée ou un poignard
que nous montons vers cette coupe
étalée dans nos cœurs déserts, —
je dis nous avec dans moi ce ganglion chronique d'illusion,
nous montons avec des haches et des barres de fer.

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Le serrurier

A la porte, le serrurier attache une boîte de fer: c'est la serrure. C'est le sceau de la porte, et sa dent de fer.
Parmi la rouille et la graisse, dans la nuit de la boîte, il enfouit un secret.
Le serrurier a le visage sévère, quand il offre la clef au maître de la maison.
Il est saturé de sa puissance. "C'est bien, dit-il, tu possèdes de l'or; mais sans moi, que feras-tu pour le garder ? "
alors, le maître examine la clef. A l'un de ses bouts, il y a un anneau, à l'autre un panneton taillé comme une lettre. Il lui faut marier cette énigme avec le secret qui gît dans la serrure.
Ainsi fait-il. Puis, tournant l'axe de la clef, il referme la porte de sa maison. Le voici dans l'œuf confiant de sa chambre.
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Les légendes puériles qu'évoque le nom du peintre Quinten auréolent cette figure populaire. Comme les désenchantements modernes font aspirer à l'intense, aux vibrations invécues, avec une telle ardeur la foule eut toujours le goût des contes légendaires. Seules les anecdotes eussent donc suffi à immortaliser le maître, trônant dans une belle cathèdre, le nimbe carré derrière la tête, et pourtant très près des artisans aux métiers discrets. Admiration touchante et naïve qui a fait remarquer aussi, — un peu, — l'art de ce demi-dieu débonnaire. Car, le tableau n'a pas provoqué l'intérêt pour le créateur.
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Le bijoutier

Il cherche à illustrer notre peau. L'homme étant tout en membres longs, il imagine d'y nouer des anneaux, des ceintures, des colliers, des bracelets, des bagues.
tels sont les liens qui fixent sur le corps les émaux, les reliefs d'or et les diamants.
Si le tailleur a passé avant lui, c'est avec des épingles qu'il attache sur la robe ses broches, ses fibules et ses camées.
Comme le mosaïste le mur, il décore l'homme avec des pierres.
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À PEINE IVRE


Plus de nouveaux quartiers
nos dégoûts cessent de les donner
aujourd'hui plus de pardons
le vide bondit, la tempête crève devant l'inondation.
Tout crève
la cataracte balaie les forêts des mondes.
Pulvériser l'ordre, cet ordre-ci,
renverser l'ordre des séries, des hiérarchies,
plus de vifs amputés aux couteaux des morts
plus de chants patriarcaux
les pères poussés au bûcher
leurs fils y versent les huiles.
Les mains sur le dos
à peine ivre
je ris
démoralisation sacrée.
Point de bibles printanières de crimes
mais chaque jour se révolte contre la prescription de la
 veille.

La poésie n'a pas de frondaisons dans les jours mortels
le bras du verbe s'étend comme la béguine supplie
à travers l'éternité, ni marbre ni diamant,
poulpe ténébreux,
à travers le cyclone des signes mouvants,
matrices négatrices empoisonnées des lois,
fleurs, parfums, oiseaux, poissons, hommes, coquilles
crabe, anémone, étoile
voyageant dans les formes....


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À PEINE IVRE


Le son d'un mot n'est point sa chair.
Le saltimbanque au balancier n'est pas poète,
mais plus arbitraire que la division du cadran d'heures
plus Sorbonne que le système décimal.
Les jours où il n'y a pas à hurler
il faut faire silence
ou murmurer dans les anthologies
ou croasser aux théâtres
devant mille monstres bêtes.

Les mains sur le dos
à peine ivre.
Et dans le vide germent trois grains de cristal
les colonnes montent dans le désert qui n'est pas
 l'ordre.
Les poètes sont exterminés avec leur champagne
leurs ailes suaves que lèchent les femmes.

Sur les colonnes qui montent, la coupe vide,
hissé là, océan sans écume sans limite
un nouveau désert sur nos cœurs déserts.
Nous attendons, nous, moi
avec la hache et l'assommoir d'acier
écrasons les uniformes des pères d'hier
de demain
plus de chefs noirs, blancs, jaunes, rouges
démoralisation sacrée.
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Le fabricant de cercueils

Après quatre-vingt ans d'exercices l'homme a étudié comme on meurt. Sa tête a blanchi pendant l'effort. Chaque nuit il s'est évertué à imiter les morts.
enfin, il est prêt. Le fabricant de cercueils lui apporte la bière capitonnée, l'habit de bois pour les noces obscures. La mort s'éclipse dans le cocon aux splendides métamorphoses.
Cette fois il dort bien. C'est ou la chrysalide d'avenir ou le méchant morceau de viande odorant.
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La source de célébrité de Quinten Metsys fut, à travers les âges, son origine foncièrement plébéienne. Le peuple est complaisant à celui des leurs qui, dans l'histoire, illustre quelque rang social obscur. C'est à une étable et à une crèche que le Seigneur lui-même doit l'amour le plus charmant d'une part humble de l'humanité. En lisant bien la vie des temps, on constate que les plus vives gloires, les plus persistantes, vont aux êtres parés de manière insolite par le hasard, aux êtres qui n'avaient aucun droit hiérarchique à quelque sceptre d'art ou de domination. La naissance obscure de Metsys le mit en contact occulte, mais direct, avec les générations successives.
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L'Herboriste.

C'est le boulanger des malades. Il cherche dans le sang des plantes ce qui manque à celui de l'homme.
Avec des sucs parfumés, il fait l'équilibre parmi les humeurs.
Un peu sorcier, l'herboriste est notre compagnon de vie.
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