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Citations de Jeanne Benameur (2353)


Jeanne Benameur
Tant de vies gâchées à des tâches inutiles ! Faut que ça consomme sur la planète...et si ça consomme moins on crie à la crise et on se demande comment faire remonter le moral des ménages ! Comme si le moral n'allait pas remonter en flèche si on consommait moins,si on travaillait moins,si on vivait plus.
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Sa librairie de prédilection.
Elle était restée longtemps là, passant d'un livre à l'autre, s'imprégnant peu à peu de l'atmosphère paisible et en même temps animée, souterrainement, par la quête de ceux qui ouvrent, feuillettent, cherchent le texte qui va leur faire signe, les accompagner quelques heures, quelques nuits, toute une vie peut-être. C'est un lieu où elle se sent bien. À l'abri et en même temps prête à toutes les aventures intérieures. Bordée. Elle est venue se glisser là comme entre les pages d'un livre aimé. Peut-être un sourire à échanger, quelques mots. Ce serait suffisant. Elle a besoin ce soir de s'appuyer à l'humanité discrète et forte de ceux qui lisent.
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Dans la cour de l'école, la petite reste seule. Ce que vivent les autres filles ne l'intéresse pas. Elles se parlent, chuchotent, jacassent, crient parfois, des sons aigus qui font se tourner son visage, d'un seul coup.
Elle, ne crie jamais.
Dans la poche de son tablier, elle serre l'unique objet qui la relie au monde des murs grisés, luisants, de la vapeur des légumes bouillis. Lisse, bombée, sa toute petite dent.
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On ne plaint pas une femme qui se tient droite. Etre plainte c'est déjà courber la tête.
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Attendre que le jour décline.
Depuis longtemps la nuit est devenue ma vie préférée. L'obscur me soulage.
Les choses de la vie s'arrêtent, simplement, puisqu'il fait nuit. Et j'ai la sensation que moi aussi je peux m'arrêter. Un peu.

Avoir droit au silence, aux pensées qui reviennent. Au début, c'était avoir droit à la rage, à tout ce que la douleur révèle de soi. Un vertige. Avoir droit à la haine aussi. Pour tous les sacrements qui ne tiennent aucune promesse. Jamais. Combien de fois me suis-je dit Jamais. C'est dans la nuit que j'ai appris qu'il n'y a aucune consolation, non. Jamais jamais. Il y a des choses qu'on ne peut apprendre que la nuit. Il faut bien que tout soit obscur pour oser les penser.
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Presque. C'est dans le "presque" que tout se joue. Toujours.
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La classe ouvrière,ça ne condamne pas forcément au silence ! ce serait trop facile.
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La souffrance est une terre silencieuse. On y marche pieds nus.
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Tu dis des mots dans une langue que tu ne connais pas. La langue sauvage de ta mère dans ta bouche. Tu égrènes des sons dans la forêt. Les forêts portent sur leurs branches les mots de ceux qui ont erré et les plaintes qu’aucun être humain ne peut entendre. Les forêts oublient les mots et la neige les recouvre quand elle enrobe chaque branche. Cela fait les feuilles neuves du printemps. Les mots oubliés ont perdu leur sens.

Page 66
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Jeanne Benameur
Son regard ne quitte pas la vieille dame qui avance.
Dans ses yeux, elle ne marche pas. Elle danse.
La danse, c'est le souffle à l'intérieur de chaque mouvement. Lui, la voit.
Il voit le souffle qui passe par chaque parcelle de son corps.
Les pas d'Yvonne Lure respirent.
Il ne s'est pas trompé.
C'est cela marcher.
Et il l'a rencontrée pour apprendre.
Il ne s'est pas trompé.
Elle est la mère de chacun de ses pas.
Et s'il lui faut, à lui, toute une vie pour y arriver, il le fera et ce sera sa vie.
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Tant d'années de sa vie à écouter le mystère de toute vie. A s'en approcher.
Tant d'années pour accepter qu'au fond de toute clarté, l'opaque subsiste. C'est le plus difficile. Pour l'analysant comme pour l'analyste.


page 17
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Les mots de l'amour il faudrait se contenter de les dire au-dessus de l'eau qui coule, dans le vent au bord de la mer. Qu'ils soient portés loin. L'amour on ne devrait jamais l'enfermer, ni dans les bouches, ni dans les coeurs. C'est trop vaste.
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Partir c'était respirer autrement.
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Lea danse.
Ses mouvements dans l'air trouvent leurs courbes exactes. Son corps est uni à l'espace. La beauté est là. Dans le souffle qui la relie à tout.
Un moment de grâce.
Impartageable.
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Un profane aussi a le droit de douter. Le doute n'est pas réservé aux croyants.
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Quand je n'ai plus de refuge, je vais dans les mots.
J'ai toujours trouvé un abri, là. Un abri creusé par d'autres, que je ne connaîtrai jamais et qui ont œuvré pour d'autres qu'ils ne connaîtront jamais.
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Danser c'est écrire avec tout son corps.
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Les mains des femmes de village font des choses qu’on ne remarque pas parce que rien ne semble se créer de ces gestes. C’est le bien-être des maisons, c’est tout et ça ne se voit pas.

Page 107
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Elle avait employé plusieurs fois le mot « tentative ». Un mot qu’il aimait. C’était celui qu’il employait pour baptiser le fait de vivre : une tentative. Un mot humble, qui donne le droit de se tromper, d’errer, de recommencer. P 62.
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Il y a parfois dans les ciels tumultueux de printemps, au bord de l’océan une clarté brusque qui aveugle contre l’ardoise miroitante des nuages. Dans une déchirure du ciel, inattendu, un bleu, irisé de lumière et de pluie, lavé, incroyable. Un bleu de miracle. C’est là que se tient la mère. Juste sa peau contre les nuages.
Une bourrasque et elle pourrait disparaître.
L’indécision de la lumière alors, c’est sa vérité.
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